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Candide ou l'Optimisme, Voltaire

Par Zachary Gerard   •  3 Mai 2024  •  Dissertation  •  590 Mots (3 Pages)  •  156 Vues

Introduction

Candide ou l'Optimisme est un conte philosophique écrit par Voltaire en 1759. Ce texte satirique met en scène les aventures de Candide, un jeune homme naïf et optimiste, qui est confronté à de nombreuses épreuves et catastrophes. À travers les péripéties de son héros, Voltaire critique la philosophie de l'optimisme, qui prône la croyance en un monde parfaitement harmonieux

et bienveillant.

Dans cette dissertation, nous allons analyser les thèmes principaux de Candide, notamment la critique de l'optimisme, la question du mal et de la souffrance, et la quête du bonheur. Nous verrons comment Voltaire utilise l'ironie et le sarcasme pour dénoncer les absurdités de la société de son époque, tout en proposant une réflexion sur la condition humaine.

La critique de l'optimisme

Le personnage de Pangloss incarne l'optimisme dans le conte de Voltaire. Il est convaincu que "tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles", même lorsque Candide et lui-même sont confrontés à des événements tragiques et absurdes. Voltaire se moque de cette vision simpliste et naïve du monde, en montrant que la réalité est bien plus complexe et cruelle.

À travers les multiples péripéties de Candide, Voltaire démontre que l'optimisme est une illusion dangereuse, qui empêche les individus de voir la réalité telle qu'elle est. Les personnages du conte sont confrontés à la violence, à l'injustice et à la souffrance, ce qui remet en question la notion d'un monde parfaitement ordonné et bienveillant.

La question du mal et de la souffrance

Candide est un conte marqué par la violence et la cruauté. Les personnages sont confrontés à des catastrophes naturelles, des guerres, des injustices sociales, et subissent de nombreuses épreuves. Voltaire met en lumière la réalité du mal et de la souffrance dans le monde, et remet en question l'idée d'un Dieu tout-puissant et bienveillant.

Le personnage de Martin incarne le pessimisme et la lucidité face à la condition humaine. Il est convaincu que le monde est gouverné par le mal et l'injustice, et que la souffrance est inévitable. À travers les dialogues entre Candide et Martin, Voltaire propose une réflexion profonde sur la nature humaine et sur la difficulté de trouver un sens à la vie.

La quête du bonheur

Malgré les épreuves et les désillusions, Candide ne perd jamais espoir et continue sa quête du bonheur. Il refuse de se laisser abattre par les événements tragiques et cherche à trouver un sens à sa vie. Voltaire montre que le bonheur n'est pas une quête

  • Enseignement

« Candide ou l'Optimisme » de Voltaire

Publié en 1759, Candide ou l'Optimisme  est un conte philosophique dans lequel Voltaire critique brillamment l'optimisme que l’on prétend faire passer pour une vertu. 

Publié le 09/05/2022 • Modifié le 08/11/2023

Écrit par Elodie Pinel

dissertation sur le bonheur dans candide

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Fiche de révision de cette œuvre emblématique des Lumières.

De quoi parle Candide ?

Candide est un conte philosophique. Il a pour personnage principal un jeune homme, Candide, qui vit dans un château avec sa cousine, Cunégonde, et son oncle. Il y est éduqué par un précepteur philosophe, Pangloss, qui suit la théorie de Leibniz , philosophe du XVII e siècle, selon laquelle, notamment, «  tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles  ». Candide adhère d’abord à cette idée ; mais lorsque son oncle le chasse du château après l’avoir surpris en train d’embrasser Cunégonde, la vie va lui faire revoir cette opinion. Candide va en effet traverser une série de péripéties qui seront autant d’épreuves. Il se bat contre les Abares et découvre les horreurs de la guerre ; il assiste à la mort de milliers d’hommes et de femmes lors du tremblement de terre de Lisbonne ; il est condamné à mort injustement et en réchappe comme par miracle ; il découvre la manière cruelle dont sont traités les esclaves noirs, et finit par se réfugier en Turquie. Sur son chemin, il perd et retrouve tour à tour Pangloss et Cunégonde. A la fin du conte, ils vivent tous ensemble en Turquie et se contentent de « cultiver leur jardin », c’est-à-dire de s’occuper de leurs affaires privées sans plus se mêler du monde. « Il faut cultiver son jardin » est en effet le mot final du derviche, un mystique et sage de confession musulmane. Les principaux thèmes de cette œuvre sont ainsi le bonheur, la justice, l’ordre du monde et la politique.

Comment est écrit Candide ?

Candide de Voltaire recourt au registre didactique lorsque Pangloss expose les   théories de Leibniz   ou les siennes ; cette œuvre utilise également le registre descriptif pour poser le cadre des différentes péripéties, mais aussi et surtout le registre ironique lorsque Voltaire promène ses personnages d’un malheur à un autre, et qu’il critique ainsi l’idée selon laquelle Dieu gouvernerait le monde et le ferait de manière sage et bienveillante. Les procédés littéraires qu’utilise le plus Voltaire sont l’ intertexte , lorsqu’il fait référence à d’autres textes, comme ceux de Leibniz ou des théologiens de son temps, ou à des événements historiques de son époque, comme les procès en hérésie qui ont explosé au XVII e siècle et qui continuent au XVIII e siècle, mais aussi l’ antiphrase , comme lorsqu’il fait tenir à Candide des propos naïfs, que viennent contredire les événements ou les discours de ses interlocuteurs.

Quels sont les passages les plus célèbres de Candide ?

Les extraits de Candide le plus souvent étudiés en classe sont les plus célèbres et plus emblématiques : l'épisode du « nègre du Surinam » où les atrocités de l’esclavage sont exposées par un esclave même ; celui du tremblement de terre de Lisbonne qui relate un événement historique réel ayant fait couler beaucoup d’encre en son temps. Enfin, l’ utopie d’Eldorado , que Candide et Pangloss découvrent en volant, fait aussi partie des moments forts du livre, comme le moment formel au cours duquel la morale énigmatique de l’intrigue est donnée, celle de « cultiver son jardin ».

Candide,  quel héritage?

Candide est un des derniers textes de Voltaire. C’est toute son expérience et son amertume face aux déconvenues et persécutions dont il a été lui-même victime qui y sont retranscrites, et la décision de se retirer de la vie politique et du monde pour s’occuper d’abord de ses affaires privées entre en écho avec son propre choix de vivre paisible à Ferney. Devenu un des textes les plus connus de Voltaire, « Candide » est devenu le nom d’un personnage alors qu’il s’agissait à l’origine d’une antonomase , puisque c’est un adjectif, « candide », qui a donné son nom à ce personnage. Adapté en bande dessinée par Joann Sfar, en 2003, ce conte philosophique a aussi donné lieu à un film satirique, en 1960, réalisé par Norbert Carbonnaux et dans lequel jouent les acteurs les plus en vue de l’époque, notamment Louis de Funès qui y interprète le rôle d’un militaire particulièrement cruel.

Ce qu’il faut retenir sur Candide ou l'Optimisme

  • Contexte historique : le XVIII e siècle, siècle des Lumières.
  • Genres littéraires : conte philosophique, récit initiatique.
  • Principaux thèmes :  le bonheur, la justice, l’ordre du monde et la politique.
  • Registres :  didactique, descriptif et ironique.
  • Procédés littéraires :  l’intertexte et l’antiphrase.
  • Extraits célèbres : critique de la philosophie de Leibniz selon laquelle « tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles » ; la morale finale « il faut cultiver son jardin ».
  • Analyse : texte engagé et emblématique de l'œuvre de  Voltaire dans lequel il dénonce l’esclavage, l’hypocrisie, la guerre et remet en cause la philosophie de l’optimisme du XVII e siècle. L'adjectif « candide » devient le nom d'un héros de la littérature (célèbre exemple de l'emploi de la figure de style de l'antonomase).

►  Découvrez la vidéo de la série  Félix déLIRE  consacrée à Candide ou l'Optimisme de Voltaire.

►►  Tout sur la littérature d'idées du XVI e au XVIII e siècle

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dissertation sur le bonheur dans candide

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Candide - Analyse du livre

Analyse du livre :  Candide

de François Voltaire

  • Description de cette analyse
  • Table des matières
  • Infos techniques

À propos de l'analyse de livre sur Candide

Candide : analyse du livre.

L’analyse littéraire de Candide ou l’Optimisme de Voltaire est présentée par Guillaume Peris, spécialiste en lettres classiques. Ce conte philosophique rencontre un succès considérable lors de sa parution en 1759. Par le biais d’une histoire fictive, Voltaire, philosophe des Lumières, critique la société et le pouvoir en place. Le lecteur découvre le parcours initiatique du héros, Candide, jeune homme naïf malmené par une succession de rencontres et d’événements difficiles, souvent tragiques.

Candide : Présentation de l'analyse

Cette analyse littéraire de Candide de Voltaire, rédigée par Guillaume Peris, maître en lettres classiques, est très appréciée des élèves, mais également des amateurs de littérature. Après une courte présentation de l’écrivain et de Candide , notre fiche de cours propose un résumé complet de l’œuvre, chapitre par chapitre, afin de bien saisir l’enchaînement des multiples péripéties. On trouve ensuite un portrait de chacun des personnages, puis une explication globale du livre qui vous aidera à en comprendre tous les enjeux. On aborde notamment la dimension philosophique de l’œuvre, dans laquelle Voltaire s’attache à mettre à mal la philosophie optimiste qui veut que « tout [soit] pour le mieux dans le meilleur des mondes », ainsi que la critique sociale acerbe qui s’y déploie, visant la guerre, la violence, l’Église, l’Inquisition… Le conte philosophique fait par ailleurs l’objet d’une analyse détaillée, afin de montrer en quoi Candide répond aux canons du genre. Pour terminer, cette étude littéraire inclut une dizaine de pistes de réflexion, sous forme de questions ouvertes, afin d’aller plus loin dans l’analyse de ce chef-d’œuvre du Siècle des Lumières.

La présentation des personnages

Guillaume Peris consacre une partie de son étude du conte aux portraits des personnages.

Candide, le personnage éponyme est chassé du château dans lequel il a reçu la même éducation que celles des enfants du propriétaire. Son précepteur, Pangloss, n’a cessé d’enseigner au jeune homme la philosophie de l’optimisme, ainsi Candide était-il convaincu de vivre dans un univers parfait. Parti à la recherche de sa dulcinée Cunégonde, le personnage découvre au cours de son périple la réalité cruelle du monde. Il entame son voyage confiant, mais déchante très vite après des épreuves plus éprouvantes les unes que les autres.

À travers la découverte de nouvelles contrées, il fait des rencontres marquantes, dont Cacambo qui devient son fidèle serviteur et qui privilégie l’action à la réflexion. Il fait la connaissance également de Martin, véritable mentor plutôt pessimiste, qui permet à Candide d’entrevoir le monde avec un regard plus critique. La vieille bienfaitrice de Cunégonde est un personnage à ne pas oublier. Importante dans le parcours du héros, elle s’oppose, pour sa part, à une vision trop idéalisée de l’existence.

La dimension philosophique de l’œuvre

Dans son analyse, Guillaume Peris propose différentes clés de lecture. Il donne notamment des explications sur la dimension philosophique de l’œuvre et sur les principes même du conte philosophique. Voltaire inaugure ce genre en dévoilant les aspects étranges de la réalité par la fiction. Il interroge le lecteur par l’ironie et sous l’aspect du conte traditionnel, il délivre des problématiques importantes qui poussent à réfléchir. Pour éviter la pesanteur de l’argumentation directe, l’auteur recourt à la trame narrative du conte merveilleux, fait évoluer des protagonistes dans une époque et des lieux indéterminés. À travers les péripéties de son personnage, il propose une critique sociale acerbe et dénonce diverses formes d’injustices. Candide découvre les méfaits de la religion, de la superstition, l’absurdité de la guerre, etc. Il en vient à remettre en question les théories optimistes de Pangloss et commence à penser par lui-même.

Les thèmes du voyage et de l’initiation sont étroitement liés et permettent au héros de tirer des leçons morales de ses expériences. Autre thème au centre du conte, la quête du bonheur. C’est l’un des thèmes de prédilection des philosophes des Lumières. La fin du conte propose une voie possible vers ce bonheur à travers la formule finale « il faut cultiver son jardin ».

Pour aller encore plus loin dans l’analyse de Candide et la connaissance d’autres œuvre de Voltaire, téléchargez les ressources suivantes :

  • Candide résumé
  • Jeannot et Colin analyse

Structure de cette analyse du livre

Introduction (3 pages)

Voltaire, écrivain et philosophe français Candide ou l’Optimisme : « Tout est pour le meilleur dans le meilleur des mondes »

Résumé de Candide (5 pages)

L'histoire de Candide ou l'Optimisme synthétisée chapitre par chapitre

Etude des personnages (4 pages)

Une analyse de Candide, Pangloss, Cunégonde, Cacambo, Martin et la vieille bienfaitrice de Cunégonde

Clés de lecture (9 pages)

Une dimension philosophique forte ; Une critique sociale acerbe ; Le genre du conte philosophique

Pistes de réflexion (1 pages)

Quelques questions pour compléter votre analyse de Candide de Voltaire

Que puis-je trouver dans cette analyse sur Candide

Outil de référence indispensable pour les élèves qui préparent le bac de français , notre fiche de lecture au format PDF sur Candide de Voltaire se veut un récapitulatif de tout ce qu’il faut savoir sur ce livre incontournable du siècle des Lumières. Elle inclut un résumé détaillé , une étude des personnages et des clés de lecture qui abordent le genre et les thèmes du livre. De plus, une dizaine de pistes de réflexion, sous forme de questions ouvertes, vous permettront d’approfondir votre étude et de préparer vos dissertations. Découvrez également nos commentaires composés sur le chapitre 1 , le chapitre 3 et le chapitre 19 .

À propos du livre Candide

Publié en 1759, Candide appartient incontestablement au genre du conte philosophique (de même que Micromégas , L’Ingénu , Zadig ou Le Monde comme il va ). L’histoire d’amour entre le jeune Candide et la belle Cunégonde permet en effet à Voltaire, au gré des multiples péripéties vécues par ses héros, de dénoncer le mal sous toutes ses formes... Mais c’est toutefois sur une note plutôt positive que se clôt le récit : « Il faut cultiver notre jardin », autrement dit accepter notre condition et chercher à améliorer le monde en mettant à profit nos différents talents.

Œuvre phare de la philosophie des Lumières, Candide est devenu un des plus grands classiques de la littérature française. Son succès a donné lieu à plusieurs adaptations, au théâtre, au cinéma, à la télévision et même en bande dessinée.

Vous hésitez encore ? Découvrez notre fiche de lecture gratuite, qui vous donnera une idée de la qualité de nos analyses littéraires !

Informations techniques

ISBN papier : 9782806212511

ISBN numérique : 9782806217523

Analyse de : Guillaume Peris

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dissertation sur le bonheur dans candide

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Candide

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Extrait de l'analyse du livre Candide

Structure de cette analyse de livre.

Introduction

Résumé de Candide

Etude des personnages

Clés de lecture

Pistes de réflexion

Ce document a été rédigé par Guillaume Peris

Guillaume Peris est titulaire d'un master en lettres classiques (Université Paris-Sorbonne)

Validé par des experts en littérature

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Guillaume Peris

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Le bonheur dans "Candide ou l'Optimisme" de Voltaire

Résumé du document.

C'est vers le début du XVIIIe siècle que naît un des plus grands philosophes des Lumières. Il se nomme François-Marie Arouet, mais si ce nom ne vous dit rien, on l'appelle plus communément Voltaire. Ce grand personnage a écrit plusieurs œuvres littéraires célèbres. L'écrivain manie son style avec une grande subtilité et possède tout l'arsenal des procédés du conteur et du polémiste : religion, politique, économie, philosophie, science et littérature sont abordées, avec humour, ironie, et moquerie. Candide a été écrit en 1759. Il s'agit d'un conte philosophique racontant les périples d'un jeune homme qui affronte les horreurs de la guerre et les malheureux hasards de la Nature ainsi que de multiples autres injustices causées par l'Homme. Dans cette œuvre, il condamne notamment l'optimisme des philosophes leibniziens qui prétendent que tout est au mieux dans le monde où les hommes vivent. Dans Candide, la quête du bonheur est le thème central. C'est ce qui fait évoluer le personnage principal. Elle prend une forme particulière : la recherche de Mademoiselle Cunégonde.

  • Les différentes formes que le bonheur pourrait recouvrir dans Candide
  • Les lieux où le bonheur serait possible
  • Le bonheur selon le point de vue de l'auteur

[...] Nous illustrerons dans chaque partie, pourquoi Candide aboutit à un échec. Nous finirons dans un troisième temps par expliquer ce que représente le bonheur selon le point de vue de l'auteur. Commençons par présenter les quelques formes de bonheur dans Candide. Premièrement, il y a la recherche de l'amour qui est un sentiment né du désir et dont la beauté est l'un des principaux critères qui le suscite. Néanmoins, l'amour est très décevant dans Candide. Citons dans le premier chapitre : sa fille Cunégonde était haute en couleur, fraîche, grasse, appétissante (p.8) ; Candide tombe en effet amoureux de Cunégonde par la beauté de cette dernière et il conclut (p.9) qu'après le bonheur d'être né baron de Thunder-ten-tronckh ; le second degré de bonheur était d'être Mlle Cunégonde ; le plus grand souhait de Candide serait d'être né dans la noblesse afin d'épouser Cunégonde. [...]

[...] Fiche de lecture: Candide ou l'Optimisme C'est vers le début du XVIIIe siècle que naît un des plus grands philosophes des Lumières. Il se nomme François-Marie Arouet, mais si ce nom ne vous dit rien, on l'appelle plus communément Voltaire. Ce grand personnage a écrit plusieurs œuvres littéraires célèbres. L'écrivain manie son style avec une grande subtilité et possède tout l'arsenal des procédés du conteur et du polémiste : religion, politique, économie, philosophie, science et littérature sont abordées, avec humour, ironie, et moquerie. [...]

[...] 29) ; Cunégonde est désormais une esclave pauvre qui lave et étend des serviettes ; mais en plus, bien qu'elle ait perdu son rang de noblesse de soixante et onze quartiers son caractère n'en est pas moins altéré (p.132) : elle fit souvenir Candide de ses promesses avec un ton si absolu que le bon Candide n'osa pas la refuser Candide n'avait en revanche aucune envie d'épouser Cunégonde (Ch.30). De plus, les retrouvailles sont brèves contrairement au chapitre où ils sont décrits avec passion. La recherche du bonheur de Candide né par l'amour devient un échec. Deuxièmement, la satisfaction d'un besoin nous procure toujours du plaisir. Certains pensent que lorsqu'on possède tout ce qu'on veut, on est heureux. Or, on finit en réalité par s'ennuyer. [...]

[...] Les souverains sont déchus soit par une querelle familiale, soit par une guerre, soit à cause des dettes accumulées. Ils sont dès lors devenus les victimes de leur propre destinée. L'histoire des six rois détrônés montre bel et bien que c'est à cause du pouvoir qu'ils sont tombés. Le bonheur par le pouvoir n'est donc qu'une tromperie et la recherche par celui-ci devient de nouveau un échec. Passons maintenant aux lieux supposés du bonheur. Il existe trois lieux dans Candide qui sont des espaces clos. Leur définition serait qualifiée de paradis terrestre. [...]

[...] À présent, venons à la conception du bonheur montré dans le dernier chapitre. Après que Candide ait échoué dans la recherche du bonheur, il devient un homme qui peut réfléchir par ses propres moyens. Le savoir de Pangloss perd totalement son estime auprès de Candide qui n'hésite pas à le couper dans son discours (p.137) : Je sais aussi qu'il faut cultiver son jardin ; et cette fois-ci, c'est Candide qui lui donne une leçon, à partir de toutes ses aventures, afin d'atteindre la même prospérité que le vieux Turc. [...]

  • Nombre de pages 3 pages
  • Langue français
  • Format .doc
  • Date de publication 01/12/2009
  • Consulté 11 fois
  • Date de mise à jour 01/12/2009

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Étude du conte Candide de Voltaire

Par dissertation   •  28 Octobre 2011  •  Commentaire de texte  •  2 724 Mots (11 Pages)  •  4 480 Vues

Intro : Candide est un conte philosophique sur la condition humaine et la recherche du bonheur.

Candide va rechercher le bonheur à travers différents jardins qui est le symbole universel de la félicité.

I. Symbolique du jardin

Dans les différentes cultures : Symbole du bonheur humain.

- Dans la genèse, le premier livre de la Bible.

Dieu crée l'Univers, la Terre et ensuite un jardin.

"le seigneur prit l'homme et l'établit dans le jardin d'Eden pour cultiver le sol." Genèse

Voltaire reprend cette idée dans le chapitre 30 avec Pangloss :

"Quand l'homme fut mis dans le jardin d'Eden, il y fut mis ut operaretur eum, pour qu'il travaillât." Pangloss, chap. 30

Adam et Eve sont "chassés du jardin des délices".

- Dans le Coran

Des fontaines aromatisées au camphre ou au gingembre, des ruisseaux d'eau vive, de lait, de vin, de miel représentent le Paradis que Voltaire reprend pour l'Eldorado, la félicité du vieux turc et la métairie.

- Au Moyen-Orient

Les Contes des Milles Et Une nuits reprennent cette idée du bonheur à travers le jardin.

- Au 18e siècle

La campagne représente la pureté morale, la paix et le vie saine opposée à la guerre, la politique et la ville.

L'Eldorado reprend cette idée du bonheur grâce à l'isolement.

D'après Rousseau et ensuite les Romantiques, la nature permet une rencontre privilégiée avec Dieu.

D'après Voltaire, le jardin évoque la fertilité.

D'après les physiocrates, la terre est la seule richesse du monde.

Voltaire va prendre dans cette symbolique du jardin différentes idées pour faire découvrir le bonheur à Candide, c'est-à-dire à transcrire ses idées sur le bonheur.

II. La recherche du bonheur à travers les différents jardins

Candide va aller de jardin en jardin représentant tous une façon de vivre différente. Mais son bonheur va être temporaire ou inexistant.

Chapitre 1 : Le château de Thunder-ten-tronckh. C'est le seul lieu connu de Candide : c'est donc le bonheur parfait.

Voltaire fait une allusion à l'Eden quand Candide "est chassé du paradis terrestre" pour avoir Cunégonde dans les bras.

Chapitre 2-3 : les Bulgares. Candide va découvrir la guerre et ses massacres.

Chapitre 3-4 : la Hollande. Il se réfugie en Hollande auprès de l'anabaptiste Jacques.

Chapitre 6 : Lisbonne. Il retrouve Cunégonde mais doit la quitter quelque temps après.

Chapitre 14 : les jésuites. Candide découvre l'opposition entre les religieux qui vivent dans le luxe et les indigènes travaillant sur les plantations. 'Los Padres y ont tout, et les peuples rien ; c'est le chef-d'oeuvre de la raison et de la justice."

Chapitre 16 : les Oreillons. Candide découvre une nouvelle façon de vivre : le canibalisme.

Chapitre 17-18 : l'Eldorado. Utopie du Paradis terrestre : il n'y a pas d'inégalité, tout le monde travaille avec plaisir et envie. Mais ce monde est irréel, donc Candide doit repartir chercher Cunégonde. La Campagne et la ville se mélangent. "Les fontaines d'eau pure, les fontaines d'eau rose, celles de liqueurs de canne de sucre, qui coulaient continuellement dans de grandes places pavées d'une espèce de pierreries qui répandaient une odeur semblable à celle du girofle et de la cannelle".

Chapitre 19 : la plantation. Candide découvre l'horreur de l'esclavage et que la richesse des uns fait le malheur des autres.

Chapitre 25 : le parc de Poccocuranté. Candide apprend que l'ennui s'installe chez ceux qui ont tout sans rien faire.

Chapitre 29-30 : la métairie. Candide a un exemple de bonheur simple mais réalisable qu'il va reproduire

Chapitre 30 : le jardin de Candide. Découverte du bonheur grâce au travail qui "éloigne trois grands mots : l'ennui, le vice et le besoin."

III. Le bonheur de Candide

Le bonheur selon Voltaire se situe entre :

- la richesse et la pauvreté pour ne pas devenir comme Poccocuranté et pouvoir vivre correctement

- l'isolement et la convivialité pour être protégé des horreurs du monde que Candide a traversé mais aussi vivre en petite communauté où chacun a sa tâche à effectuer :

- Candide, Cacambo et Pangloss cultive un jardin

- Cunégonde devient une très bonne pâtissière,

- Paquette brode,

- Giroflée devient menuisier.

Pour Voltaire le travail est indispensable au bonheur :

- "J'ai toujours regardé le travail comme la plus grande consolation pour les malheurs inséparables de la condition humaine." Voltaire lettre du 6 février 1754.

- "Travaillons sans raisonner ; c'est le seul moyen de rendre la vie supportable." Martin chap. 30

Conclusion : Candide a enfin trouvé le bonheur grâce à son travail qui lui procure une aisance financière, à la bonne entente régnant entre les différents personnages et au plaisirs procurés par les "gâteaux" de Cunégonde, "les cédrats confits" et "les pistaches".

Grâce à son long voyage Candide a découvert l'horreur sur Terre mais aussi le bonheur qu'il faut "cultiver" pour qu'il ne meurt pas.

Lire la suite: http://www.litterales.com/document_disparu.php?id=533&ta

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Né en 1694, Voltaire a soixante-quatre ans lorsqu’il rédige Candide ou l’Optimisme en 1758. Ses carrières d’historien, de dramaturge, de philosophe lui ont assuré, à ce moment de sa vie, une existence confortable et une réputation déjà bien assise.

Au moment où il écrit Candide, l’auteur et philosophe est marqué par de multiples épreuves qui se retrouveront dans son œuvre. Attiré à Berlin par le roi de Prusse Frédéric II, Voltaire s’y rend en 1750. Il sera rapidement contraint de quitter la cour de son nouvel hôte, ce dernier le condamnant pour certains de ses écrits. Également interdit de retourner à Paris par un édit de Louis XV, Voltaire s’installera après quelques temps d’errance dans sa propriété des Délices. Ainsi on peut rapprocher cette installation à la fin de Candide qui voit le personnage cesser son errance et s’installer.

D’autre part en novembre 1755 a lieu un événement tragique qui marquera Voltaire dans son âme et dans son œuvre ainsi que toute l’Europe, et que l’on retrouve comme un élément clef du récit de Candide. Un séisme d’une immense violence et le tsunami qui s’en suit dévaste la ville de Lisbonne et fait entre 50000 et 100000 victimes. Candide est confronté à cet événement aux chapitres V et VI du conte.

Enfin on peut noter que la guerre de Sept Ans, qui éclate en 1756 entre, d’un côté la Prusse et l’Angleterre, de l’autre la France, la Russie et l’Autriche, se retrouve dans le début de l’ouvrage. Ce conflit révolta Voltaire par les massacres qu’elle causa.

Au travers de ces différentes manifestations de ce qui a touché de près ou de loin Voltaire dans son existence, on retrouve ce qui a motivé la rédaction de Candide. Dans ce conte philosophique, Voltaire apporte une réflexion sur le Mal et ses différentes apparitions. Le Mal causé par Dieu au travers du séisme de Lisbonne, le mal que créent les hommes eux-mêmes par la guerre notamment, et pose ainsi la question de comment accepter l’existence de ce Mal parallèlement à celle de Dieu. Cette réflexion se pare d’ironie et l’auteur ne manque pas de critiquer entre autres au fil de son récit la Religion et ses représentants. Ainsi il dépeint avec assez d’ironie comment les “sages du pays” décident, pour se prémunir contre de futurs tremblements de terre, de condamner à mort certains des habitants. On peut lire la force de cette ironie quasi-omniprésente dans les termes de Voltaire : “il était décidé par l’université de Coïmbre que le spectacle de quelques personnes brûlées à petit feu […] est un secret infaillible pour empêcher la terre de trembler”.

D’autres passages marquants sont l’occasion pour Voltaire de développer sa philosophie, comme dans les très célèbres chapitres XVII et XVIII au cours desquels Candide et son acolyte Cacambo découvrent le monde utopique d’El Dorado. Tout en montrant sa vision d’un monde “idéal”, Voltaire exerce une nouvelle fois son art de l’ironie et nous montre que ce monde est bel et bien fictif et ne peut être réel.

Le conte est le récit de l’évolution d’une mentalité et d’un esprit, celui de Candide qui, alors qu’au premier chapitre il se laissait guider par tous et notamment son maître Pangloss (symbole de l’Optimisme dans le conte), trouvera finalement une indépendance et se forgera sa propre identité et sa propre philosophie. Dans la continuité de l’El Dorado, on pourra alors comprendre avec Candide que le vrai bonheur ne se trouve pas dans un monde parfait inatteignable, un monde de rêves, mais dans l’élaboration d’un bonheur simple, fruit du travail comme le prouve la dernière phrase du conte désormais célèbre : “il faut cultiver notre jardin”.

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Résumé de Candide, de Voltaire (1759)

Par Mathieu

Rédigé le 22 February 2024

7 minutes de lecture

livre original de Candide (Voltaire)

  • 01. Résumé rapide : un conte philosophique 🧐
  • 02. Les personnages de Candide 👨
  • 03. Résumé de Candide ✨
  • 04. Pistes d'analyse de Candide 💭

😥 "Candide" de Voltaire suit les voyages du jeune Candide à travers le monde, confronté à l'injustice, la cruauté et l'absurdité de la vie. Il cherche le bonheur malgré les nombreuses épreuves, découvrant finalement la sagesse dans la simplicité .

On vous en dit plus dans cet article détaillé 👍

Sylvain

Résumé rapide : un conte philosophique 🧐

"Candide" de Voltaire suit les aventures du jeune Candide, chassé de son château après avoir été surpris avec sa cousine Cunégonde . Il est enrôlé de force dans l'armée bulgare, découvre l'optimisme de Pangloss et endure de nombreuses épreuves . Il survit au tremblement de terre de Lisbonne, retrouve Cunégonde, et traverse l'Amérique du Sud.

Candide rencontre des individus de tous horizons, traverse des guerres et des catastrophes naturelles, et découvre la richesse d'Eldorado. Malgré toutes ses expériences, il trouve enfin la sagesse dans la simplicité et la culture de son jardin en Turquie, concluant que le bonheur réside dans l'acceptation du monde tel qu'il est.

extrait de Candide de Voltaire

Les personnages de Candide 👨

💁 Les personnages rencontrés dans l'oeuvre ne sont pas de vrais caractères mais des marionnettes dotées d’une fonction symbolique :

  • Pangloss est l’optimiste
  • Martin le pessimiste
  • Cacambo le débrouillard pragmatique
  • Le baron le noble entiché de préjugés aristocratiques
  • Vanderdendur l’esclavagiste cruel
  • Pococuranté le blasé...

✨ Ils évoluent ensemble pour donner une histoire basée sur l'invraisemblable . Voici un résumé de leurs rôles respectifs dans l'oeuvre :

NomRôle dans l'œuvre
CandideProtagoniste de l'histoire, Candide est un jeune homme naïf qui est expulsé du château de Thunder-ten-tronckh et qui parcourt le monde en quête de vérité et de bonheur. Il représente l'innocence et la recherche de sens face aux nombreuses injustices et catastrophes qu'il rencontre.
PanglossLe mentor de Candide, Pangloss est un philosophe optimiste qui enseigne la doctrine du meilleur des mondes possibles. Son optimisme absurde persiste malgré les terribles épreuves qu'il subit, illustrant la satire de Voltaire sur le rationalisme et l'optimisme excessifs.
CunégondeL'amour de Candide, Cunégonde est une jeune femme belle et innocente qui subit de nombreux malheurs tout au long du roman. Elle représente la quête de l'amour et de la stabilité dans un monde marqué par le chaos et l'injustice.
MartinUn pessimiste convaincu, Martin devient le compagnon de voyage de Candide. Il offre un contraste saisissant avec Pangloss en remettant en question ses idées optimistes. Martin incarne le réalisme et la vision lucide face aux absurdités du monde.
CacamboUn serviteur fidèle de Candide, Cacambo accompagne Candide dans ses aventures et l'aide à naviguer à travers les défis auxquels il est confronté. Il est habile, loyal et débrouillard, représentant la résilience et l'ingéniosité face à l'adversité.
Le baronLe baron de Thunder-ten-tronckh est le père de Cunégonde. Il représente l'aristocratie décadente et l'hypocrisie de la noblesse, offrant un commentaire satirique sur la société de l'époque.
Le vieillardUn personnage rencontré par Candide et Cacambo dans le chapitre XVII, le vieillard est un symbole de la résignation face à l'injustice et à la souffrance. Son récit de vie tragique contraste avec l'optimisme naïf de Pangloss, soulignant la critique de Voltaire sur les théories philosophiques déconnectées de la réalité.
La vieilleLa vieille est une femme rencontrée par Candide et Cunégonde en Europe de l'Est. Elle a survécu à de nombreux malheurs et incarne la résilience et la force dans l'adversité. Son personnage illustre la capacité de survivre et de trouver un sens dans un monde marqué par la souffrance et l'injustice.

Résumé de Candide ✨

Dessin de l'auteur Voltaire

La structure de "Candide" est celle d'un conte picaresque, où le protagoniste voyage à travers de nombreux lieux et rencontre une multitude de personnages.

Chaque chapitre présente une nouvelle aventure ou un nouveau défi pour Candide, contribuant ainsi à une critique satirique de la société et des idées philosophiques de l'époque.

On compte à l'oeuvre entre 15 et 30 chapitres selon les éditions , mais nous nous focaliserons sur 17 dans cette présentation.

🏰 Candide vit au château de Thunder-ten-tronckh en Westphalie, où il est élevé par le baron Thunder-ten-tronckh et sa famille. Il est amoureux de Cunégonde, la fille du baron , malgré leur différence de statut.

💋 Candide est chassé du château après avoir été surpris en train de flirter avec Cunégonde. Il est enrôlé de force dans l'armée bulgare et subit de nombreuses souffrances.

🌍 Candide déserte l'armée bulgare et rencontre deux philosophes, Pangloss et Martin. Ils discutent du meilleur des mondes possibles , une doctrine optimiste enseignée par Pangloss. Candide décide de suivre Pangloss dans sa quête de compréhension du monde.

🇵🇹 Candide et Pangloss sont témoins d'un tremblement de terre dévastateur à Lisbonne . Malgré la catastrophe, Pangloss persiste à soutenir que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles, ce qui suscite des interrogations chez Candide sur la validité de cette croyance optimiste.

🤕 Candide et Pangloss sont tous deux blessés lors du tremblement de terre de Lisbonne. Ils sont soignés par un sage anabaptiste, Jacques, qui les prend sous son aile.

Ce chapitre met en avant la bonté et la générosité de Jacques, tout en continuant à explorer les conséquences des événements tragiques sur les personnages principaux

👸🏼 Candide et Pangloss rencontrent Cunégonde , qui a survécu au tremblement de terre de Lisbonne. Elle raconte ses malheurs, notamment son viol et le meurtre de son père. Candide décide alors de l'épouser malgré son apparence altérée.

🤺 Candide tue le baron Thunder-ten-tronckh après une dispute. Il découvre ensuite que Cunégonde a été violée et tuée par des soldats bulgares.

🇪🇸 Candide s'enfuit de Lisbonne avec Cacambo, un ancien valet. Ensemble, ils entament un voyage à travers l'Espagne et le Portugal, où Candide rencontre un sage vieillard dans une cabane isolée.

🇵🇾 Candide et Cacambo voyagent au Paraguay . Là, Candide devient chef des révoltés jésuites et découvre que Cunégonde est toujours en vie. La découverte de Cunégonde ravive l'espoir de Candide, mais elle soulève également de nouvelles questions sur leur avenir et les obstacles qui se dressent sur leur chemin.

Chapitre 10

💍 Candide retrouve enfin Cunégonde. Cependant, il découvre qu'elle est devenue laide et malheureuse après avoir survécu à de nombreux malheurs. Malgré cela, Candide décide de racheter sa liberté et de l'épouser.

Chapitre 11

⛵️ Candide, Cunégonde et les autres personnages partent pour l'Europe avec un sage vieillard . Leur voyage les conduit à Cadix, en Espagne, où ils embarquent sur un navire en direction de l'Amérique .

Chapitre 12

🌊 Candide et ses compagnons arrivent à Cadix, en Espagne. Là, ils embarquent sur un navire en direction des Amériques, poursuivant leur quête à travers des mers agitées et des territoires inconnus.

Chapitre 13

🏴‍☠️ Le navire sur lequel voyage Candide et ses compagnons est attaqué par des pirates . Capturés, ils sont emmenés dans un endroit inconnu où ils doivent affronter de nouveaux dangers et défis.

Chapitre 14

🔑 Candide et ses compagnons parviennent à s'échapper des pirates et atteignent le mystérieux pays d'Eldorado. Ils découvrent un lieu idyllique , où l'or est aussi commun que la boue et où la paix et la prospérité règnent.

Ce chapitre offre un contraste saisissant avec les épreuves précédentes et suscite de nouveaux espoirs chez les personnages

Chapitre 15

😰 Candide et ses compagnons quittent Eldorado, riches de trésors et d'espoirs. Leur voyage de retour à travers l'Europe est marqué par une série de revers , notamment la perte de leur fortune et la confrontation avec les vices et les injustices du monde.

Chapitre 16

🙌 Candide retrouve Pangloss, miraculeusement vivant malgré ses souffrances. Ils discutent de philosophie et de la nature humaine, confrontant leurs visions du monde.

Ce chapitre offre une réunion émouvante entre les deux personnages et approfondit les thèmes philosophiques centraux de l'œuvre

Chapitre 17

🪴 Candide, Cunégonde et les autres personnages se retirent dans une petite ferme en Turquie . Ils décident de cultiver leur jardin et de vivre en paix, renonçant aux ambitions mondaines pour trouver le bonheur dans la simplicité de la vie quotidienne.

Ce chapitre offre une conclusion optimiste à l'histoire, soulignant la valeur de la paix intérieure et de la sérénité dans un monde marqué par le chaos et l'injustice

Pistes d'analyse de Candide 💭

extrait de Candidate de deux hommes en train d'en regarder un autre

Réalité ou (dés)illusion

🌤️ Le premier paradis de Candide, c’est le château de Thunder-ten-tronckh . On y trouve le plus puissant des barons, le plus savant des philosophes et la plus merveilleuses des princesses en la personne de Cunégonde .

Mais Candide ne va pas tarder à découvrir que ce paradis est une illusion : c’est en réalité une baronnie minable, où règnent chez les maîtres la sotte prétention, les préjugés aristocratiques, et la servilité chez les subordonnés.

🤔 La guerre se chargera de détruire cette illusion . Le second paradis de Candide est le pays d’Eldorado . Il y accède après une série de mésaventures qui lui ont appris à douter du bonheur.

Par opposition avec la réalité atroce du monde, ce pays merveilleux où règnent l’abondance, le bon gouvernement et la paix apparaît comme un rêve.

💭 Il en a aussi la fragilité. C’est une pure construction de l’imagination humaine, une utopie , à laquelle il est impossible de croire. Il faut donc le considérer aussi comme une illusion. C’est pour cette raison (plus que pour retrouver Cunégonde, raison officiellement donnée par le conte), que Candide doit se remettre en route.

🇹🇷 C’est finalement dans la petite métairie de Propontide (en Turquie), que la troupe enfin réunie va trouver une vie modeste et retirée, à l’écart des turbulences de la politique et des querelles théologiques; une vie solidaire, où chacun tente de donner le meilleur de lui-même au service de la communauté; une vie laborieuse, consacrée à arracher à la terre les richesses nécessaires à une vie plus confortable.

  • Le premier de ces lieux est l’image de la société réelle , inégalitaire et brutale : le présenter comme un paradis est une tromperie
  • Le second est un monde irréel  : c’est un beau rêve mais il est hors d’atteinte
  • Le troisième présente du bonheur une forme modeste et dégradée, certes, mais plus réaliste. Il constitue un art de vivre
L’itinéraire de Candide d’un de ces lieux à l’autre représente les étapes d’une maturation, le passage de l’enfance à l’âge adulte, de la superstition à la sagesse

Voltaire fait de son personnage Pangloss le porte-parole du providentialisme de Leibniz. Il y déforme volontairement sa doctrine en la réduisant à la formule :

"Tout est au mieux dans le meilleur des mondes possibles".

Pangloss est abandonné en Europe et ne réapparaît qu’à la fin, mal en point.

👌 L’influence de Martin est déterminante dans l’affranchissement de Candide du credo optimiste. Tout au long de ce roman, Voltaire critique implicitement l’Optimisme et la Religion et ses représentants. En effet, le lecteur attentif remarque que Voltaire créé un certain affrontement entre :

L’Optimisme , qui est personnifié par Pangloss

Le Pessimisme , qui est personnifié par Martin

👉 L’un ne pouvant pas prévaloir l’autre...

Le Nouveau Monde, une analyse

✅ La découverte du Nouveau Monde (colonisé par les Européens) offre à Candide deux expériences positives :

  • Le pays des Oreillons où les juges paraissent raisonnables, à l’opposé des fureurs de l’inquisition,
  • L’Eldorado où il voit la relativité de la valeur des objets, où l’utile est agréable, d’où le mal est absent, où les sciences sont reines, où le roi est accueillant et libéral.

Il est certain que la Westphalie n’est pas le meilleur des mondes possibles.

🍃 La métaphysique est la partie de la philosophie qui recherche les fondements premiers, comprenant en particulier l'ontologie. Étymologiquement, le mot se compose de :

  • Phusikê, la « nature » et son étude, la « physique »
  • Et d'une préposition grecque meta au sens aussi imprécis et varié que les thèses métaphysiques puis qu'elle peut signifier : « au milieu, parmi, avec, entre, après »

C'est ce dernier sens qui explique l'apparition du mot

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dissertation sur le bonheur dans candide

Professeur d'histoire, de français et d'anglais dans le secondaire et le supérieur. J'aime la littérature, les jeux vidéo et la tartiflette. La dalle angevine me donne soif de savoirs !

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Merci infiniment bonnes gens pour votre aide généreuse

Merci beaucoup J’ai besoin d’aide à propos de cela

Chloé Galouchko

Bonjour, nos talentueux professeurs sont disponibles pour toute aide personnalisée, n’hésitez pas à les solliciter 🙂

merci beaucoup c’est un travail riche!

super dossier!

Dossier très bien fait et très utile pour l’oral du Bac! Merci beaucoup!

Très bon dossier, merci !

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Couverture pour Candide

Candide de Voltaire, Résumé détaillé commenté et analysé chapitre par chapitre

I. comment candide fut élevé dans un beau château, et comment il fut chassé d’icelui, ii. ce que devint candide parmi les bulgares, iii. comment candide se sauva d’entre les bulgares, et ce qu’il devint, iv. comment candide rencontra son ancien maître de philosophie, le docteur pangloss, et ce qu’il en advint, v. tempête, naufrage, tremblement de terre, et ce qui advint du docteur pangloss, de candide et de l’anabaptiste jacques, vi. comment on fit un bel auto-da-fé pour empêcher les tremblements de terre, et comment candide fut fessé, vii. comment une vieille prit soin de candide, et comment il retrouva ce qu’il aimait, viii. histoire de cunégonde, ix. ce qui advint de cunégonde, de candide, du grand inquisiteur et d’un juif, x. dans quelle détresse candide, cunégonde et la vieille, arrivent à cadix, et de leur embarquement, xi et xii. histoire des malheurs de la vieille, xiii. comment candide fut obligé de se séparer de la belle cunégonde et de la vieille, xiv. comment candide et cacambo furent reçus chez les jésuites du paraguay, xv. comment candide tua le frère de sa chère cunégonde, xvi. ce qui advint aux deux voyageurs avec deux filles, deux singes, et les sauvages nommés oreillons, xvii et xviii. arrivée de candide et de son valet au pays d’eldorado, et ce qu’ils y virent, xix. ce qui leur arriva à surinam, et comment candide fit connaissance avec martin, xx et xxi. ce qui arriva sur mer à candide et à martin, xxii. ce qui arriva en france à candide et à martin, xxiii. candide et martin vont sur les côtes d’angleterre : ce qu’ils y voient, xxiv. de paquette et de frère giroflée, xxv. visite chez le seigneur pococurante, noble vénitien, xxvi. d’un souper que candide et martin firent avec six étrangers, et qui ils étaient, xxvii. voyage de candide à constantinople, xxviii. ce qui arriva à candide, à cunégonde, à pangloss, à martin, etc., xxix. comment candide retrouva cunégonde et la vieille, xxx. conclusion, le site existe grâce à vous .

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dissertation sur le bonheur dans candide

Candide, ou l’Optimisme – Voltaire, Esprit des Lumières – Analyse, Citations célèbres – Bibliothèque en ligne

25/01/2021 de Poesis | 0 Comentarii

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Littérature française – auteurs à connaître au bac de français, voir aussi :, l’école en ligne – bibliothèque gratuite en ligne, assistance scolaire gratuite : lycée, collège, primaire, baccalauréat littéraire, bac de français.

Voltaire (François-Marie Arouet, 1694 – 1778) est un écrivain, philosophe et homme d’affaires français qui a marqué le XVllle siècle.

Il est le représentant le plus connu de la philosophie des Lumières, un personnage complexe, non dénué de contradictions.

Voltaire marque son époque et son influence est décisive sur les classes fortunées libérales avant la Révolution française.

Son œuvre comprend sa production théâtrale, ses longs poèmes épiques, ses œuvres historiques et pamphlétaires, mais aussi des contes, notamment Candide ou l’Optimisme, des Lettres philosophiques, le Dictionnaire philosophique et une correspondance monumentale.

La Révolution française voit en lui comme en Rousseau un précurseur.

Voltaire était étranger à tout dogmatisme religieux. Il se refuse toutefois à l’athéisme d’un Diderot ou d’un d’Holbach et ne cessa de répéter son fameux distique :

L’univers m’embarrasse, et je ne puis songer

Que cette horloge existe et n’ait point d’horloger.

(Les Cabales. 1772)

Selon Voltaire, l’ordre de l’univers peut nous amener à constater l’existence d’un « éternel géomètre ».

Son déisme correspond à un théisme philosophique, et dans Candie, il dénonce comme dérisoire le providentialisme et repose cette question formulée dès saint Augustin : « Pourquoi existe-t-il tant de mal, tout étant formé par un Dieu que tous les théistes se sont accordés à nommer bon ? ».

Voltaire et l’esclavagisme

Voltaire était opposé à l’image du « bon sauvage » des pays équatoriaux, ou que l’homme est « bon » à l’état de nature, image promue par Jean-Jacques Rousseau ou Denis Diderot.

Voltaire considère que les hommes noirs sont des « animaux humains » comme le sont aussi les hommes blancs, et que, si les Africains sont victimes de l’Européen, c’est parce que les chefs nègres collaborent activement avec les marchands européens pour leur vendre des esclaves africains.

Voltaire a fermement condamné l’esclavagisme. Le texte le plus célèbre est la dénonciation des mutilations de l’esclave de Suriname dans Candide.

Conte philosophique

Candide ou l’Optimisme est un conte philosophique de Voltaire (janvier 1759). Il a été réédité vingt fois du vivant de l’auteur, en six mille exemplaires, ce qui est un nombre considérable pour l’époque.

Candide est une œuvre ironique dès les premières lignes, et également un récit de formation, récit d’un voyage qui transformera son héros éponyme en philosophe, comme un Télémaque d’un genre nouveau.

Le contexte philosophique c’est le truchement de la fiction, à propos du fatalisme et de l’existence du Mal.

Voltaire s’oppose aux idées du philosophe Leibniz au sujet de Dieu, de son « principe de raison suffisante » et son idée d’« harmonie préétablie », de sa croyance que rien n’arrive sans qu’il n’y ait à cela une cause nécessaire.

Pour Voltaire, cette philosophie semble un encouragement au fatalisme, et il lui oppose une vision lucide sur le monde et ses imperfections.  Dans ses lettres philosophiques il affiche une forte confiance en l’homme, qui est capable d’améliorer sa condition. C’est le sens de la conclusion de Candide : « Il faut cultiver notre jardin. »

Dans Candide ou l’Optimisme, il s’attaque frontalement à l’optimisme de Leibniz. Par exemple, les aventures malheureuses du héros s’accumulent au-delà de ce qui semble possible. C’est une exagération invraisemblable qui veut démontrer toute l’absurdité de la thèse du meilleur des mondes possibles. Un autre exemple : chaque moment de bonheur semble être accompagné des pires malheurs – voire Pangloss qui connait l’amour physique auprès de Paquette, mais qui est vite rattrapé par un destin tragique.

Voltaire critique fortement certaines idées de Leibniz, par exemple, la critique est manifeste lorsque Pangloss affirme que « les malheurs particuliers font le bien général ; de sorte que plus il y a de malheurs particuliers, et plus tout est bien. ».

Il fait noter que, plus tôt dans sa vie, Voltaire a adhéré à cette philosophie de l’optimisme. Par exemple, dans les Éléments de la philosophie de Newton (1738), Voltaire affirme que : « ce qui est mauvais par rapport à vous est bon dans l’arrangement général. »

Le contexte politique : le tremblement de terre de Lisbonne du 1er novembre 1755 et le début de la guerre de Sept Ans (1756) – qui lui inspirent la réflexion : « Presque toute l’histoire est une suite d’atrocités inutiles »

Voltaire a envoyé son Poème sur le désastre de Lisbonne à Jean-Jacques Rousseau, et Rousseau lui répond par une lettre pour justifier la divine providence, dont Voltaire doute fortement après ces évènements.

Les Personnages

Candide est le personnage principal du livre, un enfant supposé de la sœur de monsieur le baron de Thunder-ten-tronckh : « Les anciens domestiques soupçonnaient que Candide était fils de la sœur de Monsieur le Baron et d’un bon et honnête gentilhomme du voisinage, que cette demoiselle ne voulut jamais épouser parce qu’il n’avait pu prouver que soixante et onze quartiers, et que le reste de son arbre généalogique avait été perdu par l’injure du temps. »

Voici une brève description du personnage : « Sa physionomie annonçait son âme » . Candide a un caractère qui fait de lui l’homme qu’il est jusqu’à lui donner son nom : « Il avait le jugement assez droit, avec l’esprit le plus simple : c’est je crois, pour cette raison qu’on le nommait Candide » .

En latin, candidus signifie « de bonne foi, avec candeur, simplement », ce qui parle de l’innocence du héros, voire sa naïveté.

C’est la fille du baron Thunder-ten-tronckh, cousine et amoureuse de Candide. Elle est inspirée par deux maîtresses de Voltaire : sa nièce Marie-Louise Mignot-Denis et la scientifique Émilie du Châtelet.

Pangloss c’est le précepteur de Candide et de Cunégonde, un grand philosophe et professeur de métaphysico-théologo-cosmolo-nigologie. Dans la première partie du livre, il est le modèle de Candide, mais c’est à la fin du livre que Candide s’attaquera à lui en « cultivant son jardin » – une phrase emblématique des Lumières.

Pangloss est le représentant de la philosophie de l’optimisme. Sa philosophie, qui peut se résumer à une phrase : « Tout est au mieux dans le meilleur des mondes possibles », c’est une satire de celle de Leibniz.

Martin c’est un compagnon de voyage de Candide, l’opposé de Pangloss, car il est plutôt pessimiste et il professe que l’Homme est né pour souffrir et travailler sans raisonner.

Il se dit manichéen, ce qui renvoie à une vision du monde dans laquelle le bien et le mal sont clairement définis et le mal l’emporte toujours.

C’est le valet de Candide, victime de multiples malheurs, qui préfère l’action au raisonnement.

La bienfaitrice de Cunégonde, ou l’évocation des marraines des contes traditionnels. Pessimiste comme Martin et ayant eu un très douloureux passé, elle est en désaccord avec la vision optimiste de Candide et contribuera à sa « rééducation » de la vision du monde.

Le baron Thunder-ten-tronckh

C’est un gentilhomme campagnard westphalien, et l’allitération en [t] ridiculise le personnage.

La baronne Thunder-ten-tronckh

C’est la femme du baron, très considérée pour les « trois cent cinquante livres » qu’elle pèse.

Le fils du baron Thunder-ten-tronckh

C’est un jésuite entiché de sa noblesse.

C’est la femme de chambre de la baronne.

Jacques l’anabaptiste

Le bienfaiteur hollandais de Candide et de Pangloss.

Vanderdendur

Un négociant escroc.

Pococurante

Un seigneur très riche, mais qui ne s’intéresse plus à rien et l’oisiveté est la cause de son ennui.

Candide est en Westphalien, au château du baron de Thunder-ten-tronckh. Son maître s’appelle Pangloss, philosophe qui enseigne la « métaphysico-théologo-cosmolonigologie » et qui, comme Leibniz, professait que l’on vit dans le meilleur des mondes possibles.

Candide est chassé de ce meilleur des mondes possibles après un baiser interdit échangé avec Cunégonde, la fille du Baron. Alors, Candide découvre le monde, et va de déconvenue en déconvenue sur les chemins d’un long voyage initiatique.

Il est dabord enrôlé de force dans les troupes bulgares et assiste à la boucherie de la guerre. Candide s’enfuit, horrifié, puis il est recueilli par Jacques l’anabaptiste. Il retrouve Pangloss atteint de la vérole, qui lui annonce la mort de Cunégonde – violée par des soldats bulgares, celle du baron – avec le crâne fracassé par les Bulgares, celle de la baronne – découpée en morceaux et du frère de Cunégonde – égorgé. Ils embarquent pour Lisbonne, avec Jacques, qui meurt noyé dans une tempête. Ils arrivent à Lisbonne le jour du tremblement de terre et sont victimes d’un autodafé. Pendant ce temps, Pangloss est pendu. Quand Candide retrouve Cunégonde, elle est la maitresse d’un grand inquisiteur et d’un riche juif : don Issachar. Il est amené à tuer les deux hommes et s’enfuit avec Cunégonde et sa vieille servante vers Cadix en Espagne.

Il embarque avec Cacambo – son valet, Cunégonde et sa vieille servante pour le Paraguay. Il est contraint d’abandonner Cunégonde à Buenos Aires et il s’enfuit avec Cacambo au Paraguay. Ici, ils y retrouvent le frère de Cunégonde, qui avait en fait échappé au massacre de Westphalie. Candide le transperce d’un coup d’épée, ils s’échappent et évitent de peu d’être mangés par les sauvages. Ils découvrent le pays d’Eldorado, lieu mythique où règnent l’abondance, la paix et la prospérité. Ils y sont heureux, mais préfèrent le quitter pour retrouver Cunégonde, avec les richesses offertes par le roi de l’Eldorado.

Puis, Candide se fait voler par un marchand et un juge, fait la connaissance de Martin, dégoûté de la vie et rejoint l’Europe avec lui. Ils arrivent à Bordeaux avant de passer par Paris, Candide manque de mourir des soins prodigués par la médecine, se fait voler par un abbé et échappe de peu à la prison. Ensuite ils s’engagent pour l’Angleterre, en bateau, mais ils ne posent même pas le pied à terre, car ils assistent à l’injuste exécution d’un officier anglais. Après,  ils rejoignent Venise où ils cherchent en vain Cacambo et Cunégonde, mais ils y rencontrent Paquette, une servante du Baron et son amant, découvrent Pococurante, un riche désabusé, et font la connaissance de six rois détrônés.

Puis ils partent pour Constantinople délivrer Cunégonde, devenue esclave du roi déchu Ragotski, et racheter le valet Cacambo. Parmi les forçats, sur la galère, ils retrouvent Pangloss, ayant échappé à la pendaison, et le frère de Cunégonde, ayant survécu au coup d’épée, que Candide délivre contre rançon.

Il rachète Cunégonde à Constantinople. Elle est enlaidie, mais il l’épouse contre l’avis de son frère qu’il est contraint de chasser. Ensuite Candide s’installe dans une métairie, se fait voler par des marchands, recueille Paquette et Giroflée et finit en cultivant son jardin – le refrain résolument optimiste de Pangloss.

Et voici  le mot de la fin de Candide :

«Tous les événements sont enchaînés dans le meilleur des mondes possibles ; car enfin si vous n’aviez pas été chassé d’un beau château à grands coups de pied dans le derrière pour l’amour de mademoiselle Cunégonde, si vous n’aviez pas été mis à l’Inquisition, si vous n’aviez pas couru l’Amérique à pied, si vous n’aviez pas donné un bon coup d’épée au baron, si vous n’aviez pas perdu tous vos moutons du bon pays d’Eldorado, vous ne mangeriez pas ici des cédrats confits et des pistaches.

– Cela est bien dit, répondit Candide, mais il faut cultiver notre jardin. »

Le dernier chapitre donne un sens à cette quête en condamnant la philosophie optimiste de Leibniz incarnée par Pangloss pour lui préférer un bonheur plus concret et plus modeste : celui de la petite métairie fondée sur les valeurs du travail : « cultiver » et du travail collectif « notre jardin ».

Dans Candide, Voltaire défend l’idée que l’Homme est capable d’améliorer sa condition de lui-même.

La métairie est considérée comme la troisième utopie du roman, après le château du Baron et l’El Dorado, car ici, le bonheur passe par le travail et l’amitié. C’est l’aboutissement d’un amalgame d’expériences malheureuses, les personnages tirent des leçons de leurs expériences, et finissent par vivre heureux ensemble.

Tout le monde fait ce qu’il sait faire, en fonction de ses qualités, et en est heureux. Au lieu de salaire, c’est le bonheur qui résulte de leur travail.

On y trouve trois philosophies différentes :

– celle de Pangloss, qui consiste à croire que « tout est au mieux dans le meilleur des mondes », mais le parcours de Candide et ses rencontres ont permis de prouver que cette philosophie de vie est fausse.

– celle de Martin, totalement pessimiste et en totale opposition avec celle de Pangloss, mais qui n’est pas forcément vraie non plus. Il pense que seul le travail peut rendre la vie supportable, ce qui montre bien qu’il ne pense pas pouvoir être heureux.

Ces deux philosophies sont aux extrêmes du bien et du mal.

– il y a encore la philosophie de Candide, qui est considérée comme  pragmatique : « Il faut cultiver son jardin », c’est une figure pour dire qu’il faut pouvoir évoluer et cultiver son jardin intérieur.

Il n’y a pas de religion dans cette métairie, ils vivent heureux par eux-mêmes – Voltaire dénonce ainsi l’omniprésence de l’Église au temps des Lumières.

Les personnages ont progressé et se sont développés, et ils finissent leur évolution dans la métairie :

Pangloss finit par se taire, mais il continue de croire que tout est au mieux dans le meilleur des mondes.

Candide est moins naïf après avoir parcouru le monde.

Cunégonde sera très bonne cuisinière et reste dans le domaine de l’appétissant et de la sensualité.

L’esclavage

Voltaire dénonce l’esclavage, dans l’épisode du nègre de Surinam.

Le nègre de Surinam est montré comme un demi-homme – un bras et une jambe en moins. C’est une dénonciation de l’esclavage, exemple même de l’atteinte aux droits de l’Homme, une réalité historique que Voltaire critique. Le moment de Surinam marque un violent retour à la réalité pour Candide qui sort de l’Eldorado, un retour brutal à la réalité du mal.

Ce point de vue est révélateur de son esprit précurseur qui a fait de lui un des plus grands philosophes des Lumières.

L’image donnée des nobles est très caricaturale :

« Les anciens domestiques de la maison soupçonnaient qu’il était fils de la sœur de monsieur le baron et d’un bon et honnête gentilhomme du voisinage, que cette demoiselle n’avait pas voulu épouser parce qu’il n’avait pu prouver que soixante et onze quartiers. » . Ici, les quartiers correspondent aux degrés d’ascendance.

La famille du Baron donne une image utopique des nobles, faisant écho à la philosophie de Pangloss où « tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes » : le Baron est  l’« un des plus puissants seigneurs de la Vestphalie », la baronne pèse environ 354 livres ce qui fait l’honneur de la famille – signe de bonne santé et de richesses, et Cunégonde est « haute en couleur, fraîche, grasse, appétissante » – dans le registre de la sensualité.

Les ordres religieux –  le héros transperce le frère de Cunégonde, devenu Jésuite.

Les métiers – la pâtissière est représentée par le personnage de Cunégonde : « Cunégonde était, à la vérité, bien laide; mais elle devint une excellente pâtissière ».

Le travail – le conte se termine sur la morale « il faut cultiver son jardin ».

La guerre – Voltaire utilise l’ironie pour nous présenter les différents aspects de la guerre : l’absurdité de la guerre, en soulignant le fait que personne ne sait pourquoi on se bat – à l’aide de figures de style diverses comme l’hyperbole ou l’oxymore, par exemple « boucherie héroïque », mais aussi la cruauté de la guerre.

Le tremblement de terre de Lisbonne – phénomène tragique bouleverse l’Europe entière et fait le sujet d’un des chapitres de l’ouvrage Candide, tremblement de terre qui frappe Voltaire par le fait que ce mal ne semble pas avoir de raison, de justification. C’est le point de départ d’une réflexion philosophique qui dépasse l’événement meurtrier pour s’interroger sur le concept même du mal.

Voici un extrait de Candide qui cite le tremblement de terre de Lisbonne :

« À peine ont ils mis le pied dans la ville en pleurant la mort de leur bienfaiteur qu’ils sentent la terre trembler sous leurs pas, la mer s’élève en bouillonnant dans le port, et brise les vaisseaux qui sont à l’ancre. Des tourbillons de flammes et de cendres couvrent les rues et les places publiques ; les maisons s’écroulent, les toits sont renversés sur les fondements, et les fondements se dispersent ; 30 000 habitants de tout âge et de tout sexe sont écrasés sous des ruines, Le matelot disait en sifflant et en jurant : « Il y aura quelque chose à gagner ici.- Quelle peut-être la raison suffisante de ce phénomène ? Disait Pangloss. – voici le dernier jour du monde ! »

Allusions – en rapport avec l’actualité parisienne du temps :

– au sein de l’Académie des Sciences de Paris :

« Ah ! voilà quatre-vingt volumes de recueils d’une académie des sciences, s’écria Martin ; il se peut qu’il y ait là du bon. – Il y en aurait, dit Pococuranté, si un seul des auteurs de ces fatras avait inventé seulement l’art de faire les épingles ; mais il y a dans tous ces livres que vains systèmes, et pas une seule chose utile. »

(Candide, chapitre XXV)

–  à la mort d’Adrienne Lecouvreur, qui se vit refusée une sépulture chrétienne :

« Il faut distinguer, dit l’abbé; en province, on les [les actrices] mènent au cabaret; à Paris, on les respecte quand elles sont belles, et on les jette à la voirie quand elles sont mortes. » (Candide, chapitre XXII)

– à l’exécution de l’amiral John Byng (dans le port de Portsmouth le 14 mars 1757) que Voltaire ne put sauver malgré ses interventions (chap. 23).

Candide est l’œuvre la plus lue de Voltaire, en plus d’être considérée comme l’un des chefs-d’œuvre de la littérature occidentale.

L’optimisme c’est la rage de soutenir que tout est bien quand on est mal.

Rien n’était si beau, si leste, si brillant, si bien ordonné que les deux armées. Les trompettes, les fifres, les hautbois, les tambours, les canons formaient une harmonie telle qu’il n’y en eut jamais en enfer.

Quand nous travaillons aux sucreries, et que la meule nous attrape le doigt, on nous coupe la main ; quand nous voulons nous enfuir, on nous coupe la jambe : je me suis trouvé dans les deux cas. C’est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe.

Il versait des larmes en regardant son nègre; et en pleurant, il entra dans Surinam.

Le bon Pangloss m’avait souvent prouvé que les biens de la terre sont communs à tous les hommes, que chacun y a un droit.

Nous allons dans un autre univers.

Quand on n’a pas son compte dans un monde, on le trouve dans un autre.

Il est certain qu’il faut voyager.

Comme les richesses de ce monde sont périssables ; il n’y a rien de solide que la vertu et le bonheur.

Mais à quelle fin ce monde a-t-il donc été formé ? […] pour nous faire enrager.

L’homme était né pour vivre dans les convulsions de l’inquiétude, ou dans la léthargie de l’ennui.

Ceux qui se mêlent des affaires publiques périssent quelquefois misérablement.

Le travail éloigne de nous trois grands maux, l’ennui, le vice, et le besoin.

L’homme n’est pas né pour le repos.

Tous les évènements sont enchainés dans le meilleur des mondes possibles : car enfin si vous n’aviez pas été chassé d’un beau château à grands coups de pieds dans le derrière pour l’amour de mademoiselle Cunégonde, si vous n’aviez pas été mis à l’Inquisition, si vous n’aviez pas couru l’Amérique à pied, si vous n’aviez pas donné un bon coup d’épée au baron, si vous n’aviez pas perdu tous vos moutons du bon pays d’Eldorado, vous ne mangeriez pas ici des cédrats confits et des pistaches.

— Cela est bien dit, répondit Candide, mais il faut cultiver notre jardin.

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Candide de Voltaire: résumé et analyse du conte philosophique

I- présentation du conte philosophique:  .

CANDIDE ou l'Optimisme. Conte de François Marie Arouet, dit Voltaire (1694-1778), publié à Genève chez Cramer en 1759; réédition augmentée en 1761.

«Qu'est-ce qu'une brochure intitulée Candide qu'on débite, dit-on, avec scandale... On prétend qu'il y a des gens assez impertinents pour m'imputer cet ouvrage que je n'ai jamais vu»: Voltaire multiplie les faux désaveux, heureux de n'être point cru, pour ce Candide ou l'Optimisme, traduit de l'allemand de M. le Docteur Ralph. Ce docteur Ralph décède à Minden, l'an de grâce 1759, précise l'édition de 1761. Il avait été remplacé dans la Correspondance de Voltaire par un certain M. Desmal ou Démad, puis par son frère, «capitaine au régiment de Brunswick». Succès de l'ouvrage. Candide reste le plus grand titre de gloire de Voltaire.

Candide n'a point été improvisé. Lu sans doute dans une première version à l'électeur palatin auquel Voltaire rendit visite à Mannheim en juillet 1758, il est achevé en octobre de la même année. On dispose d'un manuscrit envoyé au duc de La Vallière où se trouvent plusieurs versions du chapitre parisien. Candide est publié en janvier et février 1759. Ces quelques repères ne peuvent rendre compte de la genèse d'une œuvre qui, sous une forme condensée, est la somme des expériences, pensées et lectures de Voltaire: tous les thèmes de Candide sont présents dans la Correspondance entre 1755 et 1757. Le rêve du jardin a pris corps avec l'installation aux Délices (1755). Le tremblement de terre de Lisbonne (1er novembre 1755), puis, en 1756-1757, les horreurs de la guerre de Sept Ans infligent de cruels démentis aux sectateurs de l'optimisme, dont la leibnizienne duchesse de Saxe-Gotha. La recherche des sources est sans fin: les éditions critiques ont multiplié les rapprochements sans épuiser sans doute la matière pour l'auteur d'une histoire universelle. Mais ce grand liseur est manifestement inspiré quand il rédige les aventures de son Candide.

II- Résumé de Candide

Jeune bâtard, Candide, esprit simple mais droit, vit en Westphalie dans le château de son oncle, le baron de Thunder-ten-Tronckh. Son maître Pangloss lui enseigne que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. Il le croit, mais se fait chasser du «paradis» pour un baiser donné à sa cousine, Cunégonde (chap. 1). Enrôlé par des recruteurs (2), témoin d'une «boucherie héroïque» entre troupes abares et bulgares, il déserte et découvre en Hollande l'intolérance (3). Il retrouve Pangloss que la vérole a défiguré. Pangloss lui raconte la destruction du «plus beau des châteaux», la mort de ses habitants. Candide et Pangloss sont recueillis par un bon anabaptiste, Jacques, qui les emmène au Portugal où il va commercer (4). Jacques périt au cours d'une horrible tempête. Lorsque Candide et Pangloss arrivent à Lisbonne, la terre se met à trembler. Ils sont déférés à l'Inquisition pour quelques discours suspects (5). On fait un «bel autodafé» pour empêcher la terre de trembler de nouveau. Pangloss est pendu, Candide fessé (6). Soigné par une vieille, Candide retrouve Cunégonde qui lui raconte son histoire (7-8). Elle partage ses faveurs entre le Juif don Issachar et le grand inquisiteur. Candide tue les deux amants de sa belle. Il s'enfuit avec Cunégonde et la vieille (9). Ils embarquent pour l'Amérique (10). La vieille, pendant la traversée, leur raconte comment, fille d'un pape et d'une princesse, elle est devenue, après maintes tribulations, servante et comment elle eut une fesse coupée (11-12). Les fugitifs abordent à Buenos-Aires dont le gouverneur s'éprend pour Cunégonde d'une violente passion. Candide, recherché par la police, doit fuir (13). En compagnie de son valet Cacambo, il se rend chez les jésuites du Paraguay. Il retrouve le frère de Cunégonde (14). Celui-ci s'oppose au mariage de sa sœur avec un bâtard. Candide, fou de rage, le tue (15). Fuite de Candide et de Cacambo au pays des Oreillons qui s'apprêtent à les manger, mais leur font grâce comme ennemis des jésuites (16). Ils arrivent dans l'Eldorado, pays où tout va bien: richesses inouïes, déisme sans clergé, monarchie éclairée. Ils en repartent pourtant, munis de diamants, désireux de retrouver Cunégonde et de s'acheter un royaume (17-18). À Surinam, après avoir rencontré un nègre victime de l'esclavage, ils se séparent. Cacambo part pour Buenos Aires; Candide, volé par un négociant hollandais, s'embarque pour l'Europe, accompagné du philosophe Martin (19). La traversée se passe à discuter avec Martin qui pense que tout va mal (20). En France, Candide est dupé et volé. Il trompe Cunégonde à Paris avec une fausse marquise (21-22). Obligés de fuir, Candide et Martin embarquent à Dieppe, longent les côtes anglaises et assistent à l'exécution d'un amiral (23), puis arrivent à Venise où ils rencontrent Pâquette, ancienne servante de Cunégonde et amante de Pangloss, en compagnie d'un théatin, frère Giroflée (24). Candide rend visite au seigneur Pococuranté. Comblé de biens, celui-ci est blasé (25). Pendant le carnaval, Candide soupe avec six rois détrônés. Il retrouve Cacambo; Cunégonde est esclave en Turquie (26). Ils partent pour Constantinople, reconnaissent parmi les galériens Pangloss et le jeune baron «ressuscité» (27) qui racontent leurs aventures (28). Candide rachète Cunégonde et la vieille. Il épouse Cunégonde devenue affreusement laide, malgré le refus de son frère (29). Le jeune baron ayant été renvoyé aux galères, Candide achète, avec les derniers diamants de l'Eldorado, une métairie. Tous sont réunis et, à l'exemple d'un bon vieillard turc du voisinage, ils vont «cultiver [leur] jardin» (30).

III- Analyse du conte: 

Comme Voltaire l'avait déjà fait avec Zadig ou la Destinée, Memnon ou la Sagesse humaine, le titre associe le nom du héros, Candide, à celui d'une question philosophique, l'optimisme. Ce couplage prend ici une valeur provocante parce qu'il unit des mots aux connotations contradictoires: d'une part, l'innocence ou la naïveté liées au nom propre, d'autre part, la référence à la doctrine leibnizienne. Le héros n'incarne pas ce courant de pensée, on ne le dit pas optimiste: il est aux prises avec une philosophie, l'optimisme. Cette confrontation s'accomplit dans le cadre d'un roman de formation. Le héros, doué d'un «esprit simple», va conquérir difficilement son identité propre tant sa candeur native le prédispose à croire ingénument. Accentuée par la philosophie du «tout est bien» qui bloque toute remise en question, elle fait de lui le disciple d'un maître qui l'a ébloui. Son «jugement assez droit» devrait lui permettre de penser par lui-même, mais il lui faudra du temps pour conquérir son autonomie. Jusqu'aux dernières pages, il reste un témoin comparant inlassablement les articles du catéchisme inculqué par Pangloss aux horreurs du monde, sans vraiment en tirer de conséquences. Il ne prononce qu'à la dernière ligne le mot ambigu de la fin.

D'où un espace narratif largement exploité par Voltaire qui fait défiler les formes multiples du mal, des catastrophes naturelles aux violences de l'Histoire. Les expériences de Candide, lancé dans le vaste monde, sont à l'origine d'un inventaire de base. Celui-ci n'est pas linéaire. À chacun des personnages croisés par le héros s'attache une nouvelle récapitulation des misères et souffrances des hommes. Le malheur, l'absurde, l'odieux sont omniprésents. Ils offrent des variantes masculines ou féminines (le destin des femmes, c'est le viol ou la prostitution), des nuances sociales (les rois sont détrônés, le philosophe rongé par la vérole). Et toujours, ces réalités hideuses reçoivent une interprétation panglossienne qui paraît aberrante.

Les discours sont sans cesse démentis par les faits. Le «tout est bien», dénoncé avec une ironie grinçante, trouve un semblant de confirmation dans l'utopique Eldorado; mais Cunégonde en est absente et toute affirmation individuelle impossible. Candide et Cacambo s'empressent de quitter ce monde clos, sans avenir, condamné par sa perfection à se répéter indéfiniment. Le retour dans le monde réel est signé par une nouvelle invasion du mal, même si les richesses de l'Eldorado permettent à Candide d'en moins souffrir. Il l'est aussi sur le plan idéologique par le «tout est mal» du philosophe Martin. Tiraillé entre deux philosophies contradictoires, Candide va péniblement s'acheminer vers le refus des systèmes. Il fait taire l'incorrigible Pangloss en le rappelant à l'ordre: «Mais il faut cultiver notre jardin.» Le bâtard est devenu maître d'une communauté dont on a dû expulser l'arrogant jeune baron, représentant de valeurs aristocratiques qui n'ont plus cours sur les bords de la Propontide. Les beaux châteaux ont été incendiés; reste une métairie, en marge, pour rescapés du naufrage de la vie. Fin de la candeur et mort de l'optimisme: la vie humaine n'a point d'autre sens que celui qu'on lui donne. La quête d'une belle, s'achevant dans le dérisoire, les poursuites, enlèvements, naufrages, fausses morts, captivités, revers de fortune, toute cette mascarade des destins aboutit à ce finale désenchanté et tonique. Le petit groupe s'est mis au travail; malgré les désillusions et les insatisfactions, la rage de vivre l'emporte. Sans vivre bien, du moins peut-on vivre mieux. Par-delà ce dénouement «bête comme la vie», reste l'enchantement de pages à la gaieté corrosive.

C. MERVAUD,  " Dictionnaire des oeuvres littéraires de langue française ." © Bordas, Paris 1994

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En quoi Candide est-il un conte philosophique ?

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Aujourd’hui, découvrez en vidéo comment répondre à une question fréquente à l’oral de français : En quoi Candide est-il un conte philosophique ?

En quoi Candide est-il un conte philosophique : vidéo

Candide (voir mon résumé de Candide ) est un conte philosophique car on y retrouve les deux composantes du genre :

1 – Les caractéristiques d’un conte traditionnel 2 – Une visée philosophique

1 – Les caractéristiques du conte traditionnel dans Candide

A – des personnages stéréotypés.

Les personnages dans Candide sont stéréotypés , simplifiés à l’extrême. Ils sont réduits à une seule qualité :

♦ Candide , comme son nom l’indique, est pur et crédule .

♦ Pangloss est réduit à son enseignement (pan = tout et gloss= la langue : c’est donc un personnage qui parle tout le temps pour tout expliquer).

B – Un univers intemporel

Candide se situe dans un univers intemporel .

Rappelez-vous de la locution verbale qui ouvre le récit : «  Il y avait  » et qui fait immédiatement songer aux contes de fées .

C – Des lieux imaginaires ou exotiques

On retrouve des lieux imaginaires et exotiques dans Candide . Tel est le cas de l’Eldorado au chapitre 18.

2 – La visée philosophique de Candide

Candide, conte distrayant, n’en a pas moins une portée philosophique.

A – Une critique de la philosophie de l’optimisme

Comme l’indique son sous-titre, Candide ou l’Optimisme , ce conte s’attaque à la philosophie de l’optimisme de Leibniz .

Au XVIIIème siècle (18ème siècle), Leibniz tente de résoudre le problème de l’existence du mal . Il considère que si Dieu existe , celui-ci a nécessairemen t créé le meilleur des mondes possibles même si nous ne sommes pas capable d’en comprendre l’harmonie d’ensemble.

Dans Candide , Voltaire critique cette philosophie de l’optimisme en y apportant un démenti par les faits. Candide ne rencontrant que le mal, comment continuer à soutenir que nous vivons dans le meilleur des mondes possibles ?

B – Une critique de la société

Candide est également un conte philosophique car il critique la société de l’époque et dénonce les maux qui la rongent : le fanatisme religieux, l’esclavage, l’absurdité de la guerre …

C – Une leçon finale

Enfin, Candide offre une leçon finale : « Il faut cultiver notre jardin » . Voltaire nous enjoint à cesser de s’égarer dans des discours philosophiques stériles pour privilégier une vie calme fondée sur le travail .

Tu étudies Candide ? Regarde également :

♦ Commentaire du chapitre 1 de Candide ♦ Candide chapitre 3 : commentaire ♦ Candide, chapitre 6 (commentaire) ♦ Candide, chapitre 18 (commentaire) ♦ Candide chapitre 19 : commentaire ♦ Candide, chapitre 30 (commentaire) ♦ Candide : le quiz

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Amélie Vioux

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18 commentaires

merci beaucoup pour le résumé sur Candide

hey Amélie, pourras-tu étudier la célèbre oeuvre d’Honoré de Balzac, le père Goriot? Celle-ci sera au bac cette année selon mon professeur de Français!!!

merci Amélie

bonjour. pour les critiques de l’esclavage … vous n’avez pas mis d’exemples et j’ai beaucoup de mal a en trouver.

Est-ce-que vous pouvez m’aider au plus vite svp ???

MERCI D’AVANCE !!!

bonjour, Voltaire dénonce l’esclavage dans « Candide » à travers divers événements et personnages. L’un des exemples les plus frappants se trouve dans le chapitre 19, où Candide découvre un esclave noir en train de travailler dans les champs. L’esclave a été mutilé de manière horrible, avec une oreille et une jambe coupées. Candide, choqué par cette vue, demande pourquoi cet homme est si maltraité. Le propriétaire de l’esclave explique qu’il a coupé l’oreille et la jambe parce que l’esclave avait eu le malheur de ne pas réussir à cueillir assez de fruits dans une journée.

Je fais un commentaire en ce moment sur le chapitre XIX du « Traité sur la tolérance » de Voltaire qui s’intitule « Relation d’une dispute de controverse à la Chine ». Avez vous déjà connu ce texte ? Si oui, pouvez vous m’aider svp ?

Merci d’avance =)

Je n’ai pas commenté ce texte. En revanche, Voltaire a recours aux mêmes procédés dans ses différents textes argumentatifs : l’ironie, la fausse naïveté, la mise en relief de la disproportion entre les problèmes et les solutions envisagées…Si tu lis mes commentaires des textes de Voltaire, tu devrais donc y trouver une aide précieuse pour commenter ton extrait. Bon courage.

Bonsoir Amélie . J’ai une question que je veux répondre rapidement s’il vous plaît . Ma question est : Qu’est-ce les caractéristiques du roman philosophiques ? mercii

J’ai fait une vidéo ici sur le conte philosophique et ses caractéristiques .

merci beaucoup 🙂

C’est j’ai compris! Merci encore 😉

Qu’elle la mission de candide dans la roman?

emelie je voulait des explications sur le livre de victor hugo le dernier jour d’un condamné car c’est un peu compliquer pour moi . merci !!

Bonjour Rami, Je n’ai pas prévu de présenter cette œuvre sur le blog cette année… Il y a beaucoup d’oeuvres à expliquer et je suis obligée d’opérer des choix !

Bonjour émelie Pouvez vous nous expliquez les différentes genres du poésie , ainsi que leurs caractéristiques ?. merci !!

Salut Amélie, je n’ai pas très bien compris la morale de Candide: « Il faut cultiver notre jardin » Je n’ai pas compris quand tu dis « les discours philosophiques stériles » merci de me répondre au plus vite

Lis mon commentaire du chapitre 30 de Candide : j’y explique en détail le sens de ce message final.

Si seulement j’avais vu votre vidéo plus tôt !

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"CANDIDE" OU LA QUÊTE DU BONHEUR

  • Andrei Fernando Ferreira Lima
  • Published in Non Plus 23 September 2015

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Voltaire, Candide (1758)

, contre la guerre , l’auto-da-fé L’ : lecture cursive
, le Nègre de Surinam , conclusion de Candide  
 

 Nous utiliserons l’édition Hachette, collection « bibliolycée », parue en 2002.

CHAPITRE 1 : L’amour interdit, récit inaugural.

L’art du conteur.

  • Vivacité du récit
  • phases du récit : 5 phases = 5 phrases
  • précipitation des événements

Une image dépréciée de l’amour

  • Choix lexicaux : relation mécanique dans le vocabulaire des sciences : dérision
  • Candide / Cunégonde : parodie d’amour courtois, parodie d’Adam et Eve chassés du paradis
  • lieux dévalorisants
  • sanction immédiate et vulgaire

L’optimisme ridiculisé, ou comment un conte devient philosophique

  • Petitesse du philosophe, impossible à prendre au sérieux
  • détournement du vocabulaire optimiste

CHAPITRE 3 : Candide soldat.

Candide : « le jugement assez droit avec l’esprit le plus simple ». Après avoir été « chassé du paradis terrestre », il s’enrôle dans l’armée malgré lui, et doit participer à une guerre. But de Voltaire : condamner la guerre, en racontant une histoire. Efficacité du style voltairien : petites phrases, sans liaisons : style fluide, sautillant, allègre.

1ère scène  : recrutement. Ces hommes en bleu sont des soldats recruteurs.

2ème scène : l’entraînement ; puis la désertion suivie d’un traitement barbare, et d’une grâce.

Enfin, la guerre entre les armées, et le martyre des civils . Cette guerre est la guerre de 7 ans ; les Bulgares sont les Prussiens (importance de la taille) ; les Abares sont les Français.

Après la sortie du Paradis, tous les malheurs accablent Candide : le froid, la faim, le manque d’abri, le désespoir. Nous devons tout deviner, les détails doivent s’expliquer par la suite. Le quiproquo s’installe : les recruteurs lui parlent avec une exquise courtoisie feinte (il faut le piéger). Concert de « Messieurs, Monsieur ». Les questions sont insolites. Il faut amener Candide à signer, à boire à la santé du Roi des Bulgares, à recevoir sa 1ère solde. On lui dit qu’il deviendra « héros », etc. Héros devient synonyme de soldat, et de plus en plus ridicule. Acharnement de Voltaire.

2ème scène sans transition, passage de la courtoisie à la brutalité. On doit en faire un automate. On entend presque les commandements. Héroïsme = manœuvrer comme une marionnette et se faire battre. La désertion : Candide se promène naturellement : il croit en la liberté du soldat. On lui donne le choix entre 2 supplice : critique de la philosophie du libre-arbitre ? Voltaire montre froidement, et même de façon cocasse, une scène horrible. Intervention du Roi des Bulgares. A Postdam, Voltaire avait assisté à la punition d’un soldat (Frédéric aimait ce spectacle). Il était intervenu. Ici, ironie. « Il avait un peu de peau » = style de Pangloss.

La bataille : on se croirait à la parade. Géniale description : les canons s’ajoutent aux instruments. Progression du plus aigu au plus sourd : on attend « timbales », on a « canons ».

Harmonie infernale : la guerre est un enfer. Compte mathématique et méthodique : canons, mousquets, baïonnettes : ordre normal d’une bataille. Horriblement sanglante : mais Voltaire le dit froidement (traitement comique de l’horreur). Il se moque de l’optimisme : « Raison suffisante », jargon (« cause / effet »). « Trembler comme un philosophe » : un philosophe devrait se maîtriser, mais il est normal d’avoir peur. La guerre = « boucherie héroïque ».

«  Te Deum  » : actions de grâce. Chacun de ceux qui fait la guerre prétend avoir Dieu dans son camp. Cela révolte Voltaire. D’autre part, chacun pense avoir gagné : donc la boucherie était inutile.

Tableau de la souffrance des civils : réalisme, détails atroces. Le même spectacle se retrouve dans chacun des deux camps : chacun est responsable.

Voltaire attaque ici la théorie de Rudendorf ou de Grotius qui légitimaient la destruction des terres de l’ennemi.

Dernière image, pathétique : Candide reste seul, infiniment triste, petite silhouette, dernier refuge de la conscience humaine. (CF théâtre d’ombre, ou films de Charlie Chaplin).

Plan de commentaire

1- valorisation de la guerre.

  • adjectifs appréciatifs (beau, leste, brillant…)
  • dépréciation des victimes : 10 000 coquins…
  • les Te Deum : solennité et sacré.
  • Une valorisation naturellement ironique (harmonie infernale).

2- la « boucherie héroïque »

Sur quoi Voltaire met-il l’accent ? Parallélisme des situations, innocence et souffrance des victimes : la guerre est atroce, absurde ; elle ne sert à rien.

3- Tonalité générale du texte, jeu des points de vue.

D’où vient l’efficacité de la dénonciation ? Point de vue interne (Candide) et externe (sur Candide). Froideur apparente et ironie. Traitement comique de l’horreur.

Chapitre 6 : l’auto-da-fé

Evolution du personnage.

Candide réagit comme en subissant l’événement : dans le § 2, il n’est l’auteur d’aucune action (son nom n’est jamais sujet, sauf d’un verbe passif à la fin : « fut fessé »). Ensuite il est accablé d’une cascade d’adjectifs (début § 3) qui renvoient tous à la stupéfaction et à l’inadaptation aux choses. La cérémonie elle-même nous montre Candide comme une marionnette déguisée dont nous ignorons les réactions. La source de cette apathie est dans son éducation à T-t-T (« pour avoir écouté avec approbation ») qui l’a privé de toute autonomie. On notera cependant que rien n’indique comment Candide perçoit la pendaison de Pangloss et que la cérémonie est vue selon une focalisation externe qui interdit d’entrer dans les sentiments du personnage.

On perçoit tout de même une évolution dans l’interrogation finale de Candide : il est surpris par la réalité du monde et constate l’écart entre ses rêves et la réalité. Sa peur provoque chez lui une révocation de l’optimisme (« si c’est ici… les autres). De manière significative, il invoque les principaux constituants de l’illusion T-t-T (Pangloss et Cunégonde) et pleure l’anabaptiste, dont l’idéologie positive a été mal récompensée. Le personnage s’assombrit et prend conscience. Il est livré à lui-même, prêt à être pris en main par le ou la premièr(e) venu(e).

Une satire de l’obscurantisme

Voltaire prend l’Inquisition comme moyen de poursuivre « l’Infâme ». On perçoit ici un travestissement et une certaine retenue du jugement : Voltaire n’a pas recours à des termes comme « monstres » ou « opprobre du genre humain » : il fait semblant de ne pas s’engager. Mais ce chapitre témoigne des méfaits de la religion pervertie en obscurantisme : sottise ou arbitraire du raisonnement, discordance des idées et du réel, intolérance, absurdité des rites réglés, gratuité de la cérémonie, cruauté, inefficacité. Le dogmatisme, invention des hommes; est le contraire de la vraie religion (cf celle de l’Eldorado) qui est simple amour de Dieu et des hommes. Il assouvit les instincts terrestres et illustre les aberrations des idées absolues.cf l’ Essai sur les Moeurs :

« On s’est servi dans toute la terre de la religion pour faire le mal, mais elle est pourtant instituée pour porter au bien ; et si le dogme apporte le fanatisme et la guerre, la morale inspire partout la concorde ».

L’humour dit le réel pour s’en moquer. C’est une manière partielle de montrer les choses en leur faisant perdre leur unité, leur cohérence, leur sens. Le système descriptif limité est un jeu humoristique. Voir notamment les adjectifs : « bel » autodafé et les précisions : « à petit feu » (le sermon « très pathétique », la « belle » musique, la pendaison « quoique ce ne fût pas la coutume »). De même, l’humour repose sur les rapports obscurs entre les réalités affirmées (ici les motifs de la condamnation au début du § 2) ou sur des inadéquations (« fessé » au lieu de « flagellé » ; on « orna » leur tête…)

L’ironie dit ce qui n’est pas, énonce ce qui devrait être. C’est une manière falsifiée de dire les choses pour en révéler l’absurdité. Voltaire feint ici de justifier, d’approuver ou d’admirer des décisions, des actes, des détails inadmissibles. Il fait comme si était logique la décision d’organiser un autodafé, prise par les « sages » (antiphrase) de Lisbonne, et par l’Université qui a découvert un lien de causalité entre autodafé et arrêt des séismes. Noter aussi les périphrases (« appartement d’une extrême fraîcheur… »), l’alliance de mots (début du dernier §). Le but de l’ironie est de réduire à l’absurde (les raisons de la condamnation), par exemple en utilisant des enchaînements bizarres (passage du 1er § au 2ème « en conséquence » ; fin du §2) ; des hyperboles (tout le dernier §), des euphémismes (le cachot) etc.

L’alliance de mots inadéquats : tous les ex. ci-dessus répondent plus ou moins à cette technique. Mais noter aussi le burlesque qui fait employer des termes bas ou aimables pour des sujets graves : Candide « fessé en cadence pendant qu’on chantait » ; le détail des exécutions (brûlés / pendu « bien que ce ne fût pas la coutume ») ; Cunégonde, la perle des filles / le ventre fendu.

  Conclusion

L’action : Tous les phraseurs sans exception seront pour Candide source de malheurs ou d’erreurs : le Grand Inquisiteur, les jésuites, l’abbé périgourdin. Seul le derviche, à la fin du conte, invitera au silence et au refus des doctrines.

Il lui faudra donc se tourner vers les actifs qui fondent leur vie sur le mérite et le travail personnels. L’école de la vie prime sur toutes les autres.

Les personnages : Candide va refuser de « croire » et d' »admirer ». Son évolution va le conduire à cesser d’être passif. Le scénario logique du conte consiste en une lente maîtrise de Candide sur ses propres gestes, de la béatitude immobile au travail du « jardin », dans le doute désillusionné.

Pangloss retrouvera des guides, mais moins théoriques. Il a besoin de complices, au moins pour poursuivre son apprentissage. Le principe du « roman de formation » fonctionne pleinement : vivre, c’est rencontrer une succession de personnages qui obligent le héros à réévaluer son jugement et à se situer. Les événements ne jouent pas plus que les êtres.    

Chapitres 17 & 18 : L’Eldorado (Lecture cursive)

Que signifie le mot « Eldorado » ? Où se situe cette région ?

Le mot signifie « le doré », allusion à la profusion d’or et de pierres précieuses qu’y trouvent les voyageurs. Cette région est située par Voltaire dans un lieu inaccessible du Pérou.

Qui guide Candide dans ce pays ? Pourquoi ?

C’est Cacambo, le valet, qui guide son maître. En effet il est lui-même d’origine péruvienne, parle la langue du pays. En outre cela renforce la figure de l’inversion : c’est le valet qui domine le maître. « Candide ne jouait plus que le second personnage, et accompagnait son valet » (ch. 18, l. 5-6)

Quels personnages marquants les voyageurs rencontrent-ils ?

D’abord des « petits gueux » avec leur instituteur ; ce ne sont des personnages marquants que parce que les voyageurs les prennent pour des fils de rois.

Puis les aubergistes : l’hôte, ses employés, et quelques clients

puis un savant vieillard qui les initie au pays, à son histoire, ses coutumes, ses lois.

Enfin ils sont reçus par le Roi lui-même, personnage d’une grande bonhommie, très accessible (contrairement à l’étiquette très rigide des cours européennes).

Quelles sont les institutions qui n’existent pas en Eldorado ? Justifiez cette absence

  • le clergé : « nous sommes tout prêtres » (ch. 18) ;
  • les institutions judiciaires, cour de justice, parlement
  • les prisons

=   absence de toute forme d’institution répressive.

Quelles sont les institutions qui existent ?

tout ce qui relève de la culture : arts, théâtres, palais des sciences… Intérêt des Lumières pour les Sciences exactes.

la religion, une « religion naturelle » sans prière, sans dogme, proche du déisme de Voltaire.

Pourquoi Voltaire n’achève-t-il pas le conte au chapitre 18 ? Quel serait alors le sens de l’œuvre ?

Si Voltaire achevait le conte au ch. 18 (si Candide et Cacambo renonçaient à quitter Eldorado), cela aurait plusieurs conséquences :

  • la dénonciation du mal serait incomplète : il manquerait notamment celle de l’esclavage ;
  • Cela laisserait supposer que le bien existe, est possible : même dans un pays imaginaire, Candide aurait donc fini par trouver une société parfaite.
  • la plupart des personnages (notamment Cunégonde) ne verraient pas leur sort fixé.

Relevez des traces d’humour dans ces deux chapitres. Quelle est ici sa fonction ?

  • les « gaffes » de voyageurs ignorants : ils offrent solennellement, en guise de paiement, des cailloux !
  • Le terme inapproprié « moutons » pour « lamas » : on imagine d’étranges attelages !
  • le cérémonial un peu ridicule qui entoure le roi : on l’embrasse sur les deux joues.
  • les exagérations (3000 bons physiciens…) Et le spectacle de « l’ascension » des voyageurs : Voltaire s’amuse ici visiblement, et joue sur les invraisemblances.

Où en est Candide dans son évolution ? Que lui manque-t-il encore pour parvenir à la maturité ?

Candide commence à douter des paroles de Pangloss ; il ne croit plus que la Westphalie soit le paradis terrestre. Mais il pense encore que le « meilleur des mondes » existe ! Il n’en tire pas non plus de conclusion politique : « il est certain qu’il faut voyager ». Enfin, il est toujours obsédé par Mlle Cunégonde. Il manque encore de lucidité, d’esprit critique et de recul.

Chapitre 19 : Le Nègre de Surinam

L’enjeu du texte.

Cet extrait, efficace dans sa brièveté, a pour but de faire constater avec intensité l’inhumanité de l’esclavage. Voltaire dénonce une pratique intentatoire à la dignité de l’être humain, et en cela il rejoint un courant de son époque. En même temps, il apporte une nouvelle preuve pour étayer son argumentation contre les doctrinaires de l’optimisme.

Le constat objectif de la cruauté

Dans la 1ère partie du texte (jusqu’à « du sucre en Europe » le narrateur a su émouvoir par un recours calculé à la plus grande simplicité d’expression.

C’est le ton dépouillé de l’horreur brute dans les quelques lignes de description du « nègre », et d’abord pour évoquer sa prostration : « un nègre étendu par terre », comme condamné à végéter à même le sol. Puis son état physique est énoncé avec la neutralité d’un constat : « il manquait à ce pauvre homme…droite. » Pas d’adjectif qui manifeste la pitié, mais la brutalité nue du fait.

La relation maître-esclave est pleinement affirmée par les moyens les plus simples. Déjà, le rapport de soumission est fortement marqué dans le « j’attends mon maître… » Ensuite, le nom-portrait du maître : « Vanderdendur » = « vendeur-dent-dure » accentue l’effet d’une autorité brutalement revendiquée et appliquée. Enfin, une épithète, « le fameux négociant », en énonçant la situation officielle du maître, marque la légalité de sa conduite, comme celle d’un homme de bonne réputation, un notable de la servitude et non un négrier clandestin.

Dans le langage prêté à l’esclave , le choix d’un style nu fait particulièrement ressortir la brutalité des faits : « Quand nous travaillons… la jambe ». Les propositions sont courtes comme des coups. Les verbes concrets ont une charge de violence, « coupe » répété 2 fois. Usage du présent = habitude. Impersonnel « on » = relation déshumanisée, l’anonymat d’un tortionnaire sans visage. L’absence d’adjectifs souligne la simplicité, l’objectivité d’un constat. Et l’absence de pathétique apparent dénonce une ingénuité dans la cruauté : « c’est l’usage », remarque l’esclave, présentant les mauvais traitements comme des faits habituels, donc anodins.

La simplification du réel accentue encore la rigueur des sévices : on passe directement de « …nous attrape le doigt » à « on nous coupe la main » en économisant l’explication (l’amputation pour éviter la gangrène). Idem pour « on nous coupe la jambe » : on coupait le jarret des fuyards pour éviter la récidive sans trop nuire à leur rendement.

Enfin, la soudaineté de la chute fait éclater l’inhumanité en soulignant la disproportion de l’effet à la cause : « C’est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe » ; la juxtaposition est insoutenable entre les membres coupés et la friandise !

Le système de l’énonciation

Pour persuader, Voltaire ne veut pas seulement démontrer, il veut aussi émouvoir, d’où le recours au style direct.

Le choix de la 1ère personne permet de conférer un pathétique discret à l’évocation. Le narrateur limite la partie descriptive à la 1ère phrase. Puis il ouvre un dialogue, qui implique Candide, mais donne surtout largement la parole à la victime —> plus de retentissement affectif pour nous. De plus, le Nègre dit souvent nous, soulignant ainsi son appartenance à une communauté souffrante dont il est solidaire.

Voltaire et Montesquieu : un même thème, mais un traitement opposé. Montesquieu donne ironiquement la parole à des défenseurs de l’esclavage. Dans ce cas, c’est la stupidité des arguments qui marquent la condamnation de l’esclavage.

Voltaire derrière son personnage

La tonalité change, à partir de « Cependant lorsque ma mère » : plus pathétique, et analyse plus intellectuelle de la situation. L’esclave adopte alors le langage d’un homme rationnel et sensible dans lequel on reconnaît Voltaire lui-même.

Le pathétique trop lucide de la victime. L’esclave analyse et excuse fort bien la décision des parents-vendeurs : ils sont victimes :

  • de leur misère
  • de leur confiance dans leurs prêtres
  • de l’excessive considération pour les blancs.

Dénonciation très (trop ?) lucide de l’exploitation des peuples simples, victimes de leur misère et de leur crédulité.

Son esprit critique lui vient du narrateur. Il sait dénoncer l’hypocrisie du discours religieux sur l’égalité « Nous sommes tous enfants d’Adam… », et retourner l’argument. Termes très soutenus étrangers à l’esclave : généalogiste… prêcheurs… enfants d’Adam… cousins issus de germains… »

Dénonciation virulente, et très voltairienne, de la responsabilité des prêtres dans l’origine et le maintien de l’esclavage.

Les petits progrès de Candide

Ce récit marque un pas important pour Candide dans la conquête d’une certaine autonomie de pensée.

Sa surprise initiale plaide en sa faveur, comme sa curiosité, son désir de comprendre. Le « mon ami » exprime sa compassion, comme « l’état horrible où je te vois ».

Il avance sur la voie de la liberté de jugement. Certes, il prend encore son maître à témoin : « O Pangloss ! s’écria Candide… abomination » ; mais il dénonce tout de même dans l’optimisme « la rage… on est mal ». Il renvoie pourtant son émancipation à plus tard : « il faudra qu’à la fin je renonce à ton optimisme ».

Sa sensibilité s’éveille : pour la 1ère fois dans ce récit où le malheur fait rire, un personnage pleure sur la misère d’un frère humain. La rareté de l’émotion rend plus atroce la réalité dénoncée.

Le point extrême de l’inhumanité. Dans la guerre, chaque armée avait du moins le pouvoir de se défendre. Ici, exploitation brutale de faible par le fort.

Le choix d’une écriture polémique dépouillée crée le pathétique. Le texte montre au lieur de discourir, il émeut par des faits plus que par des raisonnements. Emotion de l’auteur, et indignation. Humanisme de Voltaire.

Chapitre 30 : la conclusion.

I- la construction en diptyque : place du récit et du discours, formes du parallélisme..

Deux §, de longueur à peu près égale, et avec des parallélismes ; Structure identique : récit, puis un discours de Pangloss, réponse au discours. Eléments de parallélisme : « il faut cultiver notre jardin », repris deux fois. Interruption de Candide (marqué dans le second § par le passage de l’itératif (Pangloss disait quelquefois…) au singulatif (répondit Candide). Thème du travail, présent dans les deux § ; Des différences : Dans le premier §, le discours l’emporte : trois locuteurs, discours assez long de Candide et Martin, longue tirade de Pangloss. Dans le second, c’est le récit qui domine : deux locuteurs seulement, discours moins long de Pangloss, et le dernier mot revient à l’action.

II- En quoi le 2ème § marque-t-il une progression par rapport au premier ?

Tout le monde s’est mis au travail, et semble avoir trouvé le rôle qui lui convient – à l’exception de Pangloss. Importance considérable des connotations appréciatives : « beaucoup, excellente pâtissière, très bon menuisier… » Candide prend toute sa dimension de leader ; il ne subit plus passivement les discours ni les événements, et c’est lui qui a le dernier mot. Le passage de l’itératif (« Pangloss disait souvent… ») au singulatif (« Candide répondit ») marque le fait que Candide coupe la parole au philosophe, et lui impose silence. C’est le pendant de l’interruption du 1er paragraphe.

Par ailleurs, le temps n’est plus le même : entre « Candide revint à la métairie » et « la petite terre rapporta beaucoup », du temps s’est nécessairement écoulé ; le narrateur prend de la distance par rapport au récit. On ne « colle » plus aux événements !

III – Une réduction de l’espace

Alors que le roman a multiplié les déplacements dans l’espace, ici on « rentre à la métairie ». Il ne s’agit plus que de « cultiver notre jardin » : plus d’ambition de voyage. Petite société, quasi autarcique.

IV – la dernière réplique de Pangloss : une clôture de conte

Il fait le bilan de tous les événements subis par Candide, et en même temps, fidèle à sa philosophie, il établit un lien de

cause à effet entre l’enchaînement des malheurs et le bonheur actuel – qui évoque l’Eldorado : importance de la nourriture,

et d’une nourriture exotique. On a l’impression d’un schéma de conte : toutes les épreuves subies conduisent le prince au

bonheur. Ironie de Voltaire : le bonheur consiste en la satisfaction de la gourmandise ! (il ne pourrait évoquer autre chose, la « princesse » ayant ici piètre allure… On est ici dans une parodie de conte.

V- Le dénouement d’une comédie :

Tous les personnages se trouvent réunis en un seul lieu, et voient leur sort fixé de manière heureuse.

VI – En quoi la métairie s’apparente-t-elle au château de Thunder-Ten-Tronkh ?

Lieu fermé, hors des atteintes du monde, et vivant en autarcie ; mais ici la métairie appartient au réel : une métairie (= ferme) et non un château, et la prospérité décrite est modeste, mais bien réel. Le dénouement de Candide, c’est la perte des illusions, et l’ancrage dans le réel.

VII – Le sens de la formule « il faut cultiver notre jardin »

  • Retour à l’action, à la place des discours creux de Pangloss ;
  • Retour au quotidien, au réel, à des ambitions modestes, mais réalisables ; il ne s’agit plus de courir le monde, ni de chercher l’Eldorado, mais de se contenter de ce que l’on a. A mettre en parallèle avec l’action bien réelle de Voltaire à Ferney.
  • Mais c’est aussi renoncer à changer le monde !   « notre » s’oppose au monde extérieur.
  • « notre jardin » peut aussi être métaphorique : il faut trouver en soi nos propres ressources, et ne pas tout attendre du monde extérieur.

La satire de la religion dans Candide

Les principaux textes.

  • ch. 3 : mensonge des religions, discours « charitables » et réalité du sectarisme. Rôle du clergé dans la guerre.
  • ch.5 : noyade de l’Anabaptiste
  • ch. 6 L’autodafé
  • ch. 8-10 : Histoire de Cunégonde : rôle de l’Inquisiteur (et du juif) ; vol des diamants par un cordelier.
  • ch. 14 : les Jésuites au Paraguay
  • ch. 15 : récit du Baron : homosexualité des Jésuites…
  • ch. 18 : la vraie religion de l’Eldorado.
  • ch. 19 : l’esclavage : rôle des « fétiches » hollandais.
  • ch. 22 : l’abbé périgourdin
  • ch. 24 : le moine Giroflée, souteneur ; rôle des couvents.
  • ch. 28 : Homosexualité des Jésuites. L’imam et Pangloss.
  • ch. 30 Conclusion : le Derviche.

La religion pactise avec les puissants

Grief principal de Voltaire : la Religion choisit puissance et biens matériels, aux dépens du bonheur des hommes.

La religion a partie liée avec les aristocrates : Le Baron utilise le curé du village comme aumônier, et son fils fait une carrière confortable chez les Jésuites. On la voit au service des appétits de conquête des Rois (ch. 3), bénissant et justifiant les massacres.

La religion est avide de biens matériels

Tous les personnages religieux sont liés à l’argent. Les « professionnels de la foi » sont le plus souvent des hypocrites et des voleurs : souteneurs (le juif et l’inquisiteur avec Cunégonde, Giroflée avec Pâquette), voleurs (le cordelier du ch.10).Tous ces personnages jouent donc un rôle négatif dans le récit : ils représentent le côté sombre d’une humanité qui ne vit pas en accord avec ses principes, et qui, pourtant, est constamment du côté de l’anathème et de l’accusation. Quand à l’église, elle devient elle-même puissance de domination (ch. 14). Le pouvoir spirituel mène la guerre pour son propre compte grâce aux missionnaires devenus soldats conquérants. Les ordres religieux sont transformés en véritables armées, pour l’exploitation et l’asservissement des peuples d’Amérique latine.

La religion écrase les peuples

Par son enseignement, elle favorise lasoumission des peuplades crédules (ch 19, sur l’esclavage), facilite l’entreprise barbare des négriers, puis inspire aux esclaves, dûment endoctrinés, une entière soumission à leurs maîtres.

La corruption du clergé

Elle est dénoncée en de multiples occasions : Frère Giroflée (ch. 24), l’abbé Périgourdin etc.

La religion est fauteuse d’intolérance

C’est le thème majeur de la critique voltairienne. Voir son action dans l’affaire Calas, le Traité sur la Tolérance…

L’intolérance des prêtres catholiques conduit au supplice les croyants d’autres religions, juifs surtout, et même ses propres fidèles. Dénonciation de l’Inquisition (ch.6)

Le point de vue de Voltaire : l’intolérance, inacceptable sur le plan humain, est en outre sans fondement dans l’ordre de la raison : puisqu’il n’y a qu’un Dieu, et qu’en conséquence les hommes sont tous d’accord sur l’essentiel, les persécutions ne se fondent que sur des différences de rites, qui sont accessoires.

Une religion éclairée bannit les prêtres

Dans ce récit systématiquement pessimiste où sont dénoncées toutes les iniquités du monde,   Voltaire ne décrit qu’une réforme, celle de la religion, par la bouche du vieillard de l’Eldorado (ch. 18). 2 mesures suffisent à instaurer la religion idéale : la disparition du clergé, fauteur d’intolérance et de conflits, et à la place, l’instauration d’un service de la prière laïc, assuré par les pères de famille. (admiration pour la religion Quacker).

Voltaire s’en prend aux prêtres, mais nullement à la religion elle-même : Voltaire est déiste, non athée. Il a besoin d’un Dieu créateur pour comprendre l’existence de l’univers, et l’harmonie de cet ensemble infiniment complexe qui gravite dans le cosmos. Cf la formule de Dieu horloger :

  « L’univers m’embarrasse et je ne puis songer Que cette horloge existe et n’ait point d’horloger. »

La technique romanesque dans Candide

Introduction.

Les contes de Voltaires sont des allégories, comme il le dit lui-même dans sa Correspondance. Les idées sont premières.

Cf titres : Candide ou l’optimisme , Zadig ou la destinée … Distance constamment maintenue à l’égard de la fiction par l’ironie qui interdit une lecture naïve : il ne s’agit pas de créer l’illusion, mais d’éveiller la réflexion. Aussi, dès le ch. 1 de Candide, l’univers du conte se fissure.

D’où aussi la présence de nombreux débats, plus ou moins intégrés à la trame narrative : discussion avec Martin sur le problème du mal pour se « désennuyer » durant la traversée ; débat avec le « bon vieillard » de l’Eldorado. Cf dans l’Ingénu les débats avec Gordon enfermé à la Bastille. Le récit permet avant tout de mettre en scène le débat d’idées.

Les personnages n’ont pas d’épaisseur romanesque : ils sont soit des caricatures (Pangloss, Martin), soit de simples fonctions : Candide est victime et spectateur, Micromégas = le point de vue de Sirius, l’Ingénu représente le bon sens et l’absence de préjugés.

Le personnage de Candide comme artifice narratif

C’est un personnage fantoche, incroyablement bousculé par la vie. Il ne fait pas avancer le récit, il le subit.

C’est un héros qui souffre mais ne voit rien. La guerre, l’Autodafé sont vus par un narrateur ; mais nous ne saisissons guère le point de vue de Candide. C’est le narrateur et non Candide qui nous fait comprendre l’absurdité du monde : Candide n’est pas un regard qu’on promène sur le monde.

Pourtant il est présent dans les 30 chapitres, victime, spectateur ou auditeur de récits. Il assure la continuité, l’unité du conte : structure linéaire, sans simultanéité, propre au conte.

Procédé de la mise en abyme : le récit de la vieille

Aux chapitres 11 et 12 apparaît un procédé nouveau : la mise en abyme. Le récit de la vieille est enchâssé dans le conte, et en reproduit les principaux thèmes en les aggravant.

La Vieille (qui n’a même pas de nom), est l’image à la fois idéalisée et aggravée de Cunégonde : celle-ci, fille de petite noblesse, était surtout fraîche et agréable, la vieille était fille de pape et d’une beauté exceptionnelle. Elle est la prémonition de ce que sera Cunégonde dans les derniers chapitres. Elle a connu l’amour absolu, mais une chute bien plus rude que celle de Cunégonde qui se réduisait à des coups de pied aux fesses et aux soufflets de la baronne : la Vieille voit mourir son amant.    

Puis c’est la série des malheurs, comparables à ceux de Cunégonde, et des autres personnages :

la capture, symétrique de la prise du chateau de Thunder-ten-Tronk, et le viol : la vieille sera « violée presque tous les jours »

La violence et la guerre sur les côtes du Maroc (symétriques à la guerre vécue par Candide) : la violence est encore plus grande en Afrique qu’en Europe.

La maladie (évocation de la « grande peste de 1720-1721) ; en somme, elle condense à elle seule les malheurs répandus sur trois personnages : le viol (Cunégonde), la guerre (Candide), la maladie (Pangloss).

La vieille devient une marchandise, vendue et revendue. Là encore, on note l’aggravation par rapport au sort de Cunégonde, qui fut seulement servante et concubine. Elle deviendra même… une denrée comestible, et sera amputée d’une fesse en Russie : nouveau degré dans l’inhumain !

Enfin, elle est condamnée à l’errance.

Le récit n’est pourtant pas pathétique : bien que les formes du mal y soient traitées de manière hyperbolique et concentrée, on sourit de la vieille, comme elle en sourit elle-même !

L’ironie, procédé multiple

A) le Baron : voir ch. 1. Au premier degré, éloge du Baron fondé sur la puissance et la richesse. Or le sens réel est tout autre : dénonciation d’une classe ruinée et parasitaire. L’ironie vise ici la dévalorisation de sa cible.

B) Pangloss , le philosophe génial : même procédé dans le chapitre 1 : éloge apparent pour une réelle dévalorisation. La cible, ici, c’est la philosophie de Leibnitz. On reconnaît l’ironie à l’exagération de l’éloge, l’amplification disproportionnée (« il prouvait admirablement… »)

C) les armées merveilleuses : cf ch. 3 .

D) le spectacle de l’Autodafé : permet de se défendre de la censure en invoquant la lettre de son texte : de même qu’il admire l’armée, il aime les belles cérémonies.

E) Le généreux royaume des Jésuites  : en apparence un royaume bien administré; à travers un lexique valorisant : « admirable »… « chef d’oeuvre »… mais dans la réalité, c’est le contraire : l’exploitation des indigènes, qui éclate dans cette seule phrase, qui suffit à démolir l’éloge : « Los Padres y ont tout et les peuples rien. »

Une « histoire philosophique » ?

A) L’Ironie   : il ridiculise la personne de son adversaire (Pangloss) et formule ses idées de manière caricaturale. Le langage de Pangloss est constamment discrédité par son inadéquation à la situation.

B) Le style direct : intégre les idées à la narration. Permet d’exprimer de manière vivante les idées qui lui tiennent à coeur. Donne la parole à de sages vieillards : l’Eldorado pour la question religieuse : dans un cadre paisible, conversation entre les visiteurs et un sage vieillard ; ch. 30 : le sage vieillard qui prêche d’abord par l’exemple.

Enfin, c’est un bon véhicule de l’émotion : cf l’esclavage.

C) Images et descriptions : images données surtout à propos de l’amour. Cf l’épisode des grands singes, qui vaut une longue diatribe lyrique contre les « bons sauvages » de Rousseau.

  • Sur la religion : l’autodafé traité en spectacle ;
  • pour l’inconduite des ordres religieux, description du révérend père commandant : « un très beau jeune homme, le visage plein, assez blanc, haut en couleur, le sourcil relevé, l’oeil vif, l’oreille rouge, les lèvres vermeilles » = quelqu’un qui vit un peu trop bien !

—> les thèses de Voltaires sont véhiculées par les procédés les plus typiques du récit : descriptions et portraits.

D) La démonstration par l’intrigue : le refus de l’optimisme s’exprime non par un discours, mais par les rebondissements d’une histoire. Du coup de pied initial à l’ennui existentiel du dernier chapitre, c’est tout le récit qui a valeur démonstrative.

La précipitation des événements qui bousculent Candide constitue un bon exemple de mise en scène d’une argumentation par des faits pris sur le terrain : la réalité vécue par le héros est en contradiction avec la vision optimiste du monde.

Un récit fictif et non réaliste, mais en prise sur le réel : les contemporains ont lu Candide comme la gazette de leur temps. Il a en effet l’ambition de rendre compte du monde dans sa totalité, et d’en dégager la signification : il est irréductible à une thèse, à une idée : Pangloss, Martin et tous les idéologues sont renvoyés dos à dos. Le mot « conclusion » qui ouvre le chapitre 30 est ironique : le « jardin » n’a pas une signification univoque. Ce ne sont donc pas des fictions destinées à illustrer des abstractions : on y trouve toutes les expériences, toutes les passions de leur auteur.

Personnages et fonctions

Un critique contemporain a déclaré que les personnages des contes de Voltaire étaient des fonctions plus que des êtres. Commentez et discutez ce jugement.

On présentera le statut du conte en tant que genre littéraire, en insistant sur son irréalité par rapport au roman. Par ailleurs, on s’interrogera sur la notion de « personnage-fonction » : qu’est-ce que la fonction d’un personnage ? Tout personnage a forcément une fonction dans le récit, au sein d’un schéma actanciel ; que signifie, pour un personnage, n’être qu’une fonction ?

  1- Une représentation physique sommaire

Les héros du conte, contrairement à ceux du roman, sont décrits très sommairement. C’est le cas de Candide (« Sa physionopie annonçait son âme »), de Zadig, paré de toutes les qualités physiques, mais dont on ne saurait tracer le portrait, de L’ingénu même dont on souligne seulement au passage quelques traits fondamentaux (la vigueur du Sauvage, l’élégance de l’Européen…) Une présence physique réduite à quelques traits : la douleur (Candide après les coups de fouet de l’Inquisition…), le désir (Candide, l’Ingénu…), la maladie (Pangloss)…Même les héroïnes connaissent le même traitement. Elles appartiennent à des types : la belle jeune fille (Mlle de Saint-Yves, Formosante), fraîche et sensuelle (Cunégonde, la fille du Pape…) ; leur dégradation physique, dans Candide, répond à un besoin de démonstration : ch. 11 pour la Vieille, ch. 29 pour Cunégonde : c’est une des manières de mettre à mal le « Tout est bien » de Pangloss.Il ne s’agit en aucun cas de produire un effet de réel qui permette au lecteur d’identifier le personnage comme une personne.

2- Des caractères à peine ébauchés.

A) absence d’individualité morale..

Cunégonde, p. ex, ne manifeste jamais un fond d’esprit ou de sentiment. Son physique, ses mains qui s’égarent annoncent une femme sensuelle, mais ses mésaventures, qu’elle raconte à Candide, ne lui arrachent ni une larme ni un regret. Exigeant à la fin que Candide l’épouse, elle ne dit pas son amour, mais fournit par ce mariage de dégoût une preuve de plus du malheur universel.

B) des personnages-thèses.

Pangloss se réduit à une mécanique verbale, incapable même d’éprouver un sentiment : avec quelle allégresse raconte-t-il au pauvre Candide la ruine du château et le viol de Cunégonde ! Il n’est qu’une caricature. A l’autre extrémité, Martin le Manichéen – on ne dit pas encore le Pessimiste – n’est pas beaucoup mieux loti.On trouve d’autres personnages-thèses dans les contes : les six rois que rencontre Candide, les personnages du banquet, dans Zadig…

C) Des personnages-emplois.

On trouve de tels personnages à profusion dans les contes : l’ami fidèle, Cador ou Cacambo, la femme infidèle (Azora) ; la capricieuse (Missouf) ; le mari jaloux (Moabdar), le père noble ou qui se voudrait tel (Le Baron de Thunder-Ten-Thronck); certains même n’ont pas de nom, seulement définis par leur emploi, au sens théâtral du terme : tel « l’interrogant bailli » de l’Ingénu, ou l’Envieux et l’Envieuse de Zadig.

D) Des personnages fonctions.

Ceux-là ne se définissent que par le rôle qu’ils sont amenés à jouer dans l’action, et ils disparaissent aussitôt : tel l’Empereur Chinois, qui indique à Formosante où est Amazan, ou le Bon Anabaptiste, qui se noie aussitôt accomplie sa mission : emmener Candide et Pangloss à Lisbonne, au moment du tremblement de terre. Sans parler du Baron, dont le « rôle » se limite à un fameux coup de pied au derrière…

De tels personnages interdisent toute forme d’identification au lecteur. Ils sont certainement la condition sine qua non, à la fois du plaisir du conte et du rire qu’il excite (on s’amuse d’un bout à l’autre de Candide, qui n’est pourtant qu’une enfilade de drames et de tragédies…), et aussi d’une distance critique qui permet la réflexion philosophique.    

Les dialogues dans Candide

Importance considérable du dialogue dans Candide , qui s’apparente parfois à une pièce de théâtre. Tantôt le récit laisse place au dialogue (cf. L’Eldorado), tantôt c’est le dialogue qui contient un récit (histoire de la vieille). Cette place très importante donnée au dialogue permet de multiplier les points de vue, et de jouer sur la polyphonie : chacun des principaux personnages fait ainsi entendre sa voix.

Les différents types de dialogue possibles :

– dialogue didactique , dont l’objectif est l’exposition d’un savoir : dans ce cas, les interlocuteurs ne sont pas sur le même plan , puisque l’un d’eux détient le savoir qu’il dispense aux autres.

– dialogue dialectique : deux personnages sur le même plan discutent entre eux, pour parvenir à résoudre une difficulté commune.

– dialogue polémique : affrontement entre deux thèses opposées, chacun des interlocuteurs défendant sa position (parfois avec véhémence).

Les principaux dialogues :

– chapitre 4, entre Candide et Pangloss (p. 51-52) : dialogue didactique, dans lequel Pangloss raconte la maladie qui l’afflige, mais réaffirme que « tout est au mieux »

– chapitre 5 (fin) : bref échange entre Pangloss et un inquisiteur : dialogue polémique. C’est le seul de ce type.

– chapitre 18, le vieillard de l’Eldorado : Candide s’informe, le vieillard répond à ses questions ==> dialogue didactique.

– chapitres 20 et 21 :   Candide discute avec Martin. Dans le premier chapitre, Martin expose ses conceptions philosophiques

à Candide : dialogue didactique   ; même schéma dans le ch. 21,même si Candide se permet parfois quelques objections.

– chapitre 22, « Paris » : nombreux dialogues. Candide, étranger, s’informe auprès de ses interlocuteurs (didactique) ; mais il y a aussi débat (p. 176, p. ex : dialogue dialectique).

– chapitre 24 : Paquette, Giroflée, Martin : Paquette et Giroflée racontent leurs malheurs (didactique), et Martin commente : dialectique.

– chapitre 25 : Pococurante : dialogue didactique (P. Répond aux questions) puis dialectique (Candide et Martin commentent)

– chapitre 26 : les six rois. Chacun à son tour raconte ses mésaventures. : didactique. (on peut se demander si dans ce cas il y a véritablement dialogue, ou plutôt une succession de récits).

– chapitre 30 : deux dialogues didactiques (dont un paradoxal : le derviche refuse de délivrer une leçon !), puis un dialogue qui serait polémique, si Candide daignait répondre à Pangloss.

Conclusion : très grande prédominance du dialogue didactique :   Candide est en permanence en situation d’apprentissage : élève de Pangloss, puis (plus ou moins) de Martin, étranger qui ignore les coutumes locales, auditeur qui écoute les récits des autres personnages… Changement radical à la fin, lorsque justement il refuse d’écouter Pangloss.

En revanche, quasi absence de dialogues polémiques (Martin et Pangloss ne dialoguent jamais, par exemple), et absence totale du dialogue dialectique : cela renforce le caractère caricatural du conte, dans lequel chacun des personnages représente une idée, et est enfermé dans un bloc de certitudes dont rien ne peut le faire sortir. C’est vrai des personnages principaux (Pangloss, Martin, le Baron), et aussi des personnages secondaires : Pococurante, par exemple.

Seul Candide est capable d’écouter ce qu’on lui dit : il est aussi le seul qui progresse.

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