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Introductions Olympe de Gouges DDFC

Par wlilou   •  9 Novembre 2022  •  Dissertation  •  434 Mots (2 Pages)  •  11 987 Vues

Avec la Révolution Française, les citoyens obtiennent des droits mais les citoyennes, qui ont combattu aux côtés des hommes sont totalement oubliées. A ce titre, en 1791, Olympe de Gouges, femme de lettres engagée, réécrit la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, rédigée en 1789, et propose une Déclaration de la Femme et de la Citoyenne.

Cette œuvre est inclassable ; à la fois texte juridique, pamphlet, discours, elle s’adresse à 4 interlocuteurs. Tout d’abord la Reine Marie-Antoinette, les hommes, l’Assemblée Nationale et les femmes. Olympe de Gouges espère influer sur la rédaction de la Constitution qui est en voie d’adoption et qui exclue les femmes des droits civiques et politiques. Son objectif principal est d’obtenir une reconnaissance légale de leurs droits au sein de la société. Parce qu’elle est une femme, elle ne peut pas prendre la parole directement pour s’adresser aux députés ; elle va donc dicter à son secrétaire le discours qu’elle ne peut prononcer.

L’extrait que nous allons étudier, est le préambule de la Déclaration, qui sert d’introduction aux 17 articles qui constituent la Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne.

De la sorte, nous nous demanderons en quoi ce préambule met-il en lumière le combat d’Olympe de Gouge pour l’égalité entre les sexe ?

Durant la Révolution française, les citoyens obtiennent des droits mais les femmes sont oubliées et n’obtiennent rien d’autre que du mépris et de l’ignorance. C’est pour cette raison qu’en 1791, Olympe de Gouges va réécrire et postiché la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen en le changeant en la Déclaration de la Femme et de la Citoyenne.

Olympe de Gouges était une femme de lettres dans la seconde partie du XVIII -ème siècle. Elle s’inscrit dans le mouvement des Lumières avec son combat contre les injustices et ses œuvres progressistes. Mais ce qui la singularise, c’est surtout sa volonté d’obtenir l’égalité des droits entre les hommes et les femmes, principe qu’elle défend dans sa Déclaration.

Cette œuvre est à la fois multiforme et inclassable car elle contient plusieurs formes : une lettre, un pamphlet, des textes de lois et même une anecdote. De plus, elle s’adresse aussi à différents destinataires : la reine, les hommes, l’Assemblé Nationale et les femmes.

Son sujet principal est l’égalité entre homme et femme dans tout type comme l’égalité de peine (article 7), l’égalité d’expression d’opinion (article 10) ou encore l’égalité des devoirs (article 13). Mais elle va aussi parler d’autre égalité comme celle de couleurs, qu’elle défend en faisant un réquisitoire contre l’esclavage.

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Exemple d’introduction dissertation Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne

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introduction dissertation ddfc olympe de gouges

INTRODUCTION type pour le bac de français La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne Olympe de Gouge (1748-1793) est une héroïne révolutionnaire oubliée et une pionnière du féminisme que nous connaissons. Elle est en plus de cela une grande femme de lettre et une dramaturge devenue femme politique. C'est une femme indépendante des Lumières (remet en question la façon de pensé et prône le penser par sois-même, ainsi que l'expérimentation) qui après la mort de son mari, ne se remariera pas pour garder sa liberté de publication. Elle écrit plusieurs pièces de théâtre dénonçant l'esclavagisme, le colonialisme, l'inégalité entre les sexes, c'est une femme très engagée. En 1791, dans une contexte de révolution, elle écrit son oeuvre la plus connue Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, où elle y défend une femme émancipée et libre qui mérite d'avoir une place égale aux hommes dans la société. C'est le premier texte a évoquer l'égalité juridique et légale des femmes par rapport aux hommes, et donc par conséquence la première déclaration universel des droits humains. C'est une réécriture de la Déclaration de l'homme et du citoyen à quelques différences près tels qu'une adresse aux hommes ou une lettre à la reine... Elle nous livre un plaidoyer des droits de...

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Légende alternative :.

la femme tout en dénonçant la tyrannie des hommes. Ce texte est un texte juridique et argumentatif faisant partie de la grande catégorie de la littérature d'idée. A ajouter : -une phrase de lien avec la problématique. -la problématique. -l'annonce du plan.

Une dissertation rédigée sur La DDFC d'Olympe de Gouges

​Cette dissertation a quatre mains a été pensée et rédigée avec un élève de première que j'accompagne dans le cadre de mes cours particuliers.

Sujet : ​​Quel est le principal moyen employé par Olympe de Gouges dans sa lutte pour l’égalité ? 

[ Introduction ]

   ​La Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne , parue le 14 septembre 1791, est une œuvre polémique visant à défendre les droits de la femme. Son auteure, Olympe de Gouges, n’a pas été reconnue par son père à sa naissance et est devenue veuve très jeune. Cela lui a donné la liberté et l’indépendance d’écrire et de publier sous son propre nom. Le lecteur de La DDFC peut considérer qu’Olympe de Gouges y lutte pour l’égalité grâce à la dénonciation des injustices. Pourtant, lire La DDFC comme une simple entreprise de dénonciation serait réducteur. En effet, Olympe de Gouges y fait valoir des arguments et emploie des stratégies littéraires qui ne relèvent pas seulement de la dénonciation. Le combat pour l’égalité passe sans doute par d’autres moyens.  Est-ce par la dénonciation des injustices causées par les hommes envers les femmes qu’Olympe de Gouges lutte pour l’égalité ?  Nous allons dans un premier temps montrer que la lutte pour l’égalité a pour moyen la dénonciation de l’oppression masculine. Cependant, nous allons observer dans un second temps qu’Olympe de Gouges invite aussi à la réflexion, aux revendications juridiques et à l’action politique.

[Première partie]

​La dénonciation de l’oppression masculine est au cœur du projet de lutte pour l’égalité mené par Olympe de Gouges. D’abord, cette lutte se fait par des accusations et des provocations. Dans “Les Droits de la femme”, elle interpelle les hommes : « Homme, es-tu capable d’être juste ? ». On observe ici une question rhétorique qui apostrophe le genre masculin. Cette question prend la forme d’un défi lancé par les femmes. Le lecteur peut y voir une provocation, car derrière cette question se cache le sous-entendu selon lequel l’homme n’est pas juste. Cette accusation est représentative du style de La DDFC qui dénonce avec vigueur les agissements des hommes.

​Olympe de Gouges dénonce également les hypocrisies et les contradictions des hommes. En particulier, elle fait observer les promesses non tenues des révolutionnaires. Ceux-ci se disent héritiers des Lumières, mais ne mettent pas en pratique les idées des penseurs des Lumières, car ils négligent les femmes. Quand Olympe de Gouges écrit : « il prétend jouir de la Révolution, et réclamer ses droits à l'égalité », elle pointe du doigt le fait que les hommes ne font pas profiter les femmes de la Révolution. Ils commettent un contresens sur l’égalité. Ils réclament leur propre égalité alors que l’égalité ne se conçoit que collectivement. Olympe de Gouges ajoute, en s’adressant directement aux femmes : « Quels sont les avantages que vous avez recueillis dans la révolution ? ». Ainsi, cette prise de conscience à laquelle l’auteure appelle les femmes est celle des contradictions des hommes de la Révolution.

​De plus, Olympe de Gouges signale au lecteur que les lois sont défavorables aux femmes. L’auteure montre l’infériorité juridique du sexe féminin en dressant un effet de contraste entre sa déclaration et celle des hommes. La parodie de La DDHC a pour effet de révéler, de rendre éclatant, l’infériorité des femmes devant la loi. On observe qu’à cette époque les femmes n’ont même pas le droit à la propriété. C’est ce que dénonce Olympe de Gouges dans l’article 17 : “Les propriétés sont à tous les sexes, réunis ou séparés”. On remarque ici que les hommes sont le seul sexe qui peut posséder une propriété selon la loi. “réunis ou séparés” est une façon d’affirmer l’indépendance des femmes vis-à-vis de leur père et de leur mari vis-à-vis de leurs biens. Dans cet article, Olympe de Gouges pointe du doigt une loi de La DDHC mal appliquée (car elle n’est prise en compte que pour les hommes), celle du droit à la propriété.

[Deuxième partie]

​Cependant, cette lutte ne se fait pas uniquement par la dénonciation. Ce serait réducteur de considérer qu'Olympe de Gouges ne fait que remarquer les agissements des hommes et les inégalités, parce que  La DDFC est bien plus que cela. En effet, derrière cette œuvre, le lecteur aperçoit des raisonnements et des réflexions profondes. Il est même amené à s’interroger sur cette inégalité et à remettre en question le droit révolutionnaire. On observe, dans son œuvre, de nombreux raisonnements qui font appel à la logique. Par exemple, dans l’article 10, elle proclame le droit des femmes à participer à la vie politique tout en affirmant leur liberté d’expression : “La femme a le droit de monter sur l’échafaud ; elle a aussi le droit de monter à la tribune”. Entre ces deux propositions, un rapport de conséquence est établi. Olympe de Gouges fait comprendre au lecteur que la femme peut prendre des décisions politiques en faisant une démonstration logique. Au travers de ce genre d’arguments rationnels, Olympe de Gouges tente de convaincre son lecteur.

​On observe aussi que la démarche de l’écrivaine consiste à s’emparer des droits pour les femmes. À travers ses revendications pour les droits des femmes, elle lutte pour l’égalité. Grâce au pastiche de La Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, Olympe de Gouges revendique avec conviction l’égalité juridique entre les hommes et les femmes. On remarque dès le premier article (“La femme nait et demeure libre et égale à l’homme en droit”) qu’elle place la femme sur un pied d’égalité avec l’homme. Ce présent de vérité générale donne l’impression que cette affirmation d’égalité devient vraie. Cela ressemble à discours performatif : une parole qui correspond à une action. Olympe de Gouges propose des pistes d’amélioration, notamment dans le postambule : “en attendant, on peut la préparer par l'éducation nationale, par la restauration des mœurs et par les conventions conjugales”. Elle veut ici que la femme ait accès à l’éducation et puisse mener une vie vertueuse.

À travers son discours, Olympe de Gouges appelle la femme à la révolte. Celle-ci est invitée à s’indigner et à agir. Les actions vigoureuses appelées par Olympe de Gouges sont de nature politique et juridique. Elle les interpelle en disant : “Femme, réveille-toi ; le tocsin de la raison se fait entendre dans tout l'univers ; reconnais tes droits”. Ces premiers mots, déterminés et pleins d'entrain, du postambule apostrophent avec force la femme sur son destin. Ici, ces impératifs portent sur "se réveiller" (métaphoriquement : prendre conscience) et reconnaître ses droits. Ils illustrent bien le passage de la dénonciation des inégalités à l’action pour lutter contre celles-ci. 

[ Conclusion ]

​Ce n'est pas seulement à travers la dénonciation des inégalités que l'auteure de La DDFC combat pour l'égalité entre les femmes. Il est vrai que la façon dont elle Olympe de Gouges signale ces injustices est déterminante : elle passe à la fois par la satire, notamment dans "Les Droits de la femme" des législateurs de la Révolution et par la parodie du texte révolutionnaire qu'elle corrige. Mais sa réécriture de La DDHC consiste à élaborer des propositions concrètes en faveur d'une meilleure législation. Ces propositions sont elles-mêmes accompagnée d'appel à l'action, d'une harangue faite aux femmes.

​Chez Olympe de Gouge, la dénonciation des injustices subies par les femmes est directement énoncée et prend la forme d'un manifeste politique et juridique. Mais la littérature romanesque et les récits autobiographiques offrent aussi de nombreux exemples d'un tel regard critique. Par exemple, le roman Fille de Camille Laurens raconte, dans sa première partie, l'enfance banale d'une femme dont le père considère qu'il n'a pas d'enfant, parce qu'il n'a "que deux filles".

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  • Cours Particuliers

Sujets de dissertation sur la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne d’Olympe de Gouges, liés au parcours écrire et combattre pour l'égalité

Pour voir le cours complet sur la DDFC cliquez sur le bouton ci-dessous

En quoi la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne est-elle une œuvre de littérature engagée pour l’égalité des droits ?

Plan détaillé:

I. La nature littéraire de la Déclaration

A. L'utilisation des formes et techniques littéraires pour transmettre le message

B. Le rôle du langage et du style dans l'efficacité de la Déclaration

II. L'engagement d'Olympe de Gouges pour l'égalité des droits

A. La critique de l'inégalité des sexes

B. La proposition d'un modèle de société basé sur l'égalité et la justice

III. La réception et l'impact de la Déclaration

A. La réaction de la société contemporaine

B. L'influence de la Déclaration sur les mouvements féministes ultérieurs

Que souhaite réussir Olympe de Gouges lorsqu’elle écrit sa Déclaration des doits de la femme et de la citoyenne ?

I. Les objectifs immédiats de la Déclaration

A. La dénonciation des injustices et inégalités subies par les femmes

B. L'appel à l'action pour l'égalité des droits

II. Les aspirations à long terme d'Olympe de Gouges

A. L'établissement d'un nouveau modèle de société basé sur l'égalité et la justice

B. La reconnaissance et la valorisation du rôle des femmes dans la société

III. L'impact de la Déclaration

A. La réception de la Déclaration dans la société de l'époque

B. L'héritage de la Déclaration dans les luttes féministes contemporaines

La déclaration des droits de la femme n’est-elle qu’une dénonciation des injustices subies par les femmes ?

I. La dénonciation des injustices dans la Déclaration

B. L'analyse des causes de l'inégalité

II. La proposition d'une alternative dans la Déclaration

A. La vision d'une société égalitaire

B. Les propositions concrètes pour réaliser l'égalité

III. L'importance de la Déclaration au-delà de la dénonciation

A. La place de la Déclaration dans l'histoire du féminisme

B. L'influence de la Déclaration sur les générations futures

Olympe de Gouges cherche-t-elle seulement à éveiller une prise de conscience chez les femmes ?

I. L'appel à la prise de conscience chez les femmes

A. L'exposition des inégalités et injustices subies par les femmes

B. La stimulation de l'esprit critique chez les femmes

II. L'appel à l'action dans la Déclaration

A. La proposition de mesures concrètes pour l'égalité des droits

B. La mobilisation des femmes pour le changement social

III. L'impact de la Déclaration au-delà des femmes

A. La provocation de la prise de conscience chez les hommes

B. L'influence de la Déclaration sur le discours sociétal et politique

En quoi le combat d’Olympe de Gouges pour l’égalité participe-t-il au mouvement des Lumières ?

I. Le contexte des Lumières

A. Les principes et idéaux des Lumières

B. La place des femmes dans le mouvement des Lumières

II. Le combat d'Olympe de Gouges pour l'égalité dans le cadre des Lumières

A. L'application des principes des Lumières à la question des droits des femmes

B. La critique du manque de représentation des femmes dans le mouvement des Lumières

III. L'impact du combat d'Olympe de Gouges sur les Lumières

A. La contribution d'Olympe de Gouges à l'évolution des Lumières

B. L'héritage d'Olympe de Gouges dans l'histoire des idées.

Sujet de dissertation :

Après la lecture de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne d'Olympe de Gouges, pensez-vous que littérature et politique fassent bon ménage, qu'une oeuvre peut être utile pour défendre une thèse ou dénoncer des inégalités ?

I. La littérature comme outil de plaidoyer

Expression des idées : La littérature offre un moyen d'exprimer des idées complexes et de diffuser des thèses politiques ou philosophiques de manière accessible et engageante. Olympe de Gouges utilise les conventions littéraires pour formuler une critique pointue des inégalités de genre de son époque, reprenant la structure de la "Déclaration des droits de l'homme et du citoyen" pour revendiquer l'égalité des sexes.

Sensibilisation et éducation : Les œuvres littéraires peuvent sensibiliser le public à des questions sociales, politiques et éthiques, en illustrant les conséquences humaines de certaines politiques ou pratiques sociales. De Gouges, à travers son texte, éduque et sensibilise sur la question de l'égalité des droits, en montrant l'absurdité et l'injustice de l'exclusion des femmes des droits politiques et sociaux.

II. La littérature comme miroir et critique de la société

Réflexion sur les normes sociales : La littérature peut refléter les normes, les valeurs et les conflits d'une société, offrant ainsi un miroir critique qui incite à la réflexion et au débat. En écho aux aspirations de la Révolution française, Olympe de Gouges souligne l'incohérence entre les idéaux de liberté, d'égalité et de fraternité et la réalité de l'exclusion des femmes de ces principes.

Dénonciation des inégalités : Les œuvres littéraires permettent de dénoncer les inégalités et les injustices de manière poignante et mémorable. La "Déclaration" de De Gouges dénonce non seulement les inégalités de genre, mais aussi remet en question les fondements mêmes de ces inégalités dans la loi et la société.

III. L'impact de la littérature sur la politique

Influence sur l'opinion publique : Les œuvres littéraires peuvent influencer l'opinion publique et contribuer à façonner le discours politique. Bien que la "Déclaration" de De Gouges ait été controversée à son époque, elle a posé les bases d'un débat continu sur les droits des femmes qui perdure aujourd'hui.

Inspiration pour le changement social : La littérature a le pouvoir d'inspirer le changement social et politique en présentant des visions alternatives de la société. Le texte de De Gouges a inspiré des générations de féministes et continue d'être un pilier dans l'étude des droits des femmes.

La "Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne" d'Olympe de Gouges illustre de manière convaincante comment la littérature peut efficacement faire bon ménage avec la politique, servant d'outil puissant pour défendre des idées, dénoncer des inégalités et inspirer le changement. Les œuvres littéraires ne se contentent pas de divertir ; elles ont également le potentiel de questionner, d'éduquer et de transformer la société.

En quoi l'oeuvre d'Olympe de Gouges est-elle caractéristique du siècle des Lumières ?

I. L'appel à la raison et à la justice

Rationalité et égalité : L'argumentation de De Gouges repose sur l'utilisation de la raison pour contester les inégalités de genre institutionnalisées. Elle utilise la logique et l'analyse critique, piliers des Lumières, pour démontrer l'absurdité et l'injustice du traitement inégal des femmes.

Justice universelle : En s'appuyant sur le concept des droits naturels, inhérents à tous les êtres humains, De Gouges revendique l'égalité des femmes devant la loi, un principe fondamental des Lumières qui prône une justice universelle basée sur la raison.

II. La remise en question des autorités et des traditions

Contestation des normes sociales : De Gouges défie les normes sociales et juridiques établies qui excluaient les femmes de la sphère publique et politique. Elle remet en question l'autorité traditionnelle, tant dans le domaine familial que dans la gouvernance de l'État, en cohérence avec l'esprit critique des Lumières envers les institutions obsolètes ou arbitraires.

Liberté d'expression : En publiant sa "Déclaration", De Gouges exerce et défend la liberté d'expression, un droit fondamental promu par les philosophes des Lumières. Son œuvre illustre la conviction que le progrès est possible grâce au débat ouvert et à la circulation des idées.

III. La valorisation de l'individu

Droits de la femme : De Gouges étend l'humanisme des Lumières à la moitié féminine de l'humanité, affirmant la valeur et la dignité de chaque individu, indépendamment du sexe. Elle plaide pour la reconnaissance des femmes en tant qu'individus à part entière, capables de raison et méritant les mêmes droits que les hommes.

Éducation et émancipation : Elle souligne l'importance de l'éducation pour l'émancipation des femmes, en ligne avec la croyance des Lumières dans l'éducation comme moyen de progrès individuel et social.

L'œuvre d'Olympe de Gouges est caractéristique du siècle des Lumières par son appel à la raison, sa critique des autorités et des traditions, son humanisme inclusif et sa vision progressiste du changement social. En défendant les droits des femmes avec une telle vigueur et une telle clarté, De Gouges non seulement incarne les idéaux des Lumières mais les étend également de manière cruciale pour inclure explicitement les femmes dans le discours sur l'égalité et la liberté.

 « Elle voulut être homme d'État et il semble que la loi ait puni cette conspiratrice d'avoir oublié les vertus qui conviennent à son sexe ». Au regard de cette citation, affirmée par un journaliste après l'exécution d'Olympe de Gouges, quelle est la place de cette dernière dans la Révolution ?

I. Pionnière des droits des femmes

Défense des droits des femmes : Olympe de Gouges est l'une des premières à avoir formulé de manière explicite les droits des femmes dans un cadre légal et politique, avec sa "Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne". Ce texte audacieux plaide pour l'égalité des sexes et le droit des femmes à participer à la vie politique, ce qui la positionne comme une pionnière du féminisme.

Engagement politique : En s'engageant activement dans le débat public et en publiant plusieurs écrits sur des sujets variés (abolition de l'esclavage, droits des femmes, réformes sociales), De Gouges s'est inscrite comme une figure intellectuelle et politique significative de la Révolution.

II. Critique de la Révolution

Questionnement des idéaux révolutionnaires : De Gouges a soutenu les principes de liberté et d'égalité promus par la Révolution, mais elle a critiqué la manière dont ces idéaux étaient appliqués, en particulier en ce qui concerne l'exclusion des femmes de la citoyenneté active.

Opposition à la violence : Elle s'est opposée à l'usage de la violence comme moyen politique, notamment à la Terreur, ce qui l'a mise en désaccord avec les dirigeants révolutionnaires de l'époque et a contribué à son isolement politique.

III. Répression et exclusion

Victime de la Terreur : L'arrestation, le procès et l'exécution d'Olympe de Gouges en 1793, sous des accusations de conspiration, montrent les limites de la tolérance de la Révolution envers les voix dissidentes, surtout celles des femmes s'engageant dans l'arène politique.

Marginalisation : La citation citée souligne la perception contemporaine d'Olympe de Gouges comme transgressant les normes de genre de son temps. Elle a été marginalisée et réprimée non seulement pour ses idées politiques mais aussi pour avoir osé défier les rôles de genre traditionnels.

La place d'Olympe de Gouges dans la Révolution française est celle d'une avant-gardiste dans la lutte pour les droits des femmes et la justice sociale, mais aussi celle d'une victime des contradictions et des limites de la Révolution elle-même. Sa vie et son œuvre illustrent la tension entre les idéaux révolutionnaires d'égalité et de liberté et la réalité d'une société qui restait profondément patriarcale et répressive envers les femmes qui défiaient l'ordre établi. Son héritage perdure comme un symbole de courage intellectuel et de l'importance de la lutte continue pour l'égalité des droits.

La littérature a-t-elle le pouvoir de transformer nos regards ?

Introduction

Amorce : Contextualisation d'Olympe de Gouges dans la période de la Révolution française, soulignant son rôle pionnier dans la lutte pour les droits des femmes.

Présentation de la citation : Introduction de la citation comme une apostrophe marquante qui résume l'appel de Gouges à l'émancipation féminine.

Problématique : Dans quelle mesure cette interpellation illustre-t-elle les combats et la singularité de l'œuvre d'Olympe de Gouges ?

Annonce du plan : Exploration de la dimension féministe de son œuvre, de son style d'écriture direct et interpellatif, et de la place de cette citation dans son combat global pour les droits humains.

I. Une expression de la lutte féministe

Exposition des thèmes féministes chez Olympe de Gouges, notamment à travers sa "Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne".

Analyse de la manière dont la citation reflète son appel à la prise de conscience et à l'action parmi les femmes de son époque.

Discussion des réactions contemporaines à ses idées et de leur pertinence à travers les âges.

II. Le style interpellatif d'Olympe de Gouges

Exploration de la rhétorique et du style d'écriture de Gouges, caractérisés par l'usage direct de l'apostrophe pour engager le lecteur.

Analyse de la citation comme technique rhétorique visant à éveiller l'émotion et à inciter à la réflexion.

Comparaison avec d'autres passages de son œuvre pour souligner la cohérence de son style.

III. La citation dans le contexte du combat plus large pour les droits humains

Mise en perspective de la citation au sein de l'œuvre globale de Gouges, qui inclut aussi la défense des droits des groupes marginalisés, comme les esclaves dans les colonies.

Discussion de la manière dont cette interpellation spécifique aux femmes s'inscrit dans son plaidoyer plus large pour l'égalité et la justice.

Réflexion sur l'héritage de Gouges et la résonance de ses écrits dans les luttes contemporaines pour les droits des femmes.

Synthèse des principaux points abordés et réponse à la problématique.

Réaffirmation de l'importance de la citation comme reflet de l'engagement et de la singularité de l'œuvre d'Olympe de Gouges.

Ouverture sur la pertinence continue de ses idées dans le contexte des débats actuels sur l'égalité de genre.

Sujet de dissertation : En quoi La Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne illustre‑t‑elle l'écriture militante d'Olympe de Gouges ?

Amorce : Présentation du contexte historique de la Révolution française, période de profonds bouleversements sociaux et politiques, mais aussi d'une prise de conscience des inégalités.

Présentation de l'œuvre : Introduction de "La Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne" comme une réponse féministe à "La Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen" de 1789.

Problématique : En quoi "La Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne" illustre-t-elle l'écriture militante d'Olympe de Gouges ?

Annonce du plan : Exploration des thèmes abordés par Gouges, de son style d'écriture et de l'impact de son œuvre dans le contexte de son époque et au-delà.

I. Une revendication des droits universels

Analyse des principaux articles de la Déclaration, soulignant l'extension des droits de l'homme aux femmes, dans une logique d'universalité et d'égalité.

Discussion du préambule, qui établit le fondement philosophique et moral de ses revendications, insistant sur la nécessité de reconnaître les femmes comme des citoyennes à part entière.

II. Le style et la rhétorique de l'engagement

Exploration du style d'écriture de Gouges, caractérisé par sa force persuasive, son utilisation de la rhétorique classique et son appel direct à la conscience du lecteur.

Analyse de la manière dont Gouges se sert de la parodie et de l'ironie, en reprenant la structure de la Déclaration des Droits de l'Homme, pour souligner les contradictions et les injustices de son exclusion des femmes.

III. L'impact et la réception de l'œuvre

Mise en contexte de la réception de la Déclaration dans la société de l'époque, marquée par des résistances importantes à l'idée de l'égalité des sexes.

Discussion de l'impact à long terme de l'œuvre sur les mouvements féministes ultérieurs, reconnaissant en Gouges une pionnière de la lutte pour les droits des femmes.

Synthèse des points abordés, répondant à la problématique par l'affirmation du caractère militant et avant-gardiste de l'écriture de Gouges.

Réaffirmation de l'importance historique et symbolique de "La Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne" comme un jalon essentiel dans la lutte pour l'égalité des droits.

Ouverture sur la pertinence continue des questions soulevées par Gouges dans les débats contemporains sur le genre et les droits des femmes.

Sujet de dissertation : 

Dans l’article 10 de La DDFC, Olympe de Gouges écrit : “La femme a le droit de monter sur l'échafaud, elle doit également avoir celui de monter à la tribune”. Selon vous, La DDFC est-elle une tribune efficace pour dénoncer les inégalités ?

L'article 10 de "La Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne" (DDFC) d'Olympe de Gouges offre une perspective puissante sur les inégalités de genre de son époque. En déclarant que si une femme a le droit d'être exécutée, elle devrait également avoir le droit de s'exprimer publiquement, de Gouges soulève une critique poignante de la société qui accepte la présence des femmes dans des rôles passifs ou punitifs, mais les exclut des sphères du discours et du pouvoir politique.

I. La DDFC comme tribune pour la revendication des droits des femmes

"La Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne" sert de tribune en elle-même, permettant à de Gouges de dénoncer les inégalités et d'appeler à un changement sociétal. En parodiant la structure de "La Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen", elle met en évidence les limites de l'universalisme proclamé par la Révolution française, qui excluait de fait les femmes de la citoyenneté active.

L'article 10, en particulier, utilise une rhétorique percutante pour dénoncer la contradiction inhérente à une société qui accepte la souffrance et la punition des femmes tout en leur refusant les droits civiques et politiques. Cette déclaration symbolise donc un appel à reconnaître l'égalité des femmes non seulement en droit, mais aussi dans la pratique de la délibération publique.

II. L'efficacité de la DDFC dans la dénonciation des inégalités

L'efficacité de la DDFC repose sur sa capacité à exposer et à contester les fondements des inégalités de genre. Le texte de Gouges a servi de catalyseur à des discussions et des débats, même s'il n'a pas immédiatement changé la législation ou les attitudes sociales de son temps.

L'usage audacieux de la langue, la logique irréfutable et la moralité élevée de la DDFC ont inscrit les inégalités de genre dans le discours public, offrant un cadre intellectuel et moral pour les luttes féministes futures. Bien que son impact immédiat ait été limité par les conditions politiques et sociales de l'époque, son influence s'est accrue avec le temps, inspirant les générations suivantes à poursuivre la lutte pour l'égalité des sexes.

III. Limitations et critiques de la DDFC comme tribune

Malgré son importance historique, la DDFC a aussi été critiquée pour ses limites, notamment en ce qui concerne son impact immédiat et sa réception par ses contemporains. Les idées de Gouges étaient en avance sur leur temps, et elle a souvent été marginalisée ou discréditée par ses pairs révolutionnaires.

De plus, la DDFC, en tant que texte, ne pouvait à elle seule surmonter les obstacles structurels et institutionnels à l'égalité des sexes. Elle constitue une tribune efficace pour dénoncer les inégalités, mais la transformation des idées en actions concrètes nécessite un engagement sociétal plus large et des changements dans les structures de pouvoir.

"La Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne" d'Olympe de Gouges, et en particulier son article 10, représente une tribune efficace pour la dénonciation des inégalités de genre, mettant en lumière les contradictions et les injustices de son époque. Bien que ses effets immédiats aient été limités, son influence à long terme en tant que document fondateur du féminisme est incontestable. Elle incarne l'esprit de résistance et l'appel à l'action, essentiels pour avancer vers une société plus égalitaire.

“Si dans mes réflexions, il n’y a point d’énergie, mon sexe m’en justifie ; si mon style est décousu et diffus, mon trouble est mon excuse” affirme Olympe de Gouges dans sa Lettre au peuple en 1788. Ce propos vous semble-t-il propre à éclairer la lecture de La Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne ?

I. La revendication d'une voix féminine dans l'espace public

La première partie de la citation, où de Gouges évoque l'absence d'énergie comme justifiable par son sexe, peut être vue comme une anticipation des critiques qu'elle pourrait rencontrer en tant que femme s'exprimant sur des questions politiques et sociales. Cette autocritique préemptive sert à désamorcer les attaques basées sur son genre, tout en soulignant l'injustice de telles critiques.

Dans la DDFC, de Gouges revendique explicitement le droit pour les femmes de participer au discours public et politique, en réaction à leur exclusion de "La Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen". La citation de la "Lettre au peuple" résonne donc comme un écho de cette lutte pour la reconnaissance de la légitimité et de la capacité des femmes à contribuer au débat public.

II. Le style comme expression du trouble et de l'urgence

En évoquant son style "décousu et diffus" comme le reflet de son trouble, de Gouges met en lumière la dimension émotionnelle et personnelle de son engagement. Cette honnêteté dans l'expression de ses sentiments et de ses doutes renforce la force persuasive de son discours, en humanisant sa démarche et en rendant ses revendications plus accessibles et touchantes.

La DDFC, bien que structurée et articulée autour d'un pastiche de la Déclaration des Droits de l'Homme, porte également la marque de cette intensité émotionnelle et de cette urgence. La passion de de Gouges pour la justice et l'égalité transparaît à travers son style, qui, bien loin d'être un défaut, devient une arme rhétorique pour sensibiliser son audience aux injustices faites aux femmes.

III. La légitimité de la cause au-delà du style

La citation de la "Lettre au peuple" peut être interprétée comme un rappel que le fond et la cause défendus par de Gouges surpassent les critiques que l'on pourrait adresser à son style ou à sa démarche. Cela souligne l'importance de se concentrer sur les idées et les revendications qu'elle présente dans la DDFC, plutôt que sur la forme ou le style de son écriture.

Cette perspective nous incite à lire la DDFC en valorisant le courage et la clairvoyance de de Gouges, qui, malgré les obstacles liés à son genre et les critiques potentielles sur son style, a su articuler une vision profondément novatrice et égalitaire des droits humains.

La citation d'Olympe de Gouges dans sa "Lettre au peuple" éclaire la lecture de la DDFC en mettant en avant la complexité de sa position en tant que femme dans l'espace public et la force de son engagement malgré les critiques possibles sur son style. Cette réflexion enrichit notre compréhension de la DDFC, en soulignant la profondeur de l'engagement de de Gouges et la pertinence de ses revendications, au-delà des questions de forme.

Sujet : La littérature peut-elle avoir un pouvoir politique ?

Vous répondrez à cette question dans un développement organisé en vous appuyant sur la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne d'Olympe de Gouges, sur les textes que vous avez étudiés dans le cadre du parcours associé et sur votre culture personnelle.

Amorce : Réflexion sur le rôle historique de la littérature comme vecteur de changement social et politique, évoquant des œuvres qui ont marqué leur époque.

Présentation de la problématique : Peut-on considérer la littérature comme un acteur politique à part entière, capable d'influencer les mentalités et de participer aux débats sociétaux ?

Annonce du plan : Exploration de la dimension politique de la littérature à travers l'analyse de la DDFC d'Olympe de Gouges, d'autres textes pertinents et d'exemples de la culture personnelle.

I. La littérature comme expression de la lutte pour les droits et les libertés

Analyse de la DDFC d'Olympe de Gouges comme exemple de littérature engagée, utilisant le langage et la structure d'un document officiel pour revendiquer l'égalité des droits.

Évocation d'autres œuvres littéraires étudiées, telles que les pamphlets de la Révolution française ou les romans du XIXe siècle abordant la question sociale (par exemple, "Les Misérables" de Victor Hugo), pour montrer comment la littérature peut s'emparer des enjeux politiques de son temps.

Réflexion sur la capacité de la littérature à sensibiliser, à éduquer et à mobiliser l'opinion publique autour de causes telles que la justice sociale, les droits civiques ou l'égalité des genres.

II. La littérature comme espace de débat et de contestation

Discussion sur le rôle de la littérature comme forum pour le débat d'idées, où différents points de vue politiques et sociaux peuvent être explorés et confrontés.

Exemples de textes littéraires qui ont servi de catalyseurs à la réflexion et au débat public, comme les essais de la période des Lumières ou la littérature d'opposition dans les régimes autoritaires.

Analyse de la manière dont la littérature peut remettre en question les idéologies dominantes, dénoncer les abus de pouvoir et imaginer des alternatives à l'ordre établi.

III. Les limites et les défis du pouvoir politique de la littérature

Réflexion critique sur les limites de l'impact politique de la littérature, prenant en compte les barrières de la censure, les enjeux de la réception par le public et le risque de récupération commerciale ou idéologique.

Discussion sur les défis contemporains de la littérature engagée à l'ère numérique, face à la prolifération des médias et à la fragmentation de l'espace public.

Exemples de réussites et d'échecs de la littérature dans son entreprise de changement politique, évaluant l'importance du contexte historique, culturel et social dans la détermination de son efficacité.

Synthèse des idées principales abordées, réaffirmant la capacité de la littérature à agir comme un acteur politique influent, capable de questionner, de dénoncer et de proposer des visions alternatives de la société.

Ouverture sur la nécessité pour les écrivains et les lecteurs de rester conscients du potentiel politique de la littérature, tout en étant critiques vis-à-vis de ses limites et des défis qu'elle rencontre dans le monde contemporain.

Sujet de dissertation : « Comment Olympe de Gouges, à travers ses écrits, a-t-elle contribué à l’émancipation des femmes au XVIIIème siècle en France ? »

Vous répondrez à cette question dans un développement organisé. Votre réflexion prendra appui sur l’œuvre d'Olympe de Gouges, la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne au programme, sur le travail mené dans le cadre du parcours associé et sur votre culture littéraire.

Amorce : Contextualisation d'Olympe de Gouges dans la période révolutionnaire française, époque de profonds bouleversements politiques et sociaux, mais aussi de contradictions, notamment en ce qui concerne le rôle et les droits des femmes.

Présentation du sujet : Focus sur "La Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne" comme texte emblématique de son engagement pour l'égalité des sexes.

Problématique : Comment les écrits d'Olympe de Gouges, en particulier sa Déclaration, ont-ils œuvré pour l'émancipation des femmes au XVIIIème siècle ?

Annonce du plan : Examen de la portée de son œuvre sur la condition féminine de l'époque, son style et sa rhétorique comme vecteurs d'émancipation, et la postérité de ses idées.

I. "La Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne" : une œuvre fondatrice

Analyse du contenu de la Déclaration, en mettant en avant la manière dont de Gouges a revendiqué l'égalité de droits, le droit de vote, le droit à l'éducation et à la propriété pour les femmes, en parallèle avec "La Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen".

Discussion sur le préambule et les articles les plus significatifs, illustrant comment de Gouges a déconstruit les préjugés de son époque et posé les bases d'une réflexion moderne sur les droits des femmes.

II. Le style et la rhétorique d'Olympe de Gouges : des outils d'émancipation

Exploration du style d'écriture de de Gouges, caractérisé par son direct, son ironie et sa capacité à s'adresser tant aux femmes qu'aux hommes de son époque, les incitant à réfléchir sur la question de l'égalité des sexes.

Analyse de la stratégie rhétorique employée dans sa Déclaration, utilisant la parodie et l'appel émotionnel pour toucher un large public et susciter une prise de conscience.

III. L'impact et la postérité des écrits d'Olympe de Gouges

Évaluation de l'impact immédiat de la Déclaration sur la société française du XVIIIème siècle, en tenant compte du contexte politique répressif qui a limité sa diffusion et conduit à la marginalisation de de Gouges.

Réflexion sur la postérité de l'œuvre de de Gouges, son influence sur les mouvements féministes ultérieurs et sa reconnaissance progressive comme figure pionnière de la lutte pour les droits des femmes.

Synthèse des principaux arguments développés, réaffirmant le rôle crucial d'Olympe de Gouges et de sa Déclaration dans l'histoire de l'émancipation féminine.

Réflexion finale sur la pertinence continue de ses écrits dans les débats contemporains sur l'égalité des genres, soulignant comment les questions soulevées par de Gouges restent d'actualité.

L'analyse de l'œuvre d'Olympe de Gouges, en particulier de sa "Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne", révèle l'ampleur de sa contribution à l'émancipation des femmes. Par son audace et sa clairvoyance, de Gouges a ouvert la voie à une réflexion plus égalitaire sur les droits et les rôles des femmes dans la société, faisant d'elle une figure incontournable de la littérature engagée et du féminisme.

« Pour une femme, écrire a toujours été subversif : elle sort ainsi de la condition qui lui est faite et entre commepar effraction dans un domaine qui lui est interdit », écrit Béatrice Slama dans De la « littérature féminine » à « l’écrire-femme » : différence et institution (Littérature n°44, 1981). Dans quelle mesure pensez-vous que ce jugement puisse s’appliquer àOlympe de Gouges quand elle publie la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne ?Vous répondrez à cette question dans un développement organisé en vous appuyant sur la Déclaration des droits de la femme etde la citoyenne, sur les textes que vous avez étudiés dans le cadre du parcours associé, et sur votre culture personnelle

Dans la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne Olympe de Gouges ne lutte-t-elle que pour le droits des femmes ?

Amorce : Présentation de la période révolutionnaire française comme contexte de rédaction de la Déclaration, marquée par un idéal d'égalité et de liberté.

Présentation du sujet : Examen de la "Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne" comme texte emblématique de la lutte pour l'égalité des sexes, tout en interrogeant sa portée plus large.

Problématique : Olympe de Gouges se limite-t-elle à défendre les droits des femmes dans sa Déclaration, ou ses écrits revêtent-ils une dimension plus universelle de lutte contre les injustices ?

Annonce du plan : Exploration de la lutte de Gouges pour les droits des femmes, de ses revendications universelles en matière de droits humains, et de l'impact de son œuvre sur les mouvements sociaux ultérieurs.

I. Une lutte emblématique pour les droits des femmes

Analyse des articles de la Déclaration qui soulignent directement l'égalité des droits entre hommes et femmes, tels que le droit à la liberté, à la propriété, à la sûreté et à la résistance à l'oppression.

Discussion sur la manière dont Gouges remet en question les normes sociales et juridiques de son époque qui reléguent les femmes à un statut inférieur.

II. Au-delà des droits des femmes : une vision universelle des droits humains

Exploration des aspects de la Déclaration qui touchent à des principes universels de justice et d'égalité, soulignant que la lutte de Gouges n'est pas confinée aux seules questions de genre.

Examen de son engagement contre l'esclavage, illustré par son ouvrage "L'Esclavage des Noirs ou l'Heureux Naufrage", démontrant sa préoccupation pour les droits humains au sens large.

Discussion sur la manière dont la Déclaration peut être lue comme un appel à une réforme sociale et politique plus globale, incluant mais ne se limitant pas aux droits des femmes.

III. L'héritage et l'impact de la Déclaration dans les mouvements sociaux

Réflexion sur la manière dont les idées de Gouges ont influencé les mouvements féministes ultérieurs, mais aussi d'autres luttes pour l'égalité et la justice sociale.

Analyse de la réception de la Déclaration au fil du temps, et de son intégration dans le discours des droits humains modernes, témoignant de son universalité.

Examen des liens entre les écrits de Gouges et d'autres textes littéraires engagés qui ont suivi, soulignant la continuité des thèmes de justice sociale et d'égalité.

Synthèse des arguments présentés, affirmant que la "Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne" d'Olympe de Gouges dépasse la seule question des droits des femmes pour toucher à des enjeux universels de droits humains.

Réaffirmation de l'importance de Gouges dans l'histoire des idées comme figure qui, bien que focalisée sur l'égalité des sexes, a embrassé une vision plus large de la justice et de l'égalité pour tous.

Ouverture sur la pertinence continue de ses écrits dans les débats contemporains sur l'égalité et les droits humains.

Ainsi, la "Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne" d'Olympe de Gouges s'inscrit dans une démarche qui, tout en étant ancrée dans la lutte pour les droits des femmes, s'élève à une critique plus vaste des inégalités et des injustices, faisant d'elle une œuvre fondamentale dans l'histoire des droits humains.

« Pour une femme, écrire a toujours été subversif : elle sort ainsi de la condition qui lui est faite et entre comme par effraction dans un domaine qui lui est interdit », écrit Béatrice Slama dans De la « littérature féminine » à « l’écrire-femme » : différence et institution (Littérature n°44, 1981). Dans quelle mesure pensez-vous que ce jugement puisse s’appliquer à Olympe de Gouges quand elle publie la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne ? Vous répondrez à cette question dans un développement organisé en vous appuyant sur la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, sur les textes que vous avez étudiés dans le cadre du parcours associé, et sur votre culture personnelle.

Amorce : Contextualisation de l'écriture féminine dans l'histoire littéraire, souvent marquée par des contraintes sociales et des préjugés qui ont longtemps confiné les femmes à la sphère privée.

Présentation du sujet : Examen de l'acte d'écrire d'Olympe de Gouges comme geste subversif, à travers sa "Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne".

Problématique : Dans quelle mesure l'engagement d'Olympe de Gouges, en publiant sa Déclaration, constitue-t-il un acte de subversion et une entrée "par effraction" dans le domaine de l'expression publique et politique ?

Annonce du plan : Exploration de la portée subversive de la Déclaration, de sa réception et de son influence, et de la place d'Olympe de Gouges dans la tradition de l'écriture féminine subversive.

I. La Déclaration : un acte de subversion littéraire et politique

Analyse de la "Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne" comme texte fondateur qui remet en question l'ordre social et politique établi, en revendiquant l'égalité des sexes et le droit des femmes à participer à la sphère publique.

Discussion sur la manière dont de Gouges s'approprie et détourne la forme de la "Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen", un acte subversif qui lui permet d'inscrire les femmes dans le discours révolutionnaire et de revendiquer leur place dans la nouvelle société en construction.

II. Réception et influence de la Déclaration

Examen de la réception de la Déclaration à l'époque de de Gouges, souvent marquée par l'hostilité et le rejet, reflétant les résistances auxquelles les femmes auteures et intellectuelles étaient confrontées.

Analyse de l'influence posthume de la Déclaration et de l'œuvre de de Gouges sur les mouvements féministes ultérieurs, soulignant comment son écriture a ouvert la voie à une prise de parole féminine plus affirmée et plus visible dans l'espace public.

III. Olympe de Gouges dans la tradition de l'écriture féminine subversive

Mise en perspective de l'œuvre de de Gouges avec d'autres textes de femmes qui ont utilisé l'écriture comme moyen de contester leur condition et de revendiquer leur autonomie, de Christine de Pizan à Virginia Woolf et Simone de Beauvoir.

Réflexion sur la manière dont l'écriture de de Gouges s'inscrit dans une tradition d'"écrire-femme" qui, au-delà de la revendication des droits des femmes, interroge et déplace les frontières du discours dominant.

Synthèse des points abordés, réaffirmant le caractère subversif de l'écriture d'Olympe de Gouges et son importance dans l'histoire de la littérature féminine et de la pensée féministe.

Ouverture sur la pertinence continue de son œuvre comme source d'inspiration pour les luttes contemporaines pour l'égalité et la reconnaissance de la voix des femmes dans tous les domaines de la société.

En publiant sa "Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne", Olympe de Gouges n'a pas seulement lutté pour les droits des femmes ; elle a aussi posé un acte profondément subversif en s'appropriant un espace d'expression qui lui était théoriquement interdit, marquant ainsi de son empreinte l'histoire de la littérature et de la pensée féministe.

Sujet de dissertation : « Homme, es-tu capable d’être juste ? C’est une femme qui t’en fait la question ; tu ne lui ôteras pas du moins ce droit. Dis-moi ? Qui t’a donné le souverain empire d’opprimer mon sexe ? » s’indigne Olympe de Gouges au début de sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. En quoi ce cri de révolte illustre-t-il le combat des femmes pour accéder à l’égalité des droits ?

Amorce : Contextualisation de l'œuvre d'Olympe de Gouges dans le sillage de la Révolution française, période de revendications de liberté et d'égalité, mais qui a largement exclu les femmes de ses idéaux.

Présentation de la citation : Cette interpellation d'Olympe de Gouges marque le début de sa "Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne" et pose les bases de son argumentation en faveur de l'égalité des sexes.

Problématique : Comment ce cri de révolte d'Olympe de Gouges traduit-il les aspirations et les luttes des femmes pour l'accès à une égalité de droits pleine et entière ?

Annonce du plan : Examen de la remise en question de l'autorité patriarcale, de l'affirmation du droit des femmes à la justice et de la revendication d'une égalité légale et sociale.

I. La remise en question de l'autorité patriarcale

Analyse de la question rhétorique posée par de Gouges, qui conteste directement le droit des hommes à dominer le sexe féminin. Cette remise en question de l'autorité patriarcale est fondamentale dans le combat pour l'égalité des droits, car elle dénonce la légitimité même de l'inégalité de genre.

Discussion sur la manière dont de Gouges utilise cette interpellation pour briser le silence imposé aux femmes et leur donner une voix dans le débat public.

II. L'affirmation du droit des femmes à la justice

Exploration du concept de justice dans l'œuvre de de Gouges, où elle revendique non seulement l'égalité des droits mais aussi la reconnaissance des femmes comme sujets de droit à part entière.

Discussion sur l'importance de cette demande de justice dans le cadre plus large des luttes des femmes pour l'égalité, soulignant que l'accès à la justice est un préalable indispensable à l'obtention de tous les autres droits.

III. La revendication d'une égalité légale et sociale

Examen des implications de la citation dans le contexte de la "Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne", où de Gouges formule des propositions concrètes pour l'instauration d'une égalité légale et sociale entre hommes et femmes.

Analyse de la portée de ces revendications pour le combat des femmes, montrant comment de Gouges anticipe les principaux enjeux du féminisme moderne, notamment l'égalité devant la loi, le droit de vote et l'accès aux mêmes responsabilités publiques et privées que les hommes.

Synthèse des points abordés, réaffirmant le caractère emblématique de l'interpellation de de Gouges comme illustration du combat des femmes pour l'égalité des droits.

Réflexion finale sur l'héritage de de Gouges et sur la pertinence continue de son appel à la justice et à l'égalité dans les luttes féministes contemporaines.

La citation d'Olympe de Gouges constitue un appel intemporel à la réflexion et à l'action en faveur de l'égalité des droits. En défiant ouvertement l'autorité patriarcale et en revendiquant la justice et l'égalité pour son sexe, de Gouges a posé les fondations du combat féministe et continue d'inspirer les générations futures dans leur quête d'une société plus équitable.

Sujet de dissertation : La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne : une oeuvre de combat ?

Amorce : Contextualisation de la "Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne" dans le sillage de la Révolution française, période de bouleversements sociaux et politiques majeurs.

Présentation de l'œuvre : Introduction de la Déclaration comme réponse directe à l'exclusion des femmes des droits proclamés en 1789.

Problématique : En quoi la "Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne" peut-elle être considérée comme une œuvre de combat ?

Annonce du plan : Exploration de la critique des inégalités de genre, des revendications d'égalité formulées par de Gouges, et de l'impact de son œuvre dans les débats sur les droits des femmes.

I. Une critique virulente des inégalités de genre

Analyse de l'approche critique de de Gouges, qui dénonce les fondements de l'inégalité de genre institutionnalisée par la société de son temps, en questionnant la légitimité de l'exclusion des femmes des droits nouvellement définis.

Discussion sur la manière dont de Gouges utilise la satire et la parodie pour mettre en lumière les contradictions de la Révolution française concernant les droits des femmes.

II. Les revendications pour l'égalité des droits

Examen des principales revendications de la Déclaration, notamment l'égalité civile et politique, le droit de vote, l'accès à toutes les fonctions publiques, et le droit à la propriété.

Analyse de l'article 10, où de Gouges affirme que si une femme peut être guillotinée, elle devrait aussi avoir le droit de voter, illustrant sa demande d'une pleine citoyenneté pour les femmes.

III. L'impact et la postérité de l'œuvre

Réflexion sur l'accueil et la réception de la Déclaration à l'époque de de Gouges, marquée par une opposition significative et la marginalisation de son auteure, qui a finalement été exécutée pour ses idées.

Discussion sur l'héritage de la Déclaration dans les mouvements féministes ultérieurs, soulignant comment les idées de de Gouges ont préfiguré les grandes luttes pour l'égalité des sexes des siècles suivants.

Synthèse des points abordés, affirmant le caractère combattif de la "Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne" tant dans son contenu que dans son contexte historique.

Ouverture sur la pertinence continue de l'œuvre de de Gouges dans les débats contemporains sur l'égalité des sexes, soulignant que les questions qu'elle a soulevées restent d'actualité.

La "Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne" se révèle être une œuvre de combat à plusieurs égards : par sa critique incisive des inégalités de genre, par ses revendications audacieuses en faveur de l'égalité des droits, et par son influence durable dans les luttes féministes. Olympe de Gouges, à travers ce texte, s'est inscrite comme une combattante pour la justice et l'égalité, laissant un héritage qui continue d'inspirer les générations futures.

Sujet de dissertation : Selon vous, comment la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne met-elle en oeuvre le pouvoir des mots ?

Amorce : Réflexion sur le rôle des mots et du langage dans la transformation des idées et des sociétés, soulignant comment les textes fondateurs peuvent influencer les mentalités et les législations.

Présentation de l'œuvre : Introduction de la "Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne" comme un texte qui se sert du langage pour contester l'ordre établi et plaider pour l'égalité des sexes.

Problématique : De quelle manière la "Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne" mobilise-t-elle le pouvoir des mots pour défendre la cause des femmes ?

Annonce du plan : Analyse de la structure parodique du texte, de son usage de la rhétorique persuasive, et de la vision émancipatrice qu'elle véhicule.

I. La structure parodique : un détournement subversif

Exploration de la manière dont de Gouges s'approprie la structure de la "Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen" pour en créer une version féminine, soulignant la parodie comme technique subversive qui met en lumière les lacunes et les contradictions de l'original en ce qui concerne les droits des femmes.

Discussion sur l'efficacité de cette approche parodique pour remettre en question la légitimité des exclusions basées sur le genre et pour revendiquer une inclusion des femmes dans le discours des droits universels.

II. La rhétorique persuasive : interpeller et convaincre

Analyse des stratégies rhétoriques employées par de Gouges, notamment les questions rhétoriques, l'appel à la justice et à la raison, et l'utilisation d'exemples concrets, pour interpeller directement le lecteur et le convaincre de la justesse de ses revendications.

Réflexion sur la manière dont de Gouges mobilise les émotions et la logique pour créer un discours puissant qui vise à ébranler les préjugés et à encourager une prise de conscience de l'injustice faite aux femmes.

III. La vision émancipatrice : proposer un nouvel ordre

Examen de la capacité de la "Déclaration" à articuler une vision positive et émancipatrice de la société, où les femmes jouiraient des mêmes droits et libertés que les hommes, illustrant comment les mots peuvent non seulement critiquer mais aussi construire et inspirer.

Discussion sur l'impact de cette vision proposée par de Gouges sur les débats ultérieurs concernant les droits des femmes et sur la manière dont elle a contribué à façonner le discours féministe.

Synthèse des points abordés, soulignant la manière dont la "Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne" exploite le pouvoir des mots pour contester, persuader et proposer un monde plus égalitaire.

Réflexion finale sur l'importance du langage et de l'expression littéraire dans la lutte pour les droits et l'égalité, avec la "Déclaration" de de Gouges comme exemple emblématique de cette dynamique.

La "Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne" met en œuvre le pouvoir des mots de manière magistrale, en utilisant la parodie pour critiquer, la rhétorique pour persuader et une vision émancipatrice pour inspirer. À travers ce texte, Olympe de Gouges démontre que le langage est une arme puissante dans le combat pour l'égalité et la justice.

Selon Benoîte Groult dans Ainsi soit Olympe de Gouges, Gouges « a

été la première féministe à comprendre [...] que le sexisme n’était qu’une des variantes du racisme, et à s’élever à la fois contre l’oppression des femmes et contre l’esclavage des Noirs. » En quoi cette autrice est-elle une figure fondatrice des combats pour l’égalité ?

Amorce : Présentation d'Olympe de Gouges dans le contexte de la Révolution française, une époque de bouleversements idéologiques où les questions de droits et d'égalité étaient au cœur des débats.

Présentation de la citation de Benoîte Groult : Introduction de la vision de Groult sur Gouges comme précurseur de la compréhension des liens entre sexisme et racisme.

Problématique : En quoi Olympe de Gouges peut-elle être considérée comme une figure fondatrice des combats pour l'égalité ?

Annonce du plan : Exploration de son combat féministe, de son engagement contre l'esclavage et de l'héritage de ses idées.

I. Le combat féministe d'Olympe de Gouges

Analyse de la "Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne" comme texte fondateur du féminisme, où Gouges revendique l'égalité de droits, le droit de vote, et l'accès aux fonctions publiques pour les femmes.

Discussion sur la manière dont Gouges a utilisé son œuvre pour critiquer les normes sociales et juridiques de son époque qui confinaient les femmes à un statut inférieur, faisant d'elle une pionnière dans la lutte pour l'égalité des sexes.

II. L'opposition à l'esclavage

Examen de l'engagement de Gouges contre l'esclavage, notamment à travers sa pièce "L'Esclavage des Noirs ou l'Heureux Naufrage", démontrant sa prise de position contre l'esclavage bien avant que cette question ne devienne centrale dans le débat public français.

Réflexion sur la manière dont Gouges a lié la lutte contre l'esclavage à celle pour les droits des femmes, illustrant une compréhension précoce des interconnexions entre différentes formes d'oppression.

III. L'héritage et l'impact des idées de Gouges

Discussion sur la réception des idées de Gouges à son époque, souvent marquée par l'hostilité et la marginalisation, et sur la manière dont elle a été réhabilitée et célébrée posthumément comme une figure de proue des droits humains.

Analyse de l'influence de Gouges sur les mouvements féministes et abolitionnistes ultérieurs, soulignant comment ses écrits ont continué à inspirer les combats pour l'égalité bien après sa mort.

Synthèse des points abordés, réaffirmant le rôle d'Olympe de Gouges comme figure fondatrice des combats pour l'égalité, grâce à son engagement féministe et son opposition à l'esclavage.

Réflexion finale sur la pertinence de son œuvre dans les débats contemporains sur l'intersectionnalité et les droits humains, soulignant la modernité de sa pensée.

Olympe de Gouges incarne ainsi une figure fondatrice des combats pour l'égalité, non seulement par son féminisme précurseur mais aussi par sa lutte contre l'esclavage, anticipant les débats modernes sur l'intersectionnalité des oppressions. Son héritage demeure une source d'inspiration pour les mouvements actuels qui continuent de lutter pour une société plus juste et égalitaire.

Sujet de dissertation : La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne n’est-elle qu’un pastiche de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen ?

Amorce : Contextualisation de la "Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne" dans le sillage de la Révolution française, période marquée par des idéaux d'égalité et de liberté.

Présentation du sujet : Introduction de la Déclaration comme une réponse à la "Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen", soulignant la nécessité d'élargir ces droits aux femmes.

Problématique : La "Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne" est-elle seulement un pastiche de son homologue masculine, ou représente-t-elle une œuvre fondamentale à part entière ?

Annonce du plan : Exploration de la structure et de la forme de la Déclaration, de son contenu innovant, et de son impact historique et symbolique.

I. Structure et forme : un détournement stratégique

Analyse de la manière dont Gouges s'approprie la structure de la "Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen", utilisant cette forme reconnue pour insuffler de nouvelles idées et revendications centrées sur les droits des femmes.

Discussion sur l'usage de la parodie comme moyen de critiquer l'exclusion des femmes des droits proclamés en 1789, soulignant la subtilité de cette approche qui attire l'attention sur les lacunes de la déclaration originale.

II. Contenu innovant : au-delà de la simple imitation

Examen des articles spécifiques de la Déclaration qui abordent des enjeux propres aux femmes, tels que l'égalité civile et politique, le droit au divorce, et l'égalité parentale, mettant en lumière l'originalité et la profondeur de la réflexion de Gouges.

Réflexion sur la préface et le postambule de la Déclaration, où Gouges élargit le débat en intégrant des considérations sur la moralité et la justice sociale, démontrant que son texte dépasse la simple imitation pour proposer une vision éthique et politique novatrice.

III. Impact historique et symbolique : une résonance durable

Discussion sur la réception de la Déclaration à son époque, souvent perçue comme radicale et controversée, et sur la manière dont elle a été marginalisée, voire oubliée, avant d'être redécouverte et célébrée par les mouvements féministes ultérieurs.

Analyse de l'impact symbolique et historique de la Déclaration, considérée aujourd'hui comme un texte fondateur du féminisme, soulignant son rôle dans l'évolution des droits des femmes et sa contribution à la pensée féministe moderne.

Synthèse des points abordés, affirmant que la "Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne" va bien au-delà du simple pastiche pour constituer une œuvre pionnière qui interpelle, questionne et propose.

Réflexion finale sur l'importance de reconnaître la portée de ce texte, non seulement dans le contexte historique de sa rédaction mais aussi dans les luttes contemporaines pour l'égalité des sexes.

La "Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne" d'Olympe de Gouges, loin de se réduire à un pastiche, s'affirme comme une œuvre audacieuse qui a su utiliser la forme d'un texte existant pour en subvertir le contenu et adresser des enjeux spécifiques et fondamentaux liés aux droits des femmes.

Selon Olivier Blanc dans un numéro spécial de la revue L'Histoire intitulé « Citoyenne Olympe », « il faudrait beaucoup de mauvaise foi pour ne pas reconnaître en Olympe de Gouges un “grand homme” ». En quoi l'engagement d'Olympe de Gouges pourrait‑il être qualifié d'humaniste ?

Amorce : Présentation d'Olympe de Gouges dans le contexte de la Révolution française, une période marquée par des débats intenses sur les droits et la citoyenneté.

Présentation de la citation d'Olivier Blanc : Introduction de l'idée que de Gouges mérite la reconnaissance en tant que figure majeure de l'histoire pour son engagement humaniste.

Problématique : En quoi les actions et les écrits d'Olympe de Gouges incarnent-ils les principes de l'humanisme ?

Annonce du plan : Exploration de ses principes égalitaires, de son opposition à l'esclavage et de sa contribution à l'humanisme.

I. Principes égalitaires et lutte pour les droits des femmes

Analyse de la "Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne" comme manifeste pour l'égalité des sexes, où de Gouges revendique les mêmes droits pour les femmes que ceux énoncés pour les hommes dans la "Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen".

Discussion sur la manière dont de Gouges met en avant l'idée que la liberté, l'égalité et la fraternité ne peuvent être pleinement réalisées sans inclure les femmes dans ces principes, reflétant une vision humaniste de la société.

II. Opposition à l'esclavage et défense des droits universels

Examen de l'engagement de de Gouges contre l'esclavage, notamment à travers sa pièce "Zamore et Mirza" ou "L'Esclavage des Noirs", qui dénonce les horreurs de l'esclavage et plaide pour son abolition.

Réflexion sur la manière dont cet engagement contre l'esclavage illustre une conception humaniste des droits, basée sur l'universalité de la dignité humaine et le rejet de toute forme d'oppression.

III. Contribution à l'idéal humaniste

Discussion sur la vision de de Gouges d'une société où la justice et l'égalité prévalent, montrant comment ses écrits et son action publique contribuent à l'élaboration d'un idéal humaniste.

Analyse de la manière dont son combat pour l'inclusion des femmes et des personnes opprimées dans le contrat social s'inscrit dans une tradition humaniste, cherchant à élargir la portée de l'émancipation humaine.

Synthèse des points abordés, réaffirmant la stature d'Olympe de Gouges en tant que figure humaniste majeure, dont l'œuvre transcende son époque et continue d'inspirer les luttes pour l'égalité et la justice.

Réflexion finale sur l'importance de reconnaître et de célébrer l'apport d'Olympe de Gouges à l'histoire des idées humanistes.

L'engagement d'Olympe de Gouges, à travers ses prises de position pour l'égalité des sexes, son opposition à l'esclavage et sa vision d'une société plus juste, incarne les valeurs fondamentales de l'humanisme. Elle mérite ainsi d'être reconnue non seulement comme un "grand homme" au sens figuré, mais surtout comme une figure essentielle dans l'histoire des combats pour les droits humains et l'égalité.

« Si dans mes réflexions il n'y a point d'énergie, mon sexe m'en justifie ; si mon style est décousu et diffus, mon trouble est mon excuse », affirme Olympe de Gouges lorsqu'elle rédige sa Lettre au peuple en 1788. Ce propos vous semble‑t‑il convaincant pour qualifier la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne ?

Amorce : Présentation de la citation dans le contexte de la fin du XVIIIe siècle, une période marquée par des débats intenses sur les droits et la place des femmes dans la société.

Présentation de l'œuvre : Introduction de la "Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne" comme un texte fondateur du féminisme, rédigé dans un contexte d'exclusion des femmes du débat public.

Problématique : Dans quelle mesure les propos de de Gouges dans sa "Lettre au peuple" peuvent-ils être considérés comme convaincants pour qualifier sa "Déclaration" ?

Annonce du plan : Analyse du contexte des propos de de Gouges, de la réception de la "Déclaration" et de la qualité de son argumentation et de son style.

I. Contexte des propos de de Gouges

Discussion sur les défis auxquels de Gouges était confrontée en tant que femme écrivaine dans une société patriarcale, où les contributions intellectuelles des femmes étaient souvent dévalorisées ou ignorées.

Réflexion sur la manière dont sa citation peut être vue comme une stratégie rhétorique pour préempter et désamorcer les critiques basées sur son genre.

II. Réception de la "Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne"

Examen de la réception contemporaine de la "Déclaration", qui a suscité à la fois admiration et hostilité, et de la manière dont les critiques de l'époque auraient pu être influencées par les préjugés de genre soulignés par de Gouges.

Analyse des critiques spécifiques adressées à de Gouges concernant son prétendu manque "d'énergie" et la "diffusion" de son style, en les mettant en relation avec les normes et attentes de son temps envers les écrits féminins.

III. Qualité de la "Déclaration" et justification des propos de de Gouges

Discussion sur la force et la cohérence de l'argumentation de la "Déclaration", qui, malgré le contexte d'écriture et les obstacles potentiels évoqués par de Gouges, présente une analyse pénétrante et une vision claire pour l'égalité des droits.

Réflexion sur le style de la "Déclaration", qui, loin d'être "décousu et diffus", utilise efficacement la rhétorique pour interpeller, persuader et mobiliser, témoignant de la capacité de de Gouges à transcender les limitations imposées par son sexe.

Synthèse des points abordés, affirmant que, bien que les propos de de Gouges dans sa "Lettre au peuple" reflètent les défis auxquels elle était confrontée, la qualité et la force de la "Déclaration" démontrent sa capacité à dépasser ces obstacles.

Réflexion finale sur l'importance de contextualiser la "Déclaration" et les propos de de Gouges pour apprécier pleinement la portée et la valeur de son œuvre dans l'histoire du féminisme.

Les propos d'Olympe de Gouges dans sa "Lettre au peuple" révèlent une stratégie de défense anticipée face aux critiques, mais l'examen approfondi de la "Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne" montre qu'elle a largement surmonté les défis qu'elle évoque, produisant un texte d'une grande force argumentative et d'une cohérence remarquable.

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Commentaire et dissertation

Dissertation olympe de gouges exemple.

DISSERTATION OLYMPE DE GOUGES EXEMPLE. Ci-dessous, nous te proposons un exemple corrigé de dissertation sous forme de plan détaillé sur la Déclaration de la femme et de la citoyenne. En premier lieu, il est nécessaire que tu aies lu l’oeuvre (pour télécharger en PDF, clique ICI) et, en second lieu, que tu connaisses la méthode de la dissertation . Nous te rappelons également, et c’est important à prendre en considération, que la réflexion sur Olympe de Gouges s’inscrit dans un parcours associé intitulé: « écrire et combattre pour l’égalité. »

On voit olympe de gouges et l'oeuvre sur laquelle porte l'exemple de dissertation: la déclaration des droits de la femme et de la citoyenne.

DISSERTATION OLYMPE DE GOUGES EXEMPLE: SUJET

Sujet: « Comment Olympe de Gouges, à travers ses écrits, a-t-elle contribué à l’émancipation des femmes au XVIIIème siècle en France ? »

Problématique: Comment Olympe de Gouges utilise-t-elle le statut des hommes pour mieux défendre l’égalité homme/femme et émanciper la femme de son statut?

I. La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne

  • Présentation de la « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne » d’Olympe de Gouges. (contexte, date…)
  • Analyse des idées principales défendues dans cette déclaration (par exemple, l’égalité des sexes, le droit de vote, l’éducation)
  • Comparaison avec la « Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen » de 1789, mettre en avant les similitudes et les différences.
  • Evaluation de l’importance de cette déclaration dans l’histoire des droits des femmes

Remarque : Cette première partie de dissertation vous permettrait de mettre en avant l’importance de la déclaration d’Olympe de Gouges dans les réflexions sur les droits des femmes au 18ème siècle en France. Il est à noter qu’il pourrait être intéressant de parler aussi de sa réception à l’époque.

II. Les idées d’égalité et d’émancipation défendues par Olympe de Gouges

  • Analyse des idées d’égalité et d’émancipation défendues par Olympe de Gouges dans ses écrits.

Ex: « Les femmes ont le droit de monter sur l’échafaud, elles doivent avoir également celui de monter à la tribune ». (Article 3) Ainsi, cet exemple est l’illustration de l’idée de l’égalité des sexes en matière de participation à la vie politique

  • Comment ces idées ont influencé les idées sur les droits des femmes au 18ème siècle en France?

Ex: « La femme a le droit de monter sur les barricades pour défendre son gouvernement » (Article 4) : illustration de l’idée de l’égalité des sexes en matière de défense de la patrie

Ex 2: « Le mariage civil est l’égalité de deux personnes devant la loi » (Article 6) : illustration de l’idée de l’égalité juridique entre les époux

III. Le rôle d’Olympe de Gouges dans le mouvement pour l’émancipation des femmes

  • Analyse des réactions à ses écrits. En effet, la déclaration des droits de la femme et de la citoyenne naît dans un siècle de contestation. (à la même époque, des voix s’élèvent pour mettre fin à l’esclavage, par exemple) Il s’agit donc, à l’époque de remettre en question un état de faits dans les relations sociales afin de rétablir une justice et une égalité entre les hommes et les femmes.

Ex: « La femme naît libre et demeure égale à l’homme en droits » (Article 1) : cette phrase résume les idées d’égalité et d’émancipation défendues par Olympe de Gouges

Or, Olympe de Gouges prend appui sur La déclaration des droits de l’homme et du citoyen afin de montrer que la femme est la grande oubliée de ce texte juridique.

  • Evaluation de l’influence d’Olympe de Gouges sur le mouvement pour l’émancipation des femmes au XVIIIème siècle en France.

Ex: « Les femmes ont le droit de participer à toutes les assemblées » (Article 5) : illustration de l’engagement d’Olympe de Gouges pour l’accès des femmes aux espaces publics et à la participation politique.

Ainsi, Olympe de Gouges apparaît comme une pionnière dans la défense des droits de la femme, elle trouvera dans les siècles qui suivront des continuatrices de son oeuvre. Elle a, pour sa part, oeuvré pour revendiquer un statut social et politique à la femme.

Fiche : DISSERTATION OLYMPE DE GOUGES EXEMPLE

Nous arrivons à la fin de cette fiche sur « DISSERTATION OLYMPE DE GOUGES EXEMPLE ». N’hésite pas à consulter les fiches méthodologiques ou les vidéos qui traitent de la dissertation sur notre chaîne Youtube. Tu seras peut-être intéressé(e) aussi par les fiches ci-dessous:

– Biographie d’Olympe de Gouges

-Fich e sur le parcours: « écrire et combattre pour l’égalité »

-La déclaration de la femme et de la citoyenne en PDF

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« Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne » d'Olympe de Gouges

Fiche de révision de cette œuvre majeure des Lumières.

Publié le 09/05/2022 • Modifié le 28/04/2023

Écrit par Elodie Pinel

introduction dissertation ddfc olympe de gouges

Il n’y a pas de Lumniz à gagner car tu as déjà consommé cet élément. Ne t'inquiète pas, il y a plein d'autres contenus intéressants à explorer et toujours plus de Lumniz à gagner.

Pionnière du féminisme en France, Olympe de Gouges est la première, à la Révolution, à réclamer des droits identiques pour les hommes et les femmes. En 1791, elle publie La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne . 

De quoi parle La   Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne  ?

La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne est composée de 17 articles de lois et est précédée d’un « Préambule ». Elle reprend les articles et le « Préambule » de La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 pour l’appliquer aux femmes. Il s’agit donc d’une réécriture . Olympe de Gouges y ajoute un « Postambule » pour encourager les femmes à se révolter et un « Contrat social de l’homme et de la femme » qui propose un texte de loi, plus précisément un contrat de mariage. Les thèmes abordés par Olympe de Gouges, tout au long de son texte, sont ceux :

  • de la liberté, contre l’asservissement
  • du combat et de la révolte, contre l’inaction
  • de l’égalité et de la justice qui s’opposent à l’inégalité et aux injustices que subissent les femmes malgré les avancées des révolutionnaires

Comment est écrite La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne  ?

La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne   d’Olympe de Gouges est un texte juridique constitué d’articles de lois . Il appartient donc au registre juridique qui ne constitue pas un registre littéraire à proprement parler. Sur le plan du style, il faut plutôt s’intéresser aux textes qui précèdent et suivent la Déclaration, comme le « Préambule  » et le «  Postambule  », qui invectivent hommes et femmes et les exhortent à changer et à agir. Ces textes ont recours au registre judiciaire, c’est-à-dire qu’ils accusent, et au registre épidictique, c’est-à-dire qu’ils font le blâme de certaines personnes (les hommes par exemple). Les figures de style qu’utilise le plus Olympe de Gouges est l’ énumération , comme dans l’article 2 « la liberté, la propriété, la sûreté, et surtout la résistance à l’oppression », mais aussi l’ anaphore , comme dans le « Contrat social » où l’on lit « Je voudrais encore une loi... Je voudrais encore que cette loi fût rigoureuse… Je voudrais, en même temps, comme je l’ai exposé… ».

► Ces figures de style permettent d’organiser rationnellement son discours, et d’insister sur certains points. Elles placent son propos du côté de l’oralité d’un texte dit en public.

Quels sont les passages les plus célèbres de La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne  ?

La citation la plus célèbre de la Déclaration est la phrase que l’historien Jules Michelet a attribué faussement à une autre actrice : « La femme a le droit de monter à l’échafaud ; elle doit avoir également le droit de monter à la tribune ». Par cette phrase, Olympe de Gouges réclame le droit des femmes à avoir du poids en politique . À l’époque, seuls les hommes sont des citoyens et ont le droit de vote ! Ironie du sort, Olympe de Gouges n’aura pas le droit de dire son texte à la tribune, comme elle le réclamait, mais elle sera exécutée : elle montera donc à l’échafaud…

La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne,  quel héritage ?

Olympe de Gouges est une autrice en avance sur son temps qui n’a pas été comprise à son époque. Elle réclamait pourtant le droit au divorce, l’accès des femmes à la majorité civile (donc leur droit de vote), le droit des femmes à disposer de leurs biens, la défense des femmes qui ont des enfants hors mariage, mais aussi l’abolition de l’esclavage. C’est en 1981 que le travail de l’historien Olivier Blanc la remet en lumière. Pour une autrice des Lumières, il était temps de sortir de l’ombre !

Ce qu’il faut retenir

  • Structure : 17 articles de loi complétés d'un préambule, d'un postambule et d'un Contrat social de l’homme et de la femme.
  • Contexte historique : Révolution française, siècle des Lumières.
  • Principaux thèmes :  la liberté, le combat, la révolte, l'égalité des droits des femmes et la justice.
  • Registres : juridique et épidictique.
  • Figures de style : énumération et anaphore employées majoritairement. L'effet est d’organiser rationnellement le discours, d’insister sur certains points, et de placer le propos du côté de l’oralité d’un texte dit en public.
  • Analyse : œuvre aux résonnances modernes qui remet en lumière Olympe de Gouges. Interrogeant les fondements de notre démocratie, cette pionnière revendique des droits pour les femmes près de deux siècles avant leur reconnaissance par la loi.

►  Découvrez la vidéo de la série  Félix déLIRE consacrée à  La   Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne  d'Olympe de Gouges.

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introduction dissertation ddfc olympe de gouges

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Olympe de Gouges, Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne  : dissertation

Introduction, prendre sa plume comme une épée, affûter l'esprit : éduquer, pourfendre préjugés et dogmatismes, aveu d'impuissance de la littérature , désenchantement et refus de l'engagement : le divorce entre littérature et politique, des textes restés lettre morte , la littérature comme bouclier : un contre-pouvoir, défendre : faire entendre des voix inaudibles ou muselées, dénoncer : changer nos représentations.

  • Préparer l'épreuve anticipée de français bac 2025

"La littérature d'idées du XVIe siècle au XVIIIe siècle" Bac 2025

Olympe de gouges, "déclaration des droits de la femme et de la citoyenne" (du "préambule" au "postambule") / parcours : "écrire et combattre pour l'égalité"., disserter sur une oeuvre intégrale olympe de gouges, la déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. sujets d'entraînement, olympe de gouges déclaration des droits de la femme et de la citoyenne "écrire et combattre pour l'égalité", litterature d'idees  .

Objet d'étude : "La littérature d'idées du XVIe siècle au XVIIIe siècle"

Oeuvre : Olympe de Gouges Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne

Parcours bac : "Écrire et combattre pour l'égalité"

  • Lors de sa défense devant le tribunal révolutionnaire en 1793, Olympe de Gouges déclare qu’elle s’est « frayé une route nouvelle ». Comment cette affirmation éclaire-t-elle votre lecture de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne ? Vous répondrez dans un développement organisé. Votre réflexion prendra appui sur l’œuvre d’Olympe de Gouges au programme, sur le travail mené dans le cadre du parcours associé et sur votre culture littéraire
  • Corrigé de la dissertation
  • Sujet 2 :
  • Olympe de Gouges, Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne.
  • Dans la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne Olympe de Gouges ne lutte-t-elle que pour le droits des femmes ?
  • Vous répondrez à cette question dans un développement organisé. Votre réflexion prendra appui sur l’œuvre d'Olympe de Gouges, la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne  au programme, sur le travail mené dans le cadre du parcours associé et sur votre culture littéraire.

 "La femme a le droit de monter sur l’échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la tribune », déclare Olympe de Gouges dans l’article X de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Selon vous, la littérature est‑elle une tribune efficace pour dénoncer les inégalités ? La femme a le droit de monter sur l’échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la tribune », déclare Olympe de Gouges dans l’article X de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne.

Selon vous, la littérature est‑elle une tribune efficace pour dénoncer les inégalités ?

vous répondrez en prenant appui sur l’œuvre d’Olympe de Gouges et sur les textes et documents étudiés en classe dans le cadre du parcours associé, ainsi que sur votre culture personnelle.

Etude du parcours = Ecrire et combattre pour l'égalité-La déclaration des droits de la femme et de la citoyenne Olympe de Gouges

Dédicace à la reine d'olympe de gouges. la déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. etude linéaire, discours sur le colonialisme, aimé césaire - etude linéaire - le poète met son art au service de la cause populaire en faisant oeuvre politique, citations d'olympe de gouges pour vos dissertations et commentaires, bac, littérature d'idées- parcours=ecrire et combattre pour l'égalité, comprendre et préparer l'étude linéaire du préambule de la déclaration des droits de la femme et de la citoyenne d'olympe de gouges, comprendre et préparer l'étude linéaire du postambule de la déclaration des droits de la femme et de la citoyenne d'olympe de gouges, quiz pour revoir le parcours bac = ecrire et combattre pour l'égalité-la déclaration des droits de la femme et de la citoyenne olympe de gouges, exercices bac olympe de gouges déclaration des droits de la femme et de la citoyenne "écrire et combattre pour l'égalité", etude linéaire du préambule de la déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, olympe de gouges, etude linéaire, articles 1 à 10 - 15 à 17 olympe de gouges, la déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, etude linéaire cyrano de bergerac, histoire comique des états et empires du soleil, le gouvernement du bonheur, postambule de la déclaration des droits de la femme et de la citoyenne : analyse linéaire.

La Bruyère Les Caractères livres V à X/Parcours La comédie sociale-livre XI De l'Homme/Parcours Peindre les Hommes 5

Rabelais, "Gargantua" / Parcours : "Rire et savoir"/ Parcours : "La bonne éducation". bac 2025 0

Olympe de Gouges, "Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne" (du "préambule" au "postambule") / Parcours : "Écrire et combattre pour l'égalité". 13

La littérature d'idées du XVIe siècle au XVIIIe siècle. Rousseau, Emile ou de l'éducation bac 2022

Disserter sur une oeuvre intégrale bac gargantua, les caractères, la déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, littérature d'idées.

Date de dernière mise à jour : 04/08/2024

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Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne olympe de gouges, déclaration des droits de la femme et de la citoyenne , 1791.

introduction dissertation ddfc olympe de gouges

Femme de lettres et femme politique, Olympe de Gouges est considérée comme une pionnière du féminisme. Très investie dans la révolution française, elle rédige en 1791 une Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne , qu'elle adresse à la reine Marie-Antoinette, en écho à celle de 1789. Elle lutte pour l'émancipation de la femme, pour la reconnaissance de sa place sociale et politique. Elle milite également pour l'abolition de l'esclavage. Proche de Condorcet, elle rejoint les Girondins en 1792. Condamnée par le Tribunal révolutionnaire, elle est guillotinée le 3 novembre 1793.  

À décréter par l'Assemblée nationale dans ses dernières séances ou dans celle de la prochaine législature.   Préambule Les mères, les filles, les sœurs, représentantes de la nation, demandent d'être constituées en Assemblée nationale. Considérant que l'ignorance, l'oubli ou le mépris des droits de la femme, sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des gouvernements, ont résolu d'exposer dans une déclaration solennelle, les droits naturels inaliénables et sacrés de la femme, afin que cette déclaration, constamment présente à tous les membres du corps social, leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs devoirs, afin que les actes du pouvoir des femmes, et ceux du pouvoir des hommes, pouvant être à chaque instant comparés avec le but de toute institution politique, en soient plus respectés, afin que les réclamations des citoyennes, fondées désormais sur des principes simples et incontestables, tournent toujours au maintien de la Constitution, des bonnes mœurs, et au bonheur de tous. En conséquence, le sexe supérieur, en beauté comme en courage, dans les souffrances maternelles, reconnaît et déclare, en présence et sous les auspices de l'Être suprême, les Droits suivants de la Femme et de la Citoyenne.

   Article premier. La Femme naît libre et demeure égale à l'homme en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune.   Article 2. Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de la Femme et de l'Homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et surtout la résistance à l'oppression.
   Article 3. 
Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la Nation, qui n'est que la réunion de la Femme et de l'Homme : nul corps, nul individu, ne peut exercer d'autorité qui n'en émane expressément.   Article 4. 
La liberté et la justice consistent à rendre tout ce qui appartient à autrui ; ainsi l'exercice des droits naturels de la femme n'a de bornes que la tyrannie perpétuelle que l'homme lui oppose ; ces bornes doivent être réformées par les lois de la nature et de la raison.   Article 5. 
Les lois de la nature et de la raison défendent toutes actions nuisibles à la société ; tout ce qui n'est pas défendu pas ces lois, sages et divines, ne peut être empêché, et nul ne peut être contraint à faire ce qu'elles n'ordonnent pas.   Article 6. 
La loi doit être l'expression de la volonté générale ; toutes les Citoyennes et Citoyens doivent concourir personnellement ou par leurs représentants, à sa formation ; elle doit être la même pour tous : toutes les Citoyennes et tous les Citoyens, étant égaux à ses yeux, doivent être également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leurs capacités, et sans autres distinctions que celles de leurs vertus et de leurs talents.

   Article 7. 
Nulle femme n'est exceptée ; elle est accusée, arrêtée, et détenue dans les cas déterminés par la loi : les femmes obéissent comme les hommes à cette loi rigoureuse.   Article 8. 
La Loi ne doit établir que des peines strictement et évidemment nécessaires, et nul ne peut être puni qu'en vertu d'une Loi établie et promulguée antérieurement au délit et légalement appliquée aux femmes.   Article 9. 
Toute femme étant déclarée coupable ; toute rigueur est exercée par la Loi.   Article 10. 
Nul ne doit être inquiété pour ses opinions mêmes fondamentales, la femme a le droit de monter sur l'échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la Tribune ; pourvu que ses manifestations ne troublent pas l'ordre public établi par la loi.

   Article 11. 
La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de la femme, puisque cette liberté assure la légitimité des pères envers les enfants. Toute Citoyenne peut donc dire librement, je suis mère d'un enfant qui vous appartient, sans qu'un préjugé barbare la force à dissimuler la vérité ; sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi.   Article 12. 
La garantie des droits de la femme et de la Citoyenne nécessite une utilité majeure ; cette garantie doit être instituée pour l'avantage de tous, et non pour l'utilité particulière de celles à qui elle est confiée.   Article 13. 
Pour l'entretien de la force publique, et pour les dépenses d'administration, les contributions de la femme et de l'homme sont égales ; elle a part à toutes les corvées, à toutes les tâches pénibles ; elle doit donc avoir de même part à la distribution des places, des emplois, des charges, des dignités et de l'industrie.   Article 14. 
Les Citoyennes et Citoyens ont le droit de constater par eux-mêmes ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique. Les Citoyennes ne peuvent y adhérer que par l'admission d'un partage égal, non seulement dans la fortune, mais encore dans l'administration publique, et de déterminer la quotité, l'assiette, le recouvrement et la durée de l'impôt.   Article 15. 
La masse des femmes, coalisée pour la contribution à celle des hommes, a le droit de demander compte, à tout agent public, de son administration.   Article 16. 
Toute société, dans laquelle la garantie des droits n'est pas assurée, ni la séparation des pouvoirs déterminée, n'a point de constitution; la constitution est nulle, si la majorité des individus qui composent la Nation, n'a pas coopéré à sa rédaction.   Article 17. 
Les propriétés sont à tous les sexes réunis ou séparés : elles ont pour chacun un droit lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l'exige évidemment, et sous la condition d'une juste et préalable indemnité.   Postambule Femme, réveille-toi ; le tocsin de la raison se fait entendre dans tout l'univers ; reconnais tes droits. Le puissant empire de la nature n'est plus environné de préjugés, de fanatisme, de superstition et de mensonges. Le flambeau de la vérité a dissipé tous les nuages de la sottise et de l'usurpation. L'homme esclave a multiplié ses forces, a eu besoin de recourir aux tiennes pour briser ses fers. Devenu libre, il est devenu injuste envers sa compagne. Ô femmes ! Femmes, quand cesserez-vous d'être aveugles ? Quels sont les avantages que vous recueillis dans la révolution ? Un mépris plus marqué, un dédain plus signalé. Dans les siècles de corruption vous n'avez régné que sur la faiblesse des hommes. Votre empire est détruit ; que vous reste t-il donc ? La conviction des injustices de l'homme. La réclamation de votre patrimoine, fondée sur les sages décrets de la nature ; qu'auriez-vous à redouter pour une si belle entreprise ? Le bon mot du Législateur des noces de Cana ? Craignez-vous que nos Législateurs français, correcteurs de cette morale, longtemps accrochée aux branches de la politique, mais qui n'est plus de saison, ne vous répètent : femmes, qu'y a-t-il de commun entre vous et nous ? Tout, auriez-vous à répondre. S'ils s'obstinent, dans leur faiblesse, à mettre cette inconséquence en contradiction avec leurs principes ; opposez courageusement la force de la raison aux vaines prétentions de supériorité ; réunissez-vous sous les étendards de la philosophie ; déployez toute l'énergie de votre caractère, et vous verrez bientôt ces orgueilleux, non serviles adorateurs rampants à vos pieds, mais fiers de partager avec vous les trésors de l'Être Suprême. Quelles que soient les barrières que l'on vous oppose, il est en votre pouvoir de les affranchir ; vous n'avez qu'à le vouloir. Passons maintenant à l'effroyable tableau de ce que vous avez été dans la société ; et puisqu'il est question, en ce moment, d'une éducation nationale, voyons si nos sages Législateurs penseront sainement sur l'éducation des femmes. Les femmes ont fait plus de mal que de bien. La contrainte et la dissimulation ont été leur partage. Ce que la force leur avait ravi, la ruse leur a rendu ; elles ont eu recours à toutes les ressources de leurs charmes, et le plus irréprochable ne leur résistait pas. Le poison, le fer, tout leur était soumis ; elles commandaient au crime comme à la vertu. Le gouvernement français, surtout, a dépendu, pendant des siècles, de l'administration nocturne des femmes ; le cabinet n'avait point de secret pour leur indiscrétion ; ambassade, commandement, ministère, présidence, pontificat, cardinalat; enfin tout ce qui caractérise la sottise des hommes, profane et sacré, tout a été soumis à la cupidité et à l'ambition de ce sexe autrefois méprisable et respecté, et depuis la révolution, respectable et méprisé.  

> Olympe de Gouges, Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne , 1791 > Texte intégral.

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Olympe de Gouges, Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne , 1793. Abrégé et commenté

Les droits de la femme, articles i à xvii, forme du contrat social de l'homme et de la femme.

Olympe de Gouges (enhanced).

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La déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, Olympe de Gouges, préambule : analyse

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introduction dissertation ddfc olympe de gouges

Voici une lecture linéaire pour l’oral de français du préambule de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (1791) d’Olympe de Gouges.

Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, Préambule, Introduction

Olympe de Gouges (1748-1793) est une femme de lettres qui s’inscrit dans le mouvement des Lumières par ses œuvres progressistes qui militent pour l’égalité. L’heureux naufrage (1784), pièce à succès et à scandale, dénonce par exemple la violence de l’esclavage qui enrichit l’aristocratie.

Elle participe pleinement à la Révolution française en promouvant notamment l’ égalité entre les hommes et les femmes .

Son féminisme combattif fait d’Olympe de Gouges une figure singulière et marquante de la Révolution française.

La militante meurt guillotinée en 1793 pour avoir dénoncé les massacres menés au nom de la Révolution. Ce texte constitue le préambule (=introduction) à sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (1791), son texte le plus connu.

Cette Déclaration d’Olympe de Gouges réécrit la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789 pour énoncer les principes de l’égalité entre les sexes . (Voir la fiche de lecture pour le bac de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne d’Olympe de Gouges )

Dans ce texte introductif, Olympe de Gouges expose les buts de sa démarche.

Extrait étudié

Préambule Les mères, les filles, les sœurs, représentantes de la nation, demandent d’être constituées en Assemblée nationale. Considérant que l’ignorance, l’oubli ou le mépris des droits de la femme, sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des gouvernements, ont résolu d’exposer dans une déclaration solennelle, les droits naturels inaliénables et sacrés de la femme, afin que cette déclaration, constamment présente à tous les membres du corps social, leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs devoirs, afin que les actes du pouvoir des femmes, et ceux du pouvoir des hommes, pouvant être à chaque instant comparés avec le but de toute institution politique, en soient plus respectés, afin que les réclamations des citoyennes, fondées désormais sur des principes simples et incontestables, tournent toujours au maintien de la Constitution, des bonnes mœurs, et au bonheur de tous. En conséquence, le sexe supérieur, en beauté comme en courage, dans les souffrances maternelles, reconnaît et déclare, en présence et sous les auspices de l’Être suprême, les Droits suivants de la Femme et de la Citoyenne.

Problématique

En quoi ce préambule justifie-t-il l’importance d’une constitution affirmant l’égalité entre les hommes et les femmes ?

Annonce du plan linéaire

Dans la première phrase du préambule, Olympe de Gouges appelle les femmes à se constituer en Assemblée nationale .

Puis, dans une deuxième partie, de «  Considérant que l’ignorance  » à «  et au bonheur de tous « , elle explique pourquoi une constitution égalitaire entre les sexes est vertueuse .

Enfin, dans le dernier paragraphe du préambule, l’auteure introduit les articles de droits auxquels elle aspire.

I – Olympe de Gouges appelle à la constitution d’une Assemblée nationale des femmes

(première phrase).

Le préambule s’ouvre sur une énumération ternaire (=liste de trois choses) qui produit un effet rhétorique , dans la lignée des textes rhétoriques révolutionnaires : « Les mères, les filles, les sœurs ».

L’autrice désigne ainsi toutes les femmes par périphrase (=désigner les choses indirectement).

Ces périphrases insistent sur la solidarité de ces femmes. Elles sont en effet d’emblée présentées comme formant une seule et même famille , une large entité source de vie et de protection.

Ces périphrases soulignent également la puissance des liens qui unissent les femmes aux hommes (mères, filles, sœurs). Les femmes, de par leur importance, sont les «  représentantes de la nation  ».

L’apposition « représentantes de la Nation » permet à Olympe de Gouges de glisser du biologique (la famille : mère, filles, soeurs) au politique (la nation).

Elle rappelle ainsi que les femmes, par leur importance dans la société, peuvent, autant que les hommes, représenter la nation.

La notion de Nation est complexe et s’affirme à la Révolution française. La nation désigne une collectivité d’individus s’accordant à coexister sous les mêmes lois et les mêmes principes .

La nation constitue donc une organisation politique qui s’oppose à la monarchie de droit divin, selon laquelle le pouvoir politique est organisée par un roi choisi par Dieu. Or puisque les femmes sont «  représentantes de la nation  », elle «  demandent d’être constituées en Assemblée nationale  ».

L’emploi du présent de l’indicatif («  demandent « ) indique la volonté de voir ce qui est écrit mis en œuvre dans la société. Olympe de Gouges n’écrit pas pour l’avenir, mais pour le présent , dans l’ urgence même.

L’«  Assemblée nationale  » rassemble les individus élus pour représenter et défendre les intérêts de la nation.

Olympe de Gouges reprend ainsi les pratiques révolutionnaires  : le 20 juin 1789, eut lieu le serment du Jeu de Paume. Des représentants du peuple se sont constitués en Assemblée nationale pour défendre les intérêts du peuple. Mais lors du serment du Jeu de Paume, les députés étaient tous des hommes.

En demandant à ce que les femmes se constituent en Assemblée nationale, Olympe de Gouges aspire à une Révolution dans la Révolution , afin que les femmes soient libérés autant que les hommes de la tyrannie.

Olympe de Gouges justifie son projet par la suite.

II – Olympe de Gouges explique pourquoi une constitution égalitaire entre les sexes est vertueuse

(suite du premier paragraphe).

Olympe de Gouges considère «  que l’ignorance, l’oubli ou le mépris des droits de la femme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des gouvernements  ».

La gradation «  l’ignorance, l’oubli ou le mépris  » juge sévèrement la société qui maintient volontairement («  le mépris « ) la femme dans un état de dépendance.

Il en résulte «  des malheurs publics  » et «  de la corruption des gouvernements « .

D ’après l’autrice, ces désordres sociaux proviennent du mépris que subissent les femmes. Son diagnostic considère la misogynie comme la maladie qui affecte tout le corps social.

Après ce sévère diagnostic, Olympe de Gouges expose la solution : faire une Constitution qui égalise la condition des sexes . Ainsi, les femmes « ont résolu d’exposer dans une déclaration solennelle, les droits naturels, inaliénables et sacrées de la femme ».

Cette énumération ternaire d’adjectifs («  droits naturels, inaliénables et sacrées « ) est importante. En évoquant les « droits naturels » de la femme, Olympe de Gouges considère que la Constitution doit restaurer les droits établis par la nature , mais qui ont été bafoués par les hommes.

Le rythme ternaire confère à ces droits une certaine sacralité . La locution conjonctive «  afin que  », comme le participe présent «  Considérant que  », témoigne de la dimension argumentative et juridique de ce préambule. Olympe de Gouges souhaite que «  cette déclaration constamment présente à tous les membres du corps social, leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs devoirs.  » L’adverbe temporel «  constamment  » repris par son synonyme «  sans cesse  » insiste sur le fait que l’égalité entre hommes et femmes est un principe qui nécessite un effort de tous les instants. Ce principe doit devenir un des fondements de la nouvelle société. L’ensemble du «  corps social  » est concerné. Cette métaphore médicale souligne que les français, en cessant d’être les sujets d’un roi dont ils contestent l’autorité, deviennent les membres d’une même nation. Or pour que ce nouvel état de fait fonctionne, chacun doit connaître et respecter ses droits et ses devoirs. Ce préambule a donc une fonction pédagogique : introduire et justifier les articles suivants. La répétition de la locution conjonctive «  afin que  » montre combien Olympe de Gouges cherche à être méthodique et exhaustive .

La deuxième phrase du préambule est longue, très structurée. Cette phrase complexe est une période oratoire , qui suscite une vive impression sur l’auditoire par son ampleur. Olympe de Gouges confère ainsi une force de conviction à son préambule.

Le parallélisme « pouvoir des femmes » et « pouvoir des hommes » inscrit l’ égalité femmes-homme dans le texte.

Olympe de Gouges appelle à une stricte égalisation des droits femmes-hommes « pouvant être à chaque instant comparés ». Une fois encore, le complément circonstanciel de temps «  à chaque instant  » crée un sentiment d’ urgence et de nécessité . Le but poursuivi par Olympe de Gouges est également « que les réclamations des citoyennes, fondées désormais sur des principes simples et incontestables, tournent toujours au maintien de la Constitution ».

La majuscule à « constitution » sacralise le texte juridique. Olympe de Gouges est une révolutionnaire intègre qui reprend les principes clés de la révolution  : ce n’est plus le roi qui est sacré, mais la nation, dont les idéaux sont inscrits dans la constitution.

Les adjectifs «  simples et incontestables  » promeuvent la clarté de la constitution, dont ce préambule est l’image : synthétique et général. Mais la force de la constitution ne se limite pas à rendre possible la vie en communauté.

En effet, elle vise «  au maintien […] des bonnes mœurs, et au bonheur de tous.  » Cette hyperbole lyrique témoigne de l’enthousiasme d’Olympe de Gouges : sa constitution ouvrirait à un bonheur généralisé.

À l’époque, les femmes étaient vues comme fragiles et susceptibles de facilement sombrer dans l’ immoralité . Olympe de Gouges anticipe sans doute de possibles objections en associant au contraire, dès le préambule, l’égalité hommes-femmes à la moralité («  les bonnes moeurs  » ).

III – Olympe de Gouges introduit les articles de droits auxquels elle aspire

(deuxième paragraphe).

Le second paragraphe s’ouvre sur le connecteur logique «  En conséquence  », ce qui maintient l’ effort rhétorique de structuration . Olympe de Gouges use d’une périphrase pour faire l’ éloge des femmes  : « le sexe supérieur en beauté comme en courage dans les souffrances maternelles ». Elle affirme la supériorité des femmes sur les hommes, ce qui renverse avec audace la hiérarchie alors admise.

Cette périphrase peut également surprendre dans un texte qui vise l’égalité hommes-femmes car Olympe de Gouges s’appuie sur l’image traditionnelle de la femme , gracieuse et maternelle, comme si elle ne parvenait pas totalement à s’extraire des clichés qui entourent la féminité.

En évoquant l’ accouchement , elle rappelle que ce sont les femmes qui donnent naissance aux citoyens, ce qui constitue une boucle avec l’ouverture du préambule (« Les mères »). Olympe de Gouges fait parler l’ensemble des femmes  : « le sexe supérieur […] reconnaît et déclare ».

Le singulier («  le sexe supérieur  » ) souligne qu’elle aspire à défendre toutes les femmes, considérées comme une même entité .

Olympe de Gouges cherche à conclure son préambule de manière frappante en parlant « en présence et sous les auspices de l’Être suprême ». Elle en appelle donc à une autorité supérieure , sacralisée, rationnelle et juste, soucieuse de l’égalité entre la femme et l’homme. Mais surtout, elle annonce «  Les Droits suivants de la femme et de la citoyenne « . Son projet est donc une réécriture de la Déclaration des Droits de l’homme et de Citoyen de 1789 qu’elle juge inachevée et imparfaite.

Préambule de la déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, conclusion

Ce préambule a une fonction pédagogique  : faire comprendre le projet égalitariste de l’auteur avant de le détailler. Il s’agit donc de convaincre du bien-fondé de ce projet.

Pour ce faire, Olympe de Gouges s’inscrit explicitement dans la lignée de l’égalitarisme de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen , qu’elle pastiche (=imiter, souvent pour critiquer).

Elle souligne en effet l’imperfection de de la DDHC de 1789 qui n’a pas tenu ses promesses d’égalité à l’égard des femmes. Une nouvelle Déclaration est donc nécessaire pour lutter contre la corruption de la société. Ce préambule peut se lire en miroir du postambule , plus polémique , qui vise à insuffler aux femmes l’énergie et la volonté de se battre pour leurs intérêts.

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3 commentaires

Bonjour, il me semble impossible de commenter de manière pertinente cet extrait sans le comparer à celui dont il est la réécriture.

Je suis d’accord, je trouve qu’un parallèle avec les DDHC de 1789 est assez important.

Merci infiniment de votre aide. ma prof de français ne m’avait donné qu’un grand bloc à étudier qui ne faisait pas de grand sens et qui se répétait maintes fois.

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Les causes défendues dans la Déclaration d'Olympe de Gouges

Polynésie française 2022 • Dissertation

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Polynésie française, juin 2022 • Dissertation

Les causes défendues dans la Déclaration d’Olympe de Gouges

4 heures

Intérêt du sujet • L’affirmation des droits des femmes est au cœur de la Déclaration d’Olympe de Gouges. Au-delà, quels en sont les multiples enjeux ?

Dans la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne , Olympe de Gouges ne lutte-t-elle que pour les droits des femmes ?

Vous répondrez à cette question dans un développement organisé en vous appuyant sur la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne , sur les textes que vous avez étudiés dans le cadre du parcours associé et sur votre culture personnelle.

Les clés du sujet

Analyser le sujet.

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Formuler la problématique

Quelles causes Olympe de Gouges s’attache-t-elle à défendre à travers la Déclaration  ?

Construire le plan

Tableau de 3 lignes, 2 colonnes ;Corps du tableau de 3 lignes ;Ligne 1 : 1. Une lutte pour les droits des femmes; Intéressez-vous à la forme que prend la Déclaration. De quel texte Olympe de Gouges s’inspire-t-elle ?Quelles sont les revendications précises de l’auteure en matière de droits ?; Ligne 2 : 2. Une âpre critique des injustices entre les sexes; Montrez que l’œuvre comporte une attaque virulente contre la domination masculine.Comment Olympe de Gouges enjoint-elle les femmes à s’émanciper de leur soumission ?; Ligne 3 : 3. L’ambition d’améliorer la société tout entière; En quoi ce texte s’inspire-t-il des principes philosophiques et des valeurs des Lumières ?Montrez que l’auteure développe la possibilité d’une communauté nationale harmonieuse.;

Les titres en couleur ou entre crochets ne doivent pas figurer sur la copie.

Introduction

[Accroche] L’universitaire Martine Reid explique que la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne d’Olympe de Gouges s’inscrit dans la longue histoire « de l’accession des femmes à l’égalité. » [Explication du sujet] Comme son titre l’indique, cette déclaration, rédigée en 1791, affirme que les femmes et citoyennes disposent de droits, à égalité de ceux revendiqués dans la Déclaration de l’Homme et du Citoyen de 1789. Cependant, le texte ouvre sur d’autres luttes, annexes ou plus vastes. [Problématique] Quelles causes Olympe de Gouges s’attache-t-elle à défendre à travers la Déclaration  ? [Annonce du plan] L’œuvre participe bel et bien au combat pour octroyer de nouveaux droits aux femmes [I]  ; mais elle contient également une critique féministe virulente de la domination masculine [II]  ; elle a enfin l’ambition plus large d’améliorer la société tout entière [III] .

I. Une lutte pour les droits des femmes

1. une forme très significative.

La Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen est votée en août 1789 par les députés réunis en Assemblée constituante. Deux ans plus tard, Olympe de Gouges imite la forme de cette Déclaration tout en la féminisant : elle proclame ainsi en dix-sept articles « les droits naturels, inaliénables et sacrés de la femme » (préambule). Aux « représentants du peuple français », tous masculins, l’auteure substitue « les mères, les filles, les sœurs, représentantes de la nation ».

Cette Déclaration est un pastiche évident de son pendant masculin : la forme juridique est très similaire (préambule, articles, postambule), et nombre de tournures syntaxiques et lexicales sont reprises quasiment à l’identique.

Cependant, les féminisations apportées au texte original prennent une portée critique   : l’article vi rappelle par exemple que « toutes les citoyennes et tous les citoyens » sont égaux devant la loi, qui doit être « la même pour tous ».

2. De multiples revendications pour les femmes

L’égalité stricte entre les hommes et les femmes est proclamée dès l’article premier : « La femme naît libre et demeure égale à l’homme en droits. »

À propos des femmes, Marie de Gournay écrivait déjà au début du xvii e  siècle : « je me contente de les égaler aux hommes. » ( Égalité des hommes et des femmes , 1622)

Au nom de cette égalité, différents droits , à la fois juridiques et politiques, sont ainsi revendiqués : « la liberté, la propriété, la sûreté, […] la résistance à l’oppression » (article ii ) ; la liberté d’opinion et d’expression (articles x et xi ) ; le droit de propriété (article xvii ).

La sphère sociale est également prise en compte, notamment dans la nouvelle « Forme du contrat social de l’homme et de la femme » proposée par Olympe de Gouges : les femmes doivent pouvoir ainsi forcer un père inconstant « à tenir ses engagements » envers un enfant naturel.

L’auteure n’hésite pas à renverser les valeurs traditionnelles  : ainsi les prostituées doivent être protégées « dans des quartiers désignés », car elles contribuent paradoxalement moins à la « dépravation des mœurs » que « les femmes de la société ».

[Transition] Dans sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne , Olympe de Gouges lutte bel et bien pour les droits des femmes. Ce faisant, l’œuvre constitue également une violente attaque de la domination masculine.

II. Une âpre critique des injustices entre les sexes

1. un brûlot contre la domination masculine.

La Déclaration d’Olympe de Gouges entend combler un manque dû à « l’ignorance, l’oubli ou le mépris des droits de la femme » par les hommes, qui les ont sciemment exclues de la vie civique en les privant notamment du droit de vote .

Malgré les revendications d’Olympe de Gouges ou de Nicolas de Condorcet ( Sur l’admission des femmes au droit de cité , 1790), il faut attendre 1944 pour que les femmes françaises obtiennent le droit de vote .

Les hommes sont rudement pris à partie dans le pamphlet qui précède la Déclaration  : leur « force » et leurs « talents » apparaissent comme de bien piètres excuses pour opprimer la moitié de l’humanité. Leur violence est semblable à celle d’Arnolphe dans L’École des femmes de Molière, rappelant à la jeune Agnès son devoir d’obéissance devant sa « toute-puissance ».

L’ « empire tyrannique » des hommes sur les femmes apparaît comme une exception injuste et cruelle au sein de la nature animale ou végétale, où pourtant les sexes « coopèrent avec un ensemble harmonieux ».

2. Un appel à se « réveiller »

Cependant, la lutte pour ces droits ne peut aboutir que si les femmes prennent conscience de leur « déplorable sort » et s’emparent de ces revendications afin de s’émanciper de la tutelle masculine.

Pour cela, Olympe de Gouges n’hésite pas à « parler franchement » à la reine Marie-Antoinette, afin de la convaincre « de donner du poids à l’essor des droits de la femme, et d’en accélérer les succès ». Cette adresse d’une femme à une autre , au-delà de son statut royal, crée une sorte de sororité apte à transcender les conventions sociales.

Le postambule élargit la destination du texte à l’ensemble des femmes. Il s’agit d’un appel direct à l’éveil des consciences féminines  : « Femme, réveille-toi ! » Le désir d’émancipation ne peut venir que des femmes elles-mêmes, qui doivent abolir ce qui s’apparente à leur propre esclavage vis-à-vis des hommes.

[Transition] Olympe de Gouges cherche donc à lutter contre une domination masculine qui lui paraît injuste. Mais ce combat est mis en définitive au service d’un désir d’amélioration de la société dans son ensemble.

III. L’ambition d’améliorer la société tout entière

1. l’influence des lumières.

Dans sa défense acharnée de l’égalité entre les hommes et les femmes et dans son désir de proposer une nouvelle forme, plus juste, de « contrat social », Olympe de Gouges se situe dans la droite ligne des philosophes des Lumières comme Diderot, Rousseau ou Montesquieu.

L’auteure fait appel à la raison de ses lecteurs et lectrices, afin de les éclairer sur la réalité du monde et de la société. La question de l’éducation des femmes s’affirme comme un enjeu central, de même que la lutte contre l’intolérance. Il s’agit de lutter implacablement contre « les tartufes, les bégueules, le clergé et toute la séquelle infernale » aux pensées obscurantistes.

Dans De l’éducation des femmes (1783), Pierre Choderlos de Laclos exhortait déjà les femmes à s’émanciper en sortant de l’ignorance dans laquelle elles sont maintenues par les hommes, car « comment pourraient-ils vouloir former des femmes devant lesquelles ils seraient forcés de rougir ? »

2. La création d’une nation harmonieuse

L’objectif étant de parvenir à une société apaisée , il ne s’agit pas pour les femmes et les hommes de se faire une guerre éternelle ; au contraire, l’article  iii rappelle que la nation consiste en « la réunion de la femme et de l’homme ».

La finalité de la Déclaration , au-delà de l’émancipation d’une tutelle injuste, est bien de retrouver une juste place pour chacun, afin que l’ensemble des citoyennes et des citoyens puissent se constituer en tant que peuple souverain , dans le respect d’une stricte séparation des pouvoirs. Chez Olympe de Gouges, ce désir d’égalité et de liberté s’étend jusqu’aux Noirs africains, traités en esclaves aux Amériques.

L’union libre et honnête de l’homme et de la femme, « égaux en force et en vertu », est aussi la condition sine qua non d’une harmonie politique bien fragile, dans cette période bouillonnante qu’est la Révolution française.

[Synthèse] Dans cette œuvre, Olympe de Gouges ne lutte donc pas seulement pour les droits des femmes : elle les appelle aussi à s’émanciper du sort dans lequel elles sont maintenues, afin d’en arriver à une nouvelle société plus juste, inspirée de la philosophie des Lumières. [Ouverture] Cette lutte multiforme est poursuivie et amplifiée par les féministes françaises du xix e  siècle, telles Flora Tristan ou George Sand, puis par le mouvement des suffragettes britanniques au début du xx e  siècle.

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En analysant les textes et les œuvres, ​pour le lycée, ... des corpus thématiques, ... des œuvres de genres différents, création en cours, olympe de gouges, déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, 1791, parcours  : « écrire et  combattre pour l’égalité » ..

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Analyse des corpus  

Pour toutes les séries, le programme de français en classe de 1ère pour l’année scolaire 2021-2022, propose, pour la littérature d’idées du XVIème au XVIIIème siècle, l’œuvre d’ Olympe de Gouges, Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne , datant de 1791. À cette œuvre est associé un parcours dont l'enjeu est « Écrire et  combattre pour l’égalité » .

Contrairement à la démarche adoptée dans ce site sur d’autres composantes du programme de l’EAF, où le parcours associé a été étudié, soit après – ou avant – l'œuvre elle-même, soit en parallèle, nous avons jugé plus pertinent, pour mettre en relation l’évolution de l’idée d’égalité et la progression des droits acquis , de respecter la chronologie. Ainsi, nous commencerons par le parcours, pour aborder l’histoire des idées antérieures à l’œuvre d’Olympe de Gouges, puis nous insérerons son étude au cœur de la séquence, avant de revenir au parcours pour en étudier le prolongement jusqu’à notre époque. Cela implique que  seront élaborées deux problématiques, deux introductions et deux conclusions, les premières sur l’œuvre, les secondes sur le parcours.

Nous avons aussi choisi, pour  mieux lier le parcours à l’œuvre, de centrer la notion d’« égalité » sur celle entre les femmes et les hommes , tout en tenant compte de la comparaison à l’esclavage, établi dans son Postambule par Olympe de Gouges elle-même.

Le parcours associé

Après un rappel de l'héritage antique , pour poser à la fois la vision traditionnelle et les premières réflexions et contestations, est construit un parcours d'étude, avec :

quatre explications d'extraits , dont plusieurs sont prolongées par des lectures cursives et des documents diversifiés (vidéo, image, site), permettant d’analyser l'évolution des formes de combat, des revendications et des conceptions de l’égalité ; 

une étude d’ensemble , afin d'approfondir l’histoire littéraire sur deux époques : le Moyen-Âge et la Renaissance ;

une synthèse sur l’argumentation , accompagnée d’exercices ;

un choix de cinq exposés , présentant un portrait de femme, sous forme de dossier ou oraux.

Olympe de Gouges,  Déclaration de la femme et de la citoyenne 

Pour l’étude de l’œuvre, sont prévues :

trois explications d’extraits ;

une étude transversale , qui permet de comparer les articles proposés par Olympe de Gouges à ceux de son « modèle », la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen : elle s’appuie donc sur la lecture cursive d’extraits ;

des documents complémentaires afin de prolonger les explications par des lectures cursives et d'aborder l'histoire des arts ;

une proposition de lecture personnelle, Claudine s'en va   (1903) de Colette ;

deux devoirs : commentaire et dissertation pour les séries générales (essai pour les séries technologiques).

Introduction du parcours 

Enjeu du parcours

        Son intitulé , « Écrire et combattre pour l’égalité », est très général , puisque rien ne vient préciser entre quels termes se placerait ce signe mathématique d’égalité. Cela pourrait être entre différents peuples, différentes cultures, voire être envisagé dans le seul domaine politique, entre ceux qui exercent le pouvoir et ceux qui se trouvent opprimés, ou se limiter à la dimension économique, entre riches et pauvres par exemple… L’observation du titre de l’œuvre d’Olympe de Gouges, mis en parallèle avec le texte initial du 26 août 1789, emblématique de la Révolution française, nous a conduite cependant à c entrer le parcours sur l’égalité entre les hommes et les femmes, en privilégiant la notion de « droits » , naturels ou dans leur acception sociale, politique, voire juridique.

        Les deux infinitifs  , coordonnés par   « et »,   ouvrent également la perspective.  Si la coordination fait de l'écriture un combat,  l’écriture n’est pas le seul moyen de « combattre ». D’une part, d’autres arts, la peinture, la sculpture…, peuvent jouer un rôle pour prôner  l’égalité ; d’autre part, des comportements sociaux, des choix de vie, offrent aussi des modèles allant en ce sens.

       Enfin, la préposition « pour » , implique que les textes, comme les autres modes de combat, sont ceux qui soutiennent cette notion d’égalité . Mais cela oblige à comprendre à qui, à quoi, à quelle tradition ou héritage fondant l’inégalité, ils entendent s’opposer. Il sera donc important, pour chacune des époques abordées, du XVIème au XVIIIème siècle, de s’interroger au préalable sur la situation antérieure, sur le contexte , sur la situation réelle des femmes dans leurs droits et leur relation aux hommes.

Mise en place de la problématique

L’idée de « combattre » est au cœur de l’enjeu du parcours, et « écrire » est une des armes de ce combat, qui peut prendre aussi une dimension concrète, être même parfois un épisode s’inscrivant dans l’Histoire.

        Une première question porte sur la nature même des droits revendiqués , en fonction des époques, suivant le programme qui précise « du XVIème au XVIIIème siècle ». Le tableau de séquence permet de repérer les étapes de la chronologie , en réactivant les acquis d'histoire. Mais comment ne pas mesurer les résultats de ces luttes dans les siècles suivants , afin de voir si le combat a pu atteindre son objectif ? 

       Une deuxième question concerne ceux qui mènent ce combat , les femmes elles-mêmes dans leur volonté de conquête de leurs droits, ou bien des hommes, se rangeant alors dans le camp de celles-ci. Comment seront alors restituées les revendications des femmes ? De façon directe ou par l’intermédiaire d’un porte-parole ?

        Mais la question essentielle reste la forme que prend le fait de « combattre », notamment dans la littérature . Ce verbe fait immédiatement penser à une guerre, donc à la tonalité polémique , selon son étymologie grecque, « πόλεμος », signifiant la guerre. Le texte serait donc empreint de violence, à la façon d’ un réquisitoire dans un tribunal. Mais d’autres stratégies seraient possibles pour attaquer l’adversaire, par exemple l’ironie qui dénoncerait ses abus, ses ridicules parfois. Enfin, si l’émetteur du discours se sent victime, il peut aussi entreprendre un plaidoyer , jouer sur l’émotion que peuvent susciter ses plaintes…

Ces questions expliquent le choix de la problématique qui guide l’étude du parcours : Quelles formes ont prises les combats en faveur du droit des femmes à l’égalité face au pouvoir des hommes ?

VISIONNAGE VIDÉO : "Filles et garçons" 

Vidéo "Filles-garçons"

Pour voir la vidéo

       La vidéo commence sur l’expression de jeunes élèves (filles et garçons) dans les années 1960 . Une première écoute ( 40 secondes ) permet de poser la notion de stéréotype , correspondant à l’héritage d’une vision traditionnelle des rôles et des relations entre femmes et hommes. Notons que ces stéréotypes sont intégrés aussi bien chez les garçons que chez les filles, suivant le modèle familial .

       Mais une seconde partie de cette vidéo ( jusqu’à 1minute 22 ) montre que ces stéréotypes n’ont pas disparu et que, si les mères de ces enfants ne sont plus, à présent, des « femmes au foyer », ces stéréotypes pèsent encore lourd dans les choix d’orientation scolaire , avec l’idée que la série littéraire serait « réservée » aux filles, d’où les réticences formulées par ce jeune garçon  à l’idée du jugement de ses camarades s’il la choisissait.

        La dernière partie de la vidéo (à voir j usqu’à 2 minutes 35 ) fait intervenir  trois adultes :

Le premier, directeur du CNRS (Centre National de Recherche scientifique) insiste sur le nombre, trop réduit selon lui, de filles qui choisissent des carrières scientifiques . Il explique cela par leurs propres doutes sur leurs aptitudes : « les filles ont plus de difficultés à s’auto-évaluer » ;

La deuxième, devant les réponses négatives de jeunes élèves, auxquels elle a demandé si elle-même et un collègue masculin, étaient « égaux », souligne la confusion entre « égalité » et « identité » , qui conduit toujours à inférioriser la femme , comme le montre la remarque du jeune garçons qui, évoquant l’examen du permis de conduire, imagine spontanément que c’est la femme qui est susceptible de le « rater ».

La brève conclusion de la troisième intervenante rappelle le rôle de l’école dans la lutte contre les stéréotypes .

À l’issue de ce visionnage, la relecture de la problématique ( Quelles formes ont prises les combats en faveur du droit des femmes à l’égalité face au pouvoir des hommes ? )  placera au premier plan la notion de « droit » , et invitera à réactiver les acquis sur les indices du « pouvoir des hommes » : dans quels domaines s’exerce-t-il ? quels interdits ont pu peser sur les femmes ?

RECHERCHE LEXICALE 

Le visionnage conduit à une recherche lexicale (site CNRTL : cliquer sur les sous-titres ) autour de trois mots, égalité, identité, mais aussi équité.

L'égalité

Le nom se construit à partir de l’adjectif « égal », avec une double définition : deux choses  « qui ne présentent pas de différence quantitative », puis deux choses ou personnes « qui ne présentent pas de différence qualitative ». Toute l’ambiguïté vient de cette négation des « différences » alors même que, physiquement, les  « différences » sont indéniables entre femmes et hommes… Ce n’est que précédé de l’abréviation signalant un sens « spécial », qu’est précisé, à propos de personnes : « − Spéc. [Le compl. du n., explicité ou non, désigne des pers.] Fait de ne pas présenter de différence de droits . Égalité civile, fiscale, politique, sociale; égalité entre les citoyens; traiter qqn sur un pied d'égalité . »

C’est ce sens particulier, et son antonyme, « inégalité », qui guidera l’approche des textes et des documents de notre étude, et notamment, des arguments qui soutiennent la thèse.

L'identité

Nouvelle ambiguïté, la définition pose, dans le cadre d’une comparaison, le fait d’être « semblable, tout en étant distinct ». Accompagné d’un adjectif, « identité qualitative, spécifique, abstraite », ce nom invite à dégager des similitudes entre des éléments –ou des êtres -  ayant chacun des propriétés propres. Il ne pourrait donc convenir que si on l’applique à une « identité des droits » .

L'équité

Le préfixe, « équi- », du latin « aequus », indique à la fois l’égalité, la similitude et la justice … La définition fait de l’équité un principe impliquant « le respect absolu de ce qui est dû à chacun. » Cela ne conduit donc pas à comparer deux personnes, mais rend nécessaire un jugement de celui qui est censé « avoir le sens de l’équité ». Mais une question subsiste : qui fixe ce que doit être ce « dû » ? Un sentiment personnel – dans ce cas totalement subjectif, relatif à chacun – ou bien la loi édictée par un législateur ? Ainsi ce terme nous renvoie à la notion de « droit » .

IMAGES DES FEMMES DANS LA MYTHOLOGIE

L'héritage antique : du mythe à la réalité .

On s’appuiera sur une recherche pour comparer la place de la femme dans la cité d’Athènes , où, considérée comme mineure, elle reste le plus souvent, sauf pour les esclaves, dans le gynécée, et sa condition à Sparte , où elle reçoit une éducation comme les hommes et dispose des mêmes droits qu’eux en tant que citoyenne.

LA CONDITION FÉMININE DANS LA GRÈCE ANTIQUE 

Scène familiale dans le gynécée, vers 430 av. J.-C. Lébès nuptial à figures rouges. Musée national archéologique d’Athènes.

Scène familiale dans le gynécée , vers 430 av. J.-C. Lébès nuptial à figures rouges. Musée national archéologique d’Athènes

Les divinités

Traditionnellement, dans l’Olympe de l’antiquité grecque, on compte six dieux et six déesses, parité parfaite, dirions-nous : Aphrodite, Artémis, Athéna, Déméter, Héra, Hestia. Or, si l’on observe leurs attributions, on note qu’elles portent sur des occupations traditionnellement réservées aux hommes , telles la guerre pour Athéna ou la chasse pour Artémis, mais que dominent des images plus semblables à celles de la société grecque antique , la famille, le foyer, la naissance… Il est tout particulièrement intéressant de constater le double visage d’Athéna, qui est aussi celle qui symbolise la sagesse, présentée aussi comme à l’origine du tribunal de l’Aréopage, donc liée à la justice. Justice qui va être précisément revendiquée pour les femmes dans les documents de notre séquence.

Cependant, dans les textes antiques qui les évoquent, ces déesses ne sont pas dépourvues de défauts , comme la coquetterie d’Aphrodite, la jalousie d’Héra, la perfidie aussi, autant de défauts qui soutiennent les stéréotypes sur les femmes …

Léonidas Drosis, Athéna Promachos , reproduction de Phidias, 2nde moitié du XIXème siècle, Péribole de l’Académie, Athènes

Léonidas Drosis, Athéna Promachos, reproduction de Phidias, 2nde moitié du XIXème siècle, Péribole de l’Académie, Athènes

Les héroïnes de la mythologie

La mythologie de l’antiquité gréco-romaine offre aussi de nombreuses figures féminines. Toutes possèdent un réel pouvoir, mais elles représentent toujours un danger , depuis la puissance guerrière des amazones qui éliminent impitoyablement les hommes, jusqu’aux pouvoirs magiques de Médée, criminelle, ou ceux de Circé, sans oublier les sirènes qui poussent, par leurs chants, les marins à la noyade. 

Dans la littérature

L’éducation antique accorde aussi une place importante aux épopées homériques, l’ Iliade et l’ Odyssée , qui, elles aussi, construisent l’image de la femme, double .

D’un côté, elle est dangereuse, comme Hélène présentée comme la cause de la guerre destructrice pour Troie.

De l’autre, son image est méliorative : Andromaque, épouse aimante du troyen Hector, ou Pénélope, qui attend fidèlement le retour de son époux Ulysse dans son île d’Ithaque.

Hélène et Pâris, 380-370 av. J.-C.  Face A d'un cratère en cloche à figures rouges apulien, Musée du Louvre

Certes, certaines de ces héroïnes résistent , par exemple Antigone, face au roi Créon dans Œdipe-Roi , tragédie de Sophocle, ou même Pénélope, qui dupe les prétendants, ou encore Électre, qui pousse son frère à une vengeance meurtrière. Mais, dans l’ensemble, c’est la passivité de la femme qui ressort . Hélène n’est, en fait, que la victime d’Aphrodite qui l’offre au prince troyen, Pâris, Andromaque voit Hector périr sous ses yeux, comme la reine Hécube qui perd son époux, le roi Priam, et sa fille Hécube. N’oublions pas, avant même que la flotte grecque ne vogue vers Troie, le sacrifice d’Iphigénie par son père, chef de l’armée grecque, Agamemnon… Elles sont souvent, en fait, les victimes des actes des hommes , comme ces « suppliantes », les Troyennes vaincues remises aux mains des vainqueurs.

Hélène et Pâris , 380-370 av. J.-C.  Face A d'un cratère en cloche à figures rouges apulien, Musée du Louvre

LECTURES CURSIVES : Aristophane et Platon 

Pour lire l'extrait d'Aristophane

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Lisistrata , affiche du film de Francesc Bellmunt, 2004

Aristophane, Lysistrata , 411 av. J.-C.

La comédie, représentée en 411 av. J.-C., se rattache directement au contexte de la guerre du Péloponnèse (431-404 av. J.-C.), qui déchire les cités grecques. Pour exprimer ses idées pacifistes, Aristophane imagine une situation originale : les femmes s’unissent, se barricadent sur l’Acropole dont elles ferment les portes, et prêtent serment de se refuser à leurs époux tant que ceux-ci n’auront pas signé la paix. Leur révolte est menée par Lysistrata. Pour la ramener à la raison, les hommes lui envoient le magistrat, ce qui lui donne l’occasion de formuler ses revendications.

Le pouvoir masculin

Si la cité d’Athènes est considérée comme le berceau de la démocratie, parce qu’elle accorde, depuis Solon et Dracon  une place essentielle aux lois, ces « décrets » et résolutions » mentionnés dans l’extrait, cette démocratie reste cependant limitée, puisque les femmes en sont exclues : « vous ne nous permettiez pas d’ouvrir la bouche ».

Le portrait, fortement péjoratif, du magistrat montre la façon dont les hommes exercent leur autorité sur les femmes : «  j’ai peine à me contenir, tant je suis en colère ». Il ne recule ni devant l’insulte, ni même devant la violence : « Il te serait arrivé mal de ne pas te taire. » Mais Aristophane fait aussi de son héroïne la porte-parole d’une violente critique à la fois contre les gouvernants, auxquels elles reprochent d’utiliser la guerre dans leur intérêt personnel, « pour avoir le moyen de voler », et contre les citoyens, puisque ce sont eux qui votent les lois. Leur pouvoir est donc absolu, puisqu’ils refusent même d’« écouter [les] sages conseils » des femmes.

L'image traditionnelle des femmes

Le texte nous rappelle qu’à Athènes, la femme vit dans le gynécée , « au logis », et se consacre aux tâches domestiques , comme le montre l’impératif « tisse ta toile ». C’est cette même vision qu’inverse la dernière réplique, où Lysistrata ordonne au Commissaire : « file la laine, mange des fèves ». Cette place les maintient dans la soumission . Elles doivent, en effet, rester humbles et modestes devant leur époux, soucieuse de lui montrer un visage souriant : « cachant notre douleur sous un air riant ». 

Les occupations féminines

Les occupations féminines

Ainsi Lysistrata insiste sur leur « modération exemplaire », et sur le silence longtemps gardé, par peur de représailles. En aucun cas la femme ne pourrait élever la voix, et son habillement est le signe même de cette obéissance : le « voile », mentionné à plusieurs reprises, la « ceinture » qui maintient la robe drapée, sont autant d’éléments qui empêchent la femme de se mouvoir en toute liberté. L’on perçoit tout le mépris envers les femmes dans la réplique finale du magistrat : « tu prétends me faire taire, toi, avec ton voile sur la tête ? J’aimerais mieux mourir. »

La révolte

Cela tranche fortement avec les revendications de l’héroïne, fondées sur une image méliorative des femmes . Elles ont toutes les qualités requises pour gérer le trésor public. Face à l’objection du magistrat, l’argument de Lysistrata est sans appel : « N’est-ce pas nous qui administrons l’argent de nos maisons ? »  Les femmes sont également capables de lucidité sur la situation du pays, et elles ont su « se réunir pour travailler de concert au salut de la Grèce », faisant ainsi preuve d’ une sagesse dont les hommes sont dépourvus . Enfin elles revendiquent le droit à la liberté d’expression , comme le souligne la question indignée de Lysistrata : « Comment, misérable ! il ne nous sera même pas permis de vous avertir [...] ? »

La scène conduit ainsi à une inversion comique de la situation, puisque non seulement Lysistrata ne cède pas, mais riposte, mot pour mot, à toutes les objections du magistrat, dans la première partie du dialogue, et, surtout, ridiculise son adversaire à la fin de la scène . Celui-ci, en effet, perd toute crédibilité en criant à la « tyrannie » alors que tout le texte a présenté les hommes eux-mêmes comme des « tyrans ». La citation d’Homère se retrouve elle aussi inversée, enfin l’on peut imaginer la mise en scène dans la dernière réplique, avec sa série d’impératifs, qui conduirait à un déguisement du magistrat en femme.

Pour conclure

Ce texte présente-t-il ce que nous pourrions considérer comme une première revendication féministe ?  C’est ce sens que nous pourrions lui donner aujourd’hui, d’autant plus que certains écrivains ont repris l’idée d’Aristophane, tel Marivaux au XVIII° siècle dans son utopie, La Colonie .

Mais il convient de ne pas faire dire à Aristophane plus que ce qu’il dit , et de ne pas oublier que ce dialogue s’insère dans ce qui est d’abord une comédie. Aristophane, souvent très misogyne dans ses pièces, n’a certainement pas imaginé que les femmes de son temps puissent jouer un rôle politique. Il utilise plutôt ce subterfuge comique pour critiquer les hommes politiques de son temps, en suggérant que même des femmes - ces êtres subalternes dans la société - pourraient gouverner mieux ! 

Platon, Les Lois

Pour lire les extraits de Platon

Platon, Les Lois , VII, 348-347 av. J.-.C.

Nous connaissons la pensée du philosophe grec, Socrate (vers 470/469. – 399 av. J.-C.) par les écrits de son disciple, Platon (vers 428/427 – 348/347), des dialogues, le plus souvent illustrant la maïeutique , cette pratique chère à Socrate, "accouchement des esprits" qui amène progressivement son interlocuteur, par son questionnement, à reconnaître lui-même la vérité.

Aucun des domaines de la philosophie n’est étranger à la réflexion de Platon, mais ses derniers écrits, tels Les Lois ou La République , s’intéressent plus particulièrement, à la constitution de la cité , fondée sur le « juste », le « vrai » et le « bien », en cherchant à en définir le modèle idéal . Cela le conduit à s’interroger sur la relation entre les femmes et les hommes, et sur leur rôle dans la cité .

Les Lois est le seul dialogue de Platon qui n’introduise pas Socrate, remplacé ici par un vieillard étranger, « l’Athénien » , venu en Crète pour se rendre au sanctuaire de Zeus, accompagné d’un spartiate, Mégillos, et d’un crétois, Clinias. Leur dialogue s’inscrit dans cette réflexion sur les principes qui pourraient fonder cette cité idéale . Après en avoir dessiné les contours, le livre III compare différentes constitutions, avant d’établir, dans les livres suivants, ce que serait la meilleure façon d’administrer la cité, et les devoirs de chaque citoyen. Mais Platon va-t-il réellement au-delà des stéréotypes de sa société ? 

Le premier extrait

Il maintient, certes, une séparation des « deux sexes », mais l’éducation des filles est nettement rapprochée de celle des garçons : « se tenir à cheval, à tirer de l’arc, à se servir du javelot et de la fronde ». Même s’il introduit des restrictions, l’acceptation des filles, il dénonce ce refus d’apprendre aux filles « au moins la théorie ». Nous reconnaissons dans cette volonté, à la fois le modèle de l’éducation à Sparte, mais aussi les conflits qui amènent les cités grecques à la guerre.

Le second extrait

Mais Platon ne se débarrasse pas totalement des préjugés de son temps , puisqu’à propos de la musique, il affirme la nécessité de « séparer les chants qui conviennent aux hommes de ceux qui conviennent aux femmes », en insistant sur leur « nature » différente, sur « ce qui distingue le caractère de l’homme et celui de la femme ». Or, les caractéristiques mentionnées renvoient à une image traditionnelle : aux hommes est réservé ce « que la musique a d’élevé, de propre à échauffer le courage », tandis qu’aux femmes sont reconnues « la modestie », « la retenue ». La « loi et la raison » viennent donc ici conforter l’infériorité féminine .

Platon, La République, Livre V, 1ère édition 315 av. J.-C.

Vu l’importance de la guerre à l’époque de Platon, la « république » idéale place au premier plan ses « gardiens », des soldats qui doivent assurer sa sécurité. Leur rôle, essentiel, implique l’intérêt porté à leur éducation, longuement développée, et à leur mariage, ce qui l’amène à s’interroger sur le rôle de leurs épouses .

Platon va ici plus loin que dans les Lois . D’un côté, il refuse de voir chez la femme une infériorité uniquement liée à la maternité ; de l’autre, il affirme que « les gardiens et leurs femmes doivent remplir les mêmes emplois », et insiste même : « aucun emploi exclusivement propre à la femme en ce qui regarde l'administration de la cité ». La suite du texte invite l’interlocuteur à admettre la nécessité de juger des compétences, non pas en fonction du sexe, mais d’aptitudes uniquement personnelles : « les aptitudes naturelles sont également réparties entre les deux sexes, et il est conforme à la nature que la femme, aussi bien que l'homme, participe à tous les emplois. » Mais, les stéréotypes sont tenaces , et cette affirmation d’égalité est immédiatement suivie d’une restriction qui réintroduit en conclusion l’idée d’une infériorité naturelle de la femme : « réserve faite que la femme est plus faible et l'homme plus fort. »

Platon, La Republique

LA SITUATION DES FEMMES À ROME 

Plus élaboré que dans les cités grecques, le droit romain n’accorde pas plus de droits à la femme, juridiquement mineure . Même si elle conquiert progressivement un peu d’autonomie, notamment dans le domaine économique où elle peut hériter et gérer ses biens, elle a besoin d’un tuteur, et reste exclue de la vie politique , sauf son droit de témoigner devant un tribunal. 

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Cependant, le statut au sein de la famille de celle que l’on nomme la « domina » , quand elle organise le fonctionnement du domaine, avec parfois de très nombreux esclaves, ou la « matrona » , en tant qu’épouse et mère, lui vaut une véritable estime . Elle a le devoir de donner à la patrie au moins trois enfants, et l’empereur Auguste avait institué même une prime pour cela. Elle n’est pas contrainte, comme l’étaient les femmes à Athènes, à rester enfermée dans le gynécée, mais peut se déplacer librement , en litière pour celles de l’aristocratie, et mène une vie active , entre les visites, les thermes, qui lui permettent de pratiquer des activités physiques. Elle peut participer à des rituels religieux, assister à des spectacles, se rendre sur le forum…

Femmes « en bikini » . Mosaïque. Villa Romana del Casale, Sicile

Enfin, de nombreux auteurs – et tout particulièrement les historiens, Tite-Live, Tacite,  – ont contribué à valoriser l’image des femmes, en mettant en valeur leur héroïsme lors des guerres, leur vertu face aux ennemis, l’appui apporté à leur mari au pouvoir , telle Octavie, épouse d’Auguste, et même leur comportement allant jusqu’au sacrifice , telle Lucrèce qui se suicide pour ne pas subir le déshonneur de son viol par Sextus Tarquin.

Mais l’histoire offre aussi plusieurs exemples de  femmes qui se sont illustrées négativement dans la vie politique par leur débauche scandaleuse, comme Messaline, voire leurs crimes, à commencer par ceux commis par Agrippine pour porter son fils Néron au pouvoir. 

Étude d'ensemble  : du moyen-âge aux temps modernes 

On proposera une recherche à partir du site "Histoire-pour-tous", qui sera récapitulée et organisée dans l'étude d'ensemble sur le Moyen- Âge.

Pour consulter le site

"Histoire pour tous"

La femme dans la société médiévale

La littérature médiévale propose une double image de la femme, reflet de la société :

        Dans les fabliaux, les farces ou les soties, la volonté comique fait ressortir ses défauts , reprenant les plus anciens stéréotypes, déjà présents chez les auteurs dramatiques grecs, Aristophane et Ménandre, ou romains, Plaute et Térence : perfidie, infidélité, cupidité, coquetterie, gourmandise, colère… La liste est longue !

          En revanche, la fin’amor , dans les poèmes des troubadours et des trouvères comme dans les romans de chevalerie, met en place un idéal de relation entre les amants, proche du code de féodalité, qui accorde à la femme dignité et absolu respect , tel celui dû à un suzerain. Mais cela reste un idéal, bien loin souvent de la réelle relation au sein de la famille ou du couple, où l’homme impose son pouvoir.

Dans les débuts du Moyen-Âge, la loi salique en vigueur reprend essentiellement les principes du droit romain pour organiser la vie politique, juridique, économique et sociale, mais bien des ambiguïtés subsistent, par exemple, si une protection est accordée aux femmes contre « les violences », leurs droits en matière d’héritage sont peu à peu réduits. Le mariage également leur ôte toute liberté, d’abord parce qu’il est, le plus souvent, l’objet d’un arrangement entre les familles qui ne laisse pas de place à l’amour, ensuite parce que le mari a tous les droits, celui de les frapper ou de les répudier, et il dispose librement de l’argent de la dot.

Cependant, l’histoire offre de nombreux exemples où les femmes de la noblesse exercent un réel pouvoir , se substituant à leur époux, parti à la guerre ou à la croisade, pour gérer une terre, et, même si l’héritage du titre privilégie toujours l’homme, d’importants territoires sont entre les mains des femmes, tels la Bretagne ou l’Aquitaine, éduquées, car les femmes ont encore le droit d’accéder à la connaissance, histoire, philosophie, médecine… , dans les couvents. Elles jouent un rôle actif dans la société , à commencer par les commerçantes ou les femmes artisans. 

Maître de Christine de Pisan, « Les reines de la cité enseignent aux dames », vers 1400-1415. Miniature de La Cité des dames

Maître de Christine de Pisan, « Les reines de la cité enseignent aux dames », vers 1400-1415. Miniature de La Cité des dames

L'influence de la religion

Le christianisme, même si la Bible , Ancien et Nouveau Testaments, est parcourue de nombreuses figures féminines, a placé en son centre Ève et Marie, deux symboles antithétiques . La première – venue après la création de l’homme d’où elle est issue –, Ève, est rattachée au péché originel . Elle va donc imposer l’image de la faiblesse féminine face à la tentation et, quand elle est exclue du paradis avec Adam, sa condamnation, « Tu accoucheras dans la douleur », lui impose une souffrance, inhérente à sa nature même.  

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Face à Ève, le moyen-âge rend très tôt un culte à Marie , en tant que mère du Christ, et l’appellation de « Vierge Marie », ou d’« Immaculée Conception », lui attribue la vertu suprême de chasteté. C’est ce que confirme, en 1542, le concile de Trente. Se mêlent ainsi deux représentations de la femme : d’un côté, elle est le symbole de la chasteté , imposée aux femmes par la religion, de l’autre, la mère souffrante du fils de Dieu, souveraine mais pleurant sa mort , capable d’intercéder auprès de lui pour qu’il soit miséricordieux envers les pécheurs, une sorte de double de la femme suzeraine présente dans la littérature. Mais, quel que soit le symbolisme retenu, nous y retrouvons toujours l’ idée qu’une « nature » spécifique est donnée à la femme , qui sert de principe fondateur à la place, tantôt subalterne, tantôt valorisée, que lui assigne la société.

Du Moyen-Âge à la Renaissance

Une  régression, politique, économique et sociale, débute au XIVème siècle , symbolisée par l’évolution de la loi salique : les femmes sont déclarées incapables d’hériter ou de transmettre la couronne. La voie est ouverte pour l eur ôter peu à peu leur pouvoir , que ce soit celui des abbesses dans le domaine religieux, celui exercé auprès des rois ou dans la vie économique, ou au sein du couple. Les écrits se multiplient contre les femmes, pour affirmer leur incapacité aussi bien physique qu’intellectuelle, en faisant de la « nature féminine » la cause même de leur infériorité.

Pourtant, bien des femmes apportent un démenti à cette image dévalorisée , comme Christine de Pisan (1364-1430), poétesse mais aussi ayant mis son érudition au service d’une réflexion sur la place et le rôle de la femme, comme dans La Cité des dames (1405). La Renaissance offre aussi des exemples illustres : Marie de Gournay (1565-1645), connue pour son édition – et sa défense – des Essais de Montaigne, ou les poétesses de l’École de Lyon, notamment Louise Labé (1524-1566) ou Pernette du Guillet (vers 1520-1545).

LECTURE D'IMAGES : "La querelle des femmes" 

Un conflit qui perdure

À la fin du moyen-âge, deux camps s’opposent dans « La Querelle des femmes » . Connu aujourd’hui en tant que personnage de la chanson enfantine « La Mère Michel », au XVIIème siècle, Lustucru a été le symbole de ce conflit, commencé à la fin du Moyen-Âge .

D’un côté, il y a l es clercs qui écrivent contre les femmes en affirmant la supériorité de l’homme dans son rôle de maître protecteur. Leur thèse, élargie à une conception de leurs rôles respectifs dans la société, repose toujours sur le lien établi entre la nature biologique de la femme et son incapacité à la fois physique et intellectuelle .

De l’autre, certains défendent l’égalité entre les époux , des femmes, comme Christine de Pisan, par exemple dans La Cité des dames (1405), mais aussi des hommes, tels Jean Gerson, chancelier de l’université de la Sorbonne, pourtant interdite aux femmes, ou l’humaniste suisse Agrippa de Nettesheim dans son essai, La Noblesse et préexcellence du sexe féminin (1509), très vite traduit et diffusé à travers l’Europe.

Pierre Cousteau, Contre ceux qui vivent souz l’empire de leurs femmes, frontispice, 1560

Pierre Cousteau, Contre ceux qui vivent souz l’empire de leurs femmes , frontispice, 1560

Amour, instruction, pouvoir des femmes , tous les sujets sont alors abordés, et la Querelle se développe pendant la Renaissance , puis se prolonge avec les revendications de la Préciosité , qui contestent avec force la place traditionnelle accordée aux femmes.

Jacques Lagniet, Recueil des plus illustres poèmes, 1663, "Opérateur céphalique" (gauche), "Massacre de Lustucru par les femmes" (droite)

Un personnage : Lustucru

Connu aujourd’hui en tant que personnage de la chanson enfantine « La Mère Michel », Lustucru a été, au XVIIème siècle, le symbole de cette « Querelle des femmes » . Lustucru, nom peut-être issu de « l’eusses-tu-cru » pour s’étonner du comportement des femmes en lutte, personnage né à la fin du règne de Louis XIII, entreprend de remédier à ces abus. Forgeron cruel , il est « opérateur céphalique » en réduisant la tête des femmes, qui, elles, vont se venger en se livrant à un « massacre ». 

Jacques Lagniet,  Recueil des plus illustres poèmes , 1663, "Opérateur céphalique" (gauche), "Massacre de Lustucru par les femmes" (droite)

Pour en savoir plus sur la Préciosité

"Opérateur céphalique"

​La gravure représente une forge en pleine activité , avec le forgeron Lustucru, au premier plan, qui tient dans sa tenaille une tête de femme, que vont façonner, à coups de marteaux, les deux ouvriers qui l’assistent. Tandis qu’en bas, à gauche, un ouvrier apporte une hotte pleine de têtes coupées à reformer, un autre prépare ce travail devant la forge enflammée. 

« Opérateur céphalique »

Vous, pauvres malheureux que l’esprit Lunatique Des femmes d’à présent fait toujours enrager Et qui ne croyez pas les voir jamais changer, Amenez-les ici dedans notre boutique.

 De quelque qualité que leurs têtes pussent être,

Nous y mettrons si bien la lime et le marteau Que la Lune en son plein fût-elle en leur cerveau, Au sortir de chez nous, vous en serez le Maître.

Notre boutique jamais n’est point jamais déserte,

L’on y voit aborder de toutes nations Toutes sortes d’états et de conditions ; Jour et nuit, en tout temps, elle demeure ouverte.

On amène en vaisseaux, à cheval, en brouette,

Sans intermission I’on nous fait travailler. Nous n’avons pas le temps même de sommeiller, Car, tant plus nous vivons, leurs têtes sont mal faites.

Sur la gauche, un troisième en rectifie une à l’aide d’une lime. Du bateau, un porteur apporte encore d’autres têtes dans une brouette, à gauche elles arrivent sur un chariot tiré par un mulet et conduit par un singe. La forge est ainsi remplie de ces têtes à corriger , jusque sur les murs, En arrière-plan, sur un présentoir reposent d’autres têtes, peut-être celles refaites à neuf.

Surmontant la gravure, les quatre quatrains sont le boniment du marchand pour attirer les clients , avec une promesse faites aux « pauvres malheureux », ces maris que leur femme « fait toujours enrager » : « Nous mettrons si bien la lime et le marteau / […qu’] Au sortir de chez nous, vous en serez le Maître. » Le travail est incessant, « L’on y voit aborder de toutes nations / Toutes sortes d’états et de conditions », et donne l’impression que tous sont concernés par ces femmes à « l’esprit Lunatique », adjectif qui, au XVIIème siècle, sous-entend la folie. 

"Le massacre de Lustucru par les femmes"

​ Mais les femmes ne se laissent pas facilement faire ; elles s’en prennent alors à ce « forgeron d’enfer » , allusion mythologique au dieu forgeron de l’antiquité grecque, Héphaïstos, Vulcain pour les Romains, et surtout à leurs « jaloux maris ». Elles affirment hautement leur nature féminine : « il n’y a point de secret qui nous puisse faire autres que nous sommes ». À leur tour, elles se transforment donc en guerrières pour abattre leur ennemi : « donnons-lui cent coups, après sa mort, mettons-le en pièces, portons sa Diable de tête partout. »

La gravure montre qu’elles se sont emparées de la forge et des outils qui leur servent à combattre violemment. Elles lancent un véritable appel au meurtre ...

« Le massacre de Lustucru par les femmes »

II nous est besoin et nécessaire pour notre repos d’ôter du monde cet ennemi de notre sexe, ce forgeron d’enfer que se veut mêler de reforger, polir et rabonnir nos têtes, pour contenter l’esprit bourru de nos jaloux maris, qui croient faire beaucoup de nous envoyer chez Lustucru. Ils ont beau dire, il n’y a point de secret qui nous puisse faire autres que nous sommes, c’est pourquoi, afin que désormais il n’y ait plus d’opérateur si impudent qu’il n’en soit jamais parlé, allons toutes mettre fin à une si glorieuse entreprise, donnons-lui cent coups, après sa mort, mettons-le en pièces, portons sa Diable de tête partout. Témoin de nos courages, allons mettre le feu au vaisseau qui vient. 

"Complainte de Lustucru aux maris martyrs"

Alors qu'ils restent sur le seuil de la forge, apeurés, Lustucru implore les maris de lui apporter de l’aide , à lui le « bienfaiteur de [leur] ménage ». Mais ses cris restent vains, nul ne vient à son secours : « n’ayant plus de Lustucru, vos femmes vous feront enrager plus que jamais ». Il ne peut qu’accepter sa défaite, « Adieu il n’y a plus de Lustucru », et reconnaître la puissance des femmes, victorieuses . 

  « La complainte de Lustucru aux maris martyrs »

​Messieurs, aurez-vous bien la main si lâche de laisser massacrer Lustucru, ce bienfaiteur de vos ménages, celui qui a tant pour reforger et rabonnir les têtes de vos méchantes femmes, quoi faut-il que j’aie tant voyagé pour découvrir ce rare secret et en être si mal récompensé. Songez donc à me secourir promptement, car si vous attendez ma mort, vous êtes perdus ; n’ayant plus de Lustucru, vos femmes vous feront enrager plus que jamais, ayant vu bien que mes cris sont perdus. Je suis accablé, ces Diablesses m’ont surpris. Adieu il n’y a plus de Lustucru. 

Pour lire l'extrait

Parcours  : François Poulain de La Barre, De l’Égalité des deux sexes , 1673,  d'" Il n’y a rien de plus délicat… " à " … admises avec eux." 

Poulain de La Barre (1647-1723) a suivi des études de théologie, et, bien qu'adepte de la philosophie de Descartes, condamnée par l'Église, il devient prêtre, en charge d’une petite cure du diocèse de Laon. Cependant, il se convertit au protestantisme, ce qui le conduit, lors de la révocation de l’Édit de Nantes en 1685, à s’exiler en Suisse où il enseigne au Collège de Genève. Alors que les revendications des Précieuses se sont développées, il fait paraître anonymement à Lyon un essai, De l'égalité des deux sexes , sous-titré "Discours physique et moral où l'on voit l'importance de se défaire des préjugés".

Le terme « préjugés » est apparu à la fin du XVIème siècle, et, neutre à l'origine, il s’est très vite chargé d’une connotation péjorative pour définir une opinion contestable car faite à l’avance , sans preuves solides mais à partir des idées propres à un milieu, à une éducation. C’est donc en tant qu’adepte du rationalisme cartésien qu’il décide de dénoncer les « préjugés » qui pèsent sur les femmes , comme dans cet extrait, dans lequel il construit une argumentation rigoureuse .

Poulain de La Barre, De l'Égalité des deux sexes , 2ème édition

Poulain de La Barre, De l'Égalité des deux sexes, 2ème édition

1ère PARTIE : la notion de préjugé (des lignes 1 à 11) 

L'image des femmes

L’extrait s’ouvre sur un constat, la difficulté de s’opposer à l’opinion généralement admise , reprise : « les femmes sont inférieures aux hommes en capacité et en mérite », ce qui entraîne une conséquence : « elles doivent être dans la dépendance où nous les voyons ». C’est précisément contre ce jugement péjoratif que les Précieuses se sont élevées. Mais, si l’on peut concevoir que les femmes se défendent, il est plus difficile à un homme de se ranger à leurs côtés , d’où l’hyperbole initiale : « Il n’y a rien de plus délicat que de s’expliquer sur les femmes. » Le défenseur est, en effet, immédiatement suspect de partialité , « Quand un homme parle à leur avantage, l’on s’imagine aussitôt que c’est par galanterie ou par amour. », ou bien considéré comme un être à part, étrange, ce qu’accentue la formulation négative : « on ne manquera pas de regarder le sentiment contraire comme un paradoxe singulier. »

La dénonciation du "préjugé"

Ce début oppose nettement le « préjugé » à une conception fondée sur la raison , d’où l’injonction insistante : « Nous sommes remplis de préjugés, et il faut y renoncer absolument pour avoir des connaissances claires et distinctes. » Dès ce début, le pronom « nous » généralise la dénonciation du préjugé à propos des femmes , souligné par l’adverbe péjoratif qui en fait, étymologiquement, une opinion propre au « vulgus », c'est-à-dire au bas peuple méprisable : « celui qu’on porte vulgairement sur la différence des deux sexes ». La critique est ensuite renforcée par la façon dont La Barre, en les regroupant, met sur le même plan « [l]es savants et les ignorants ». Mais le préjugé est profondément enraciné , comme le mettent en valeur la litote qui introduit les comparatifs, « Il n’y en a point de plus ancien ni de plus universel », et l’adverbe d’intensité pour caractériser les tenants de cette opinion, « tellement prévenus ». Le préfixe identique pour les termes « préjugés » et « prévenus » annonce déjà l’erreur : l’opinion est formulée avant même toute réflexion .

2ème PARTIE : de l’erreur à la vérité (lignes 12 à 24) 

Les causes de l'erreur

C’est par le moyen d’une hypothèse que Poulain de La Barre dégage les causes de l’erreur que représente le préjugé : « si les hommes étaient plus équitables et moins intéressés dans leurs jugements. » Elle vient donc à la fois d’ un manque de justice dans la répartition des droits , et d’ une volonté égoïste de pouvoir , ce que reprend la négation restrictive dans l'accusation : « on n’a parlé jusqu’à présent qu’à la légère de la différence des deux sexes, au désavantage des femmes ». Cette double cause d'erreur est répétée :

pour le défaut de jugement , à travers la critique renforcée : « le peu de lumière et la précipitation » ;

pour l’égoïsme , par la reprise du terme « intérêt » opposé à « désintéressement ».

Une dernière cause d’erreur relève d’ une forme de paresse intellectuelle : « ce qu’on en a cru sur le simple rapport d’autrui et sans l’avoir examiné. » N'est-il pas plus simple de ne pas réfléchir par soi-même, de se fier aveuglément au jugement d’autrui ?

Rétablir la vérité

Face à ce comportement, l’écrivain cherche à  ramener ses lecteurs vers la vérité , à les éclairer, conformément à la volonté de ce « siècle des Lumières ». À travers des hypothèses, qu’il pose comme possibles, il présente ce rétablissement de la vérité comme aisé à réaliser , puisqu’il ne dépend que d’un changement de regard : « Cependant il ne serait pas nécessaire pour l’établir, d’employer aucune raison positive, si… », « « Il suffirait de les avertir… », « Il est certain qu’un homme qui se mettrait en cet état d’indifférence et de désintéressement, reconnaîtrait… », « Si cet homme était philosophe, il trouverait… ».

Ainsi, chacune de ces hypothèses conduit à la remise en cause du préjugé « au désavantage des femmes », leur infériorité que souligne le double comparatif : « les femmes sont moins nobles et moins excellentes que nous ». Par opposition, c’est l’orgueil du sexe masculin qui ressort , le fait de croire que « le nôtre a quelque prééminence naturelle par-dessus le leur ». Il invite ses lecteurs à prendre le contrepied, en établissant une gradation : d’abord il introduit un doute  par la conjonction interrogative, « si », puis il appelle à « juger sainement », ensuite il pose une injonction, « il faut y penser sérieusement », enfin il marque le résultat par le choix verbal, « renonçant à ce qu’on en a cru ». L’adverbe soutient donc une conclusion qui pose la vérité de façon catégorique : « il y a des raisons physiques qui prouvent invinciblement que les deux sexes sont égaux pour le corps et pour l’esprit. »

3ème PARTIE :  l'expression du préjugé (des lignes 25 à 40) 

Le paragraphe suivant donne la parole au camp adverse, dont il rappelle longuement les affirmations .

        Dans un premier temps , il généralise afin de montrer la force du préjugé porté par « chaque homme en particulier ». La seule restriction envisagée est une sorte de gêne, voire d’hypocrisie de celui qui hésiterait à formuler sa critique : encore faut-il « qu’il le veuille avouer sincèrement ». Le choix des temps dans l’hypothèse, « Si l’on demande ce qu’il pense des femmes en général », avec la principale insistante au futur, « il dira sans doute », annonce par avance la certitude du discours rapporté indirect. Son rythme binaire, avec la double restriction négative, « ne… que », met bien en évidence cet égoïste « intérêt » masculin , en plaçant en premier « elles ne sont faites que pour nous », puis le mépris , renforcé : « elles ne sont guère propres qu’à élever des enfants dans leur bas âge, et à prendre le soin du ménage ».

        Dans un second temps , Poulain de La Barre cherche à se montrer objectif , en acceptant d’atténuer le préjugé de certains adversaires qui admettraient la valeur des femmes : « Peut-être que les plus spirituels ajouteraient qu’il y a beaucoup de femmes qui ont de l’esprit et de la conduite. », ce terme de « conduite » leur reconnaissant un comportement moral, alors qu’il est souvent dénié.

Mais la structure de la fin du paragraphe, une longue période ternaire en gradation introduite par le connecteur « mais », détruit immédiatement, et avec force, ce jugement mélioratif .

La première subordonnée  confirme le  mépris envers les femmes : « si l’on examine de près celles qui en ont le plus, on y trouvera toujours quelque chose qui sent leur sexe ».

La deuxième repose sur une triple négation : « elles n’ont ni fermeté ni arrêt, ni le fond d’esprit  qu’ils croient reconnaître dans le leur ». Mais le verbe « ils croient » traduit à nouveau le sentiment orgueilleux de supériorité chez les hommes .

La troisième confirme cette exclusion , en la développant, dans une longue énumération d’infinitifs hypothétiques introduite par un mépris railleur : « ce serait une chose plaisante de voir une femme… » Ces infinitifs vont correspondre à tous les rôles essentiels à un État :

D’abord, il s’agit de l’éducation au niveau supérieur : « enseigner dans une chaire, l’éloquence ou la médecine en qualité de professeur » ; il n’appartient donc qu’aux hommes de former les esprits… ce qui pérennise le préjugé.

Vient ensuite le maintien de l’ordre , c’est-à-dire le soutien du pouvoir politique, donc la protection des hommes qui l’exercent : « marcher par les rues, suivie de commissaires, de sergents, pour y mettre la police ».

Après le pouvoir exécutif, est cité le pouvoir juridique , la défense des lois : « haranguer devant les juges en qualité d’avocat, être assise sur un tribunal pour y rendre justice, à la tête d’un parlement ». Ainsi les hommes s’assurent de leur supériorité légale.

Enfin, après la politique intérieure, sont énumérés trois exemples de la politique extérieure , la guerre et les négociations avec les autres pays : « conduire une armée, livrer une bataille et parler devant les républiques ou les princes comme chef d’une ambassade. »

Cependant, notons que cette énumération ne repose sur aucune argumentation justifiant ces exclusions , « leur avoir fermé l’entrée des sciences, du gouvernement, et des emplois. », dont l’ordre est significatif puisque vient d’abord le refus d’une instruction solide, puis de toute puissance politique, qui a enfin une conséquence économique. Les tenants du préjugé se protègent de toute critique en attribuant leur propre volonté de supériorité, qualifiée de « sagesse », à la religion : elle est  « un effet de la providence divine et de la sagesse des hommes ».

4ème PARTIE : la contre-argumentation (de la ligne 41 à la fin) 

La fin de cet extrait est la réponse faite par Poulain de La Barre à ses adversaires . Pour lui, ils n’ont qu’ un seul argument, l’ancienneté de cette image péjorative des femmes : « J’avoue que cet usage nous surprendrait, mais ce ne serait que par la raison de la nouveauté. » Il reprend, sous diverses formulations, cette idée que seule la tradition explique une telle conception.

D’abord, il l’avance par une première hypothèse, accentuée par un exemple : « Si en formant les états et en établissant les différents emplois qui les composent, on y avait aussi appelé les femmes, nous serions accoutumés à les y voir, comme elles le sont à notre égard. Et nous ne trouverions pas plus étrange de les y voir sur les fleurs de lys, que dans les boutiques. »

Une seconde hypothèse met en valeur cet argument par le superlatif : « Si on pousse un peu les gens, on trouvera que leurs plus fortes raisons se réduisent à dire que les choses ont toujours été comme elles sont, à l’égard des femmes ».

Il appelle ainsi le lecteur à réfléchir sur la conséquence alors tirée, qui fait de l’erreur du passé le fondement de l’avenir : « ce qui est une marque qu’elles doivent être de la sorte ». Quand à la justification donnée,  rejetée dans un irréel du passé, elle fait des hommes des juges suprêmes : « si elles avaient été capables des sciences et des emplois, les hommes les auraient admises avec eux. » Mais cette justification a été détruite dans l’argumentation précédente, car elle repose sur un syllogisme : 1- Les hommes sont plus sages que les femmes. 2- Or, ils les jugent inférieures à eux. 3- Donc, ils ont raison de leur interdire toute fonction publique. Cependant, ce syllogisme repose sur un première affirmation totalement subjective, qui pose précisément le préjugé…

Ce texte annonce déjà le siècle des Lumières : comme le feront les « philosophes », Poulain de La Barre entreprend de lutter contre les préjugés , en dénonçant nettement l’erreur de ceux qui prônent l’infériorité de la femme par rapport à l’homme. Il leur donne la parole pour mieux montrer le peu de valeur de leur argumentation , et ramener ses lecteurs à la vérité , en faisant appel à leur raison. De plus, il s’inscrit dans l’évolution  du XVIIème siècle  qui, dans la lignée des Précieuses, accorde un rôle croissant aux femmes, éduquées, cultivées, ce dont témoignent déjà les salons dans lesquels elles reçoivent auteurs et artistes.

Mais, bien qu’il ait été traduit et diffusé, son ouvrage sera loin de réussir à faire taire les discours, médicaux, juridiques, moraux, et religieux qui infériorisent la femme, jugée à la fois dangereuse, et trop faible, incapable par sa nature même de faire preuve de raison.

Voltaire, Éléments de la philosophie de Newton , 1738. Frontispice : le philosophe des « Lumières »

Voltaire, Éléments de la philosophie de Newton, 1738. Frontispice : le philosophe des « Lumières »

Cependant, il est frappant de constater que son affirmation, alors novatrice, « L’esprit n’a pas de sexe » sert d’épigraphe à l’essai de Simone de Beauvoir, Le deuxième Sexe , considéré comme fondateur, en 1949, de la réflexion féministe.

LECTURES CURSIVES : Molière face à Poulain de La Barre 

Alors même qu’au XVIIème siècle s’est développée la Préciosité, avec ses revendications visant à donner un juste « prix » aux femmes, traditionnellement jugées inférieures, la position de Molière traduit toute la difficulté de leurs luttes . Dans sa comédie L’École des femmes , représentée en 1662, en effet, il fait porter le blâme sur son personnage principal, Arnolphe, un tenant de la tradition qui oblige les femmes à une soumission totale aux hommes dans le cadre du mariage. En revanche, dans Les Femmes savantes , en 1672, c’est Armande qui, argumentant face à sa sœur Henriette, est rendue ridicule par son opposition à la tradition . 

Pour lire les deux extraits de Molière

Molière, L’École des femmes , 1662 : acte III, scène 2

La longue tirade d’Arnolphe met en évidence, dans les seize premiers vers, le mépris de l’homme envers celle qu’il a choisi d’épouser , déjà dénoncé par Poulain de La Barre. Il n’hésite pas à la rabaisser, en lui rappelant son origine sociale, « son « vil état de pauvre villageoise », et présente cette union comme un « honneur » qu’il lui « veut faire » par « ce nœud glorieux », adjectif amplifié par la diérèse.

Pour voir une explication détaillée

Mise en scène de L'École des femmes par Didier Bezace, 2001aire, 

Sa vision du mariage repose sur ce préjugé qui oblige la femme, vue comme une créature perfide, « libertine » et remplie de défauts, à « d’austères devoirs ». Au cœur de la tirade est affirmée la toute puissance masculine .

Mais Molière en dénonce l’excès par l’argument ridicule invoqué, « Du côté de la barbe est la toute-puissance. », et l’absurdité du recours aux mathématiques : « Bien qu’on soit deux moitiés de la société, / Ces deux moitiés pourtant n’ont point d’égalité ». Le chiasme accentue la soumission à laquelle la femme est donc contrainte : « L’une est moitié suprême et l’autre subalterne ; / L’une en tout est soumise à l’autre qui gouverne ». Une énumération souligne les qualités attendue de l’épouse, « docilité », « obéissance », « humilité », « profonde respect », en lui imposant le pouvoir de « son mari, son chef, son seigneur et son maître ».

Enfin, de même que  Poulain de La Barre montre que les tenants du sexiste s’appuient sur « la Providence divine » pour justifier leur préjugé, c’est aussi à la religion qu’Arnolphe fait appel pour effrayer Agnès par la menace du châtiment divin : « […] il est aux enfers des chaudières bouillantes / Où l’on plonge à jamais les femmes mal vivantes. »

Molière, Les Femmes savantes , 1672, I, 1, la tirade d’Armande

Dans les 7 premiers vers de sa tirade, Armande, au contraire, exprime avec force son refus du mariage , avec ce qu’il implique, se « claquemurer aux choses du ménage », considérer son époux comme une « idole », et se contenter de la maternité : « Laissez aux gens grossiers, aux personnes vulgaires, / Les bas amusements de ces sortes d’affaires. » Nous retrouvons, à la fin de sa tirade, la peinture de l’épouse faite par Arnolphe dans L’École des femmes , celle d’ une absolue soumission : c’est « être aux lois d’un homme en esclave asservie ».

Son injonction, « À l’esprit, comme nous, donnez-vous tout entière », est aussi une façon de s’opposer au préjugé qui, jugeant que les femmes n’ont pas compétences intellectuelles, leur interdit l’accès aux sciences, à une solide éducation égale à celle des hommes. Elle proclame ainsi son droit à l’égalité dans l'instruction , au développement de sa « raison ».

Mais, là où Poulain de La Barre cherche à détruire ce préjugé « au désavantage des femmes », Molière, lui, fait sourire du discours d’Armande, excessivement méprisant face à sa sœur qui aspire à se marier, « Mon Dieu, que votre esprit est d’un étage bas ! », et rendu excessif par sa formulation ridicule : « Mariez-vous, ma sœur, à la philosophie. »

Molière blâme donc à la fois la situation que subissent encore tant de femmes à son époque, en raison de mariages arrangés, imposés, et les excès de ces femmes « savantes », qui, elles refusent tout ce qui, à leurs yeux, relève de la « partie animale » de l’être humain. Sans se prononcer sur la notion d’« égalité entre les deux sexes », il appelle donc à un juste équilibre, et, surtout, au droit de la femme de choisir librement son destin .

François Poulain de La Barre, De l’Égalité entre les deux sexes , 1673, Préface

Toute préface a pour but de présenter l’ouvrage en indiquant l’objectif de l’auteur , ici posé dès l’ouverture de l’extrait : « De tous les Préjugés, on n’en a point remarqué de plus propre à ce dessein que celui qu’on a communément sur l’Inégalité des deux Sexes. » C’est ce à quoi il s’est employé dans le passage étudié précédemment.

Il rappelle ensuite  la thèse adverse ,  le contenu de ce préjugé, dont il montre à quel point il est admis de tous, y compris par « les Femmes même ». Tous justifient l’exclusion des femmes , ravalées à leur fonction biologique : « elles ont moins d’Esprit que les hommes », donc « elles doivent leur être inférieures en tout comme elles sont. »

Sa thèse , en écho au titre de son discours, est posée sous le titre « Règle de vérité », avec cette volonté « de n’admettre rien pour vrai qui ne soit appuyé sur des idées claires et distinctes », dans la lignée du rationalisme de Descartes : « les femmes sont aussi Nobles, aussi parfaites, et aussi capables que les hommes. »

Vient enfin l’annonce du plan , en réponse à deux catégories d’« adversaires » :

Pour les premiers, « le Vulgaire », c’est-à-dire les hommes ordinaires, il s’agira d’analyser la notion de « préjugé », en fait une « Tradition populaire » . C’est ce que nous avons observé dans l’extrait que nous avons étudié.

Pour les seconds, « presque tous les Savants », la démarche sera inversée : leur apporter des « raisons positives » de cette égalité des femmes aux hommes. Il souligne à ce propos le rôle joué par « l’Éducation » dans ces « défauts dont on les accuse ordinairement », qu’il va s’employer à nier.

La Préface confirme donc le rôle que Poulain de La Barre assigne à son discours : un réquisitoire contre la force du préjugé, un plaidoyer en faveur de l’égalité, mais aussi une volonté de rétablir la raison là où règne le poids de la tradition.

Langue  : Argumenter - convaincre et persuader  

Pour une étude détailléee

L’explication de l’extrait de Poulain de La Barre a montré l’importance d’analyser une argumentation, dans sa double dimension :

La volonté de convaincre implique de savoir distinguer la thèse soutenue par l’auteur de celle de ses adversaires, d’observer sa démarche logique pour s’opposer à eux et prouver sa vérité, et le rôle qu’il peut accorder à des exemples . Il fait ainsi appel à la raison de ses lecteurs.

La volonté de persuader dépasse l’appel à la raison, pour toucher les sentiments des lecteurs en renforçant sa propre opinion, en accentuant ses critiques, ses blâmes.

Les acquis seront donc révisés et complétés, notamment par une étude précise des connecteurs logiques et de la stratégie argumentative. Seront également récapitulés les procédés de modalisation : modalités et rythmes expressifs des phrases, choix lexicaux, recours aux figures de style.

Parcours : Marivaux, La Colonie , 1729, scène 13 

Pour lire la scène

Jouée en juin 1729, La Colonie n’a alors connu qu’une seule représentation, échec total : la pièce est retirée. Pourtant, Marivaux a déjà connu le succès au théâtre comme par ses articles parus dans Le Nouveau Mercure de France , puis dans les vingt-cinq numéros, de 1721 à 1724, du Spectateur français . Il est aussi un habitué des salons de Madame du Deffand et de Madame de Tencin, où s’agitent des idées nouvelles , notamment en faveur de droits à accorder aux femmes.

Il remanie et publie en 1750 cette courte comédie, dix-huit scènes, en un acte, qui met en scène, dans une île où il s’est exilé, un groupe d’hommes et de femmes , « obligés, grands et petits, nobles, bourgeois et gens du peuple, de quitter notre patrie pour éviter la mort ou pour fuir l’esclavage de l’ennemi qui nous a vaincus. » Pour diriger le gouvernement sont élus le seigneur Timagène, pour représenter la noblesse (Hermocrate aussi est un noble), et l’artisan Sorbin pour le tiers-état. Mais leurs décisions vont provoquer la colère des femmes , menées par la noble Arthénice et Madame Sorbin. Comment Marivaux met-il en scène la question de l’égalité entre les femmes et les hommes ? 

Affiche pour une représentation de La Colonie 

Affiche pour une représentation de  La Colonie 

Pour en savoir plus sur Marivaux

L'image des hommes

Un patriarcat sexiste

La scène s’ouvre sur les questions, calmes et polies, d’Arthénice, « Messieurs, daignez répondre à notre question; vous allez faire des règlements pour la république, n'y travaillerons-nous pas de concert ? À quoi nous destinez-vous là-dessus ? » Mais son appel à l’association des femmes et des hommes reçoit une réponse brutale et méprisante d’Hermocrate : « À rien, comme à l'ordinaire. » Il s’inscrit ainsi dans la conception héritée de l’antiquité, qui implique la soumission des femmes , ce que précise le second personnage : « C'est-à-dire à vous marier quand vous serez filles, à obéir à vos maris quand vous serez femmes, et à veiller sur votre maison. » En ajoutant «  on ne saurait vous ôter cela, c'est votre lot. », il justifie cette conception par la nature même des femmes, dont il fait une destinée incontournable .

C’est ce qui explique leur étonnement devant l’affiche et les droits revendiqués par les femmes, mis en valeur par les deux brèves questions : « D'épée, Madame ? », « Des femmes avocates ? ». En les limitant à exprimer leur surprise, Marivaux met en évidence à quel point le droit des femmes à participer à la vie politique, dans l’armée ou dans la justice, est inconcevable à leurs yeux , ce que confirme la négation catégorique redoublée lancée par Hermocrate, « Vous n'y songez pas », «  ne s’accorderaient jamais ».

Le poids de leur argumentation

Mais quel poids accorder à leur argumentation ?

En rapportant les revendications féminines aux qualités jugées nécessaires à l’exercice du pouvoir judiciaire, non seulement il les leur dénie, mais il attribue aux femmes les défauts inverses . À « la gravité de la magistrature », des juges, s’opposent, en effet, frivolité et superficialité, et, s’il leur manque « la décence du barreau », institution qui regroupe les avocats, cela sous-entend à la fois le manque de réserve et de mesure dans leur comportement, et, pire encore, leur irrespect des règles morales et des convenances. C’est d’ailleurs ce que traduit aussi l’allusion d’un autre homme à leur infidélité, à travers l’image des « cornes » qu’elles feraient porter aux maris trompés : « Et ce ne sera pas la seule coiffure que nous tiendrons de vous. » Mais, la justification de ce refus devient ridicule, puisqu’Hermocrate ne la fonde que sur le seul habillement : le « bonnet carré » des magistrats ne pourrait être porté « sur une cornette », coiffe de la femme. Mais quel rapport entre le costume propre à une fonction et les compétences attendues ?

Des personnages comiques

La scène se construit sur l’inversion de la situation . Alors qu’au début, les hommes veulent imposer leur autorité, nous pouvons imaginer leur gestuelle et leurs mimiques ridicules , à la fois déconcertées et indignées face à la parole féminine. Leur argumentation est sans valeur , et la fin de la scène réduit encore leur poids dans le débat à leur seule autorité, associée à leurs mépris pour celles qu’ils entendent bien dominer : « Seigneur Timagène, donnez vos ordres, et délivrez-nous de ces criailleries. » Mais la dernière réplique de Timagène, interrompue, révèle, en fait, l’impuissance masculine, puisqu’il est réduit au silence.

La parole des femmes 

Le conflit est mené par les femmes, avec une différence de ton entre Arthénice et Madame Sorbin , liée à leur statut social, la noblesse pour la première, le tiers-état pour l’autre, et il progresse au fil de l’argumentation .

Les revendications (des lignes 8 à 14)

Au mépris des hommes, Madame Sorbin répond par le même rejet brutal : « Est-ce là votre dernier mot ? Battez tambour ; ( et à Lina ) et vous, allez afficher l'ordonnance à cet arbre. ( On bat le tambour et Lina affiche. ) »  Notons déjà le lexique, emprunté à  l’armée et au pouvoir législatif, et qui traduit, par l’impératif, sa volonté d’imposer aux hommes le pouvoir des femmes : « Lisez l'affiche, l'explication y est. »

C’est Arthénice qui expose plus précisément le contenu des revendications , accentué par le rythme ternaire, d’abord avec la répétition de l’indéfini, « nous voulons nous mêler de tout , être associées à tout , exercer avec vous tous les emplois », puis avec l’énumération : « ceux de finance, de judicature et d’épée. » Il s’agit donc bien d’une demande à la fois d’ égalité de droits et d’ un rôle actif dans trois domaines sociaux dont la femme est exclue : l’économie, le pouvoir législatif et le pouvoir politique, alors soutenu par la puissance de l’armée.

Le rôle de l'éducation (des lignes 14 à 35)

        Le ton d’ Arthénice est sérieux, quand elle met l’accent sur l’importance de donner la même éducation aux filles qu’aux garçons : « sachez que jusqu'ici nous n'avons été poltronnes que par éducation. » Elle nie donc l’idée qui fonde l’infériorité féminine sur sa nature, en remplaçant l’inné par l’acquis : « Il n’y a que de l’habitude à tout. » Elle est aussi habile pour retourner à son avantage ce que les hommes considèrent comme un défaut typiquement féminin, le bavardage : « Je pense qu'on ne nous disputera pas le don de la parole. »

          Madame Sorbin reprend l’argument d’Arthénice sur le rôle de l’apprentissage, mais son langage fait sourire , tel son juron, « Mort de ma vie ! » ou son interpellation familière : « Tenez donc, c'est que nous n'avons pas la langue assez bien pendue, n'est-ce pas ? » Son attaque est aussi plus violente , avec une volonté de prendre sa revanche sur les hommes : « qu'on nous donne des armes, nous serons plus méchantes que vous », d’où l’élan de son énumération enthousiaste : « De même qu'au Palais à tenir l'audience, à être Présidente, Conseillère, Intendante, Capitaine ou Avocate. » Sa comparaison et l’exemple donné pour prouver son aptitude au combat sont également comiques : « je veux que dans un mois, nous maniions le pistolet comme un éventail : je tirai ces jours passés sur un perroquet, moi qui vous parle. »

Une contre-argumentation ironique (des lignes 35 à 41)

Arthénice a très bien perçu le ridicule de l’argument d’Hermocrate, et les questions qu’elle lui renvoie sont donc fortement ironiques : « Et qu'est-ce que c'est qu'un bonnet carré, Messieurs ? Qu'a-t-il de plus important qu'une autre coiffure ? » Elle se livre ensuite à une critique de la partialité de la justice qui, puisque le pouvoir est entre les mains des hommes, est guidée par leur intérêt : « D'ailleurs, il n'est pas de notre bail non plus que votre Code ; jusqu'ici c'est votre justice et non pas la nôtre ». Sa critique va plus loin, puisqu’elle signale aussi la corruption possible , car les juges peuvent se laisser séduire par une femme : « justice qui va comme il plaît à nos beaux yeux, quand ils veulent s'en donner la peine ».  

Son hypothèse, la participation des femmes au pouvoir, « si nous avons part à l'institution des lois », conduit à un rejet méprisant , et elle renvoie plaisamment à son adversaire son argument vestimentaire : « nous verrons ce que nous ferons de cette justice-là, aussi bien que du bonnet carré, qui pourrait bien devenir octogone si on nous fâche ». Mais sa conclusion, dont le futur affirme la certitude, accroît encore la critique d’ une justice qui ne joue pas son rôle, puisqu’elle ne protège pas les plus faibles : «  la veuve ni l'orphelin n'y perdront rien. »

Une mise en scène de l'Atelier théâtre de l'École alsacienne 

Une mise en scène de l'Atelier théâtre de l'École alsacienne  

Le plaidoyer final en faveur de l'égalité (de la ligne 43 à la fin)

La force de l'argumentation

​ Dans la dernière partie de la scène, l’argumentation d’Arthénice va plus loin, car elle fait de l’inégalité entre les femmes et les hommes la cause première des reproches adressés à la politique . Marivaux écrit, en effet, à une époque où la critique contre les abus de la monarchie absolue s’accentue.

Son discours est renforcé par  tous les procédés de la rhétorique .

Elle introduit son argument par une litote, en les interpellant par une interrogation oratoire : « il n'y a point de nation qui ne se plaigne des défauts de son gouvernement ; d'où viennent-ils, ces défauts ? »

Le rythme ternaire de sa réponse, en gradation, souligne son accusation : « C'est que notre esprit manque à la terre dans l'institution de ses lois, c'est que vous ne faites rien de la moitié de l'esprit humain que nous avons, et que vous n'employez jamais que la vôtre, qui est la plus faible. » Le verbe « manque », les négations, « rien », « jamais », soutiennent sa colère contre les hommes qui refusent aux femmes toute participation à la vie sociale alors qu’elles représentent « la moitié de l’esprit humain », et, à son tour, elle rabaisse les hommes par le superlatif péjoratif : ils représentent « la part la plus faible » de l’humanité.

Un ultime argument est invoqué, qui fait appel à la religion , prudemment rattaché – car au XVIIIème siècle la censure peut intervenir – à une société ancienne, encore polythéiste : « C’est que le mariage qui se fait entre les hommes et nous devrait aussi se faire entre leurs pensées et les nôtres ; c’était l’intention des dieux, elle n’est pas remplie, et voilà la source de l’imperfection des lois ». Elle considère que, l’être humain étant à la fois corps et esprit, l’union des corps devrait impliquer aussi celle des esprits . Cet appel à la religion lui permet de justifier la révolte des femmes qui fonde l’intrigue de la comédie : « l’univers en est la victime et nous le servons en vous résistant. »

La force du rejet

Arthénice impose son autorité sur ses interlocuteurs masculins par le rejet brutal qui encadre son argumentation : « Monsieur, je n'ai plus qu'un mot à dire, profitez-en », « J’ai dit ; il serait inutile de me répondre, prenez votre parti, nous vous donnons encore une heure, après quoi la séparation est sans retour, si vous ne vous rendez pas ; suivez-moi, Madame Sorbin, sortons. » Les phrases sont brèves et énergiques, conduisant à une menace finale . 

Cependant, le rôle de Madame Sorbin, qui s’associe à  ce rejet  permet de maintenir le comique car chaque réplique est chargée d’ironie, quand elle se moque, par exemple de l’accusation d’infidélité : « Ah ! la belle pointe d'esprit ; mais finalement, il n'y a rien à rabattre, sinon lisez notre édit, votre congé est au bas de la page. » Son commentaire, emprunté au domaine de la confection vestimentaire, résume plaisamment l’argument élaboré d’Arthénice, de même que son adieu : « Voilà ce que c’est, faute d’étoffe l’habit est trop court. », « Notre part d’esprit salue la vôtre. »

L’intrigue repose sur une utopie , étymologiquement « lieu de nulle part », ici une île loin de la société, et à une époque qui, à la fois, se rapproche du XVIIIème siècle, par certains personnages, comme Madame Sorbin, mais aussi de l’antiquité par les prénoms des « nobles » et le pluriel, les « dieux ». Ce choix offre l’avantage de permettre une inversion du réel, ici la révolte des femmes contre le pouvoir traditionnellement réservé aux hommes .

Cela offre aussi à ce débat sa double tonalité :

L’argumentation polémique , essentiellement menée par Arthénice, recourt à tous les procédés de l’art oratoire ;

Mais le comique est maintenu , notamment grâce au personnage de Madame Sorbin, afin de ridiculiser les personnages masculins .

Mais ce comique interroge aussi sur la position de Marivaux : faut-il prendre au sérieux ces revendications féminines ? Pouvons-nous réellement voir en lui un précurseur du féminisme, tel qu’il pourra s’affirmer dans les siècles suivants ? Ou bien s’agit-il seulement pour lui de soutenir ces femmes qui, dans les salons, apportent la preuve de leur esprit et réclament leur droit de ne pas se limiter aux soins du ménage et à la maternité ? La scène XVIII de la pièce, son dénouement, nous invite à nuancer son engagement , puisque, alors qu’une « foule innombrable de sauvages » menace d’attaquer la colonie, tout rentre dans l’ordre . Madame Sorbin confie à son époux le soin de les défendre, « Viens, mon mari, je te pardonne ; va te battre, je vais à notre ménage. », et Timagène conclut : « Je me réjouis de voir l’affaire terminée. Ne vous inquiétez point, Mesdames ; allez vous mettre à l’abri de la guerre, on aura soin de vos droits dans les usages qu’on va établir. »

Parcours : Voltaire, Mélanges, pamphlets et œuvres poétiques , « Femmes, soyez soumises à vos maris », 1759-1768, de " L’abbé de Châteauneuf la rencontra un jour… " à " … madame la Maréchale. " 

Publié dans les Mélanges, Pamphlets et Oeuvres politiques de Voltaire, ce texte s’inscrit dans la lignée des premières revendications formulées par les Précieuses au XVII° siècle , notamment autour du droit des femmes à l’éducation, auquel un philosophe des « Lumières », tel Voltaire, ne pouvait pas rester indifférent. N’est-il pas lui-même un rebelle, en lutte contre les abus de la monarchie absolue, et contre tous les excès du fanatisme religieux, comme le prouve son engagement en faveur de Calas, de Lally-Tollendal et de bien d’autres  ?

De plus, en mondain qu’il est, Voltaire a fréquenté les salons, le plus souvent dirigés par des femmes lettrées et émancipées , et, à l’époque où il compose ce texte, exilé au château de Cirey, il partage la vie d’Emilie du Châtelet, modèle des femmes cultivées de son temps. Elle aurait pu, en effet, prononcer les propos que Voltaire prête à son personnage, la Maréchale de Grancey face à l’abbé de Châteauneuf, à partir de la citation de saint Paul, tirée de « l’Épître aux Ephésiens », qui lui sert de titre. Les deux protagonistes de ce dialogue fictif appartiennent au XVII° siècle, l’une étant morte en 1694, l’autre en 1704, Voltaire disposait donc d’une totale liberté pour les faire s’affronter.   Comment Voltaire défend-il les revendications des femmes contre les inégalités qu’elles subissent ?

Pour une biographie détaillée de Voltaire

Un réquisitoire 

Contre la tradition religieuse

En reprenant cette citation de saint Paul qui l’indigne, la Maréchale dénonce d’abord la tradition religieuse, et de façon très irrespectueuse , en parlant d’un « livre qui traînait » et de « quelque recueil de lettres » pour qualifier des épîtres auxquelles l’Église catholique accorde la valeur de textes sacrés. La réaction indignée de l’abbé souligne d’ailleurs ce sacrilège : « Comment, Madame, savez-vous bien que ce sont les Épîtres de saint Paul ? » Mais cela ne l’empêche pas de récidiver en parlant très familièrement de celui qui est un des « Pères de l’Eglise » : « Il ne m’importe de qui elles sont ; [...] votre saint Paul était un homme très difficile à vivre. » Tout en le traitant avec mépris d’« impoli », e lle s’implique personnellement, en comparant ce saint à son mari , ce qui fait de lui un homme bien ordinaire qu’une femme peut combattre : « je lui aurais fait voir du pays » est une expression très familière aussi pour expliquer qu’elle lui aurait montré ce que peut faire une femme insoumise.

Les Épîtres de Saint-Paul 

Les Épîtres de Saint-Paul

Son attaque se développe ensuite dans trois directions .

        D’une part, elle s’élève de manière globale contre l’idée, héritée de la conception religieuse, d’une infériorité de la femme qui conduit à exiger d’elle le respect et une absolue obéissance, comme le prouve sa reprise de l’adjectif « soumises » et de l’impératif « Obéissez« .

        Indépendamment de ce refus initial, elle rappelle, d’autre part, le seul contenu de la promesse échangée lors du mariage : « nous nous promîmes d’être fidèles,[...] ni lui ni moi ne promîmes d’obéir ». Aussitôt après, d’ailleurs, cette promesse est plaisamment réduite à néant, ce qui dévalorise, de ce fait, la valeur sacrée du mariage : « je n’ai pas trop gardé ma promesse, ni lui la sienne ». La maréchale assume donc, sans la moindre gêne devant un abbé, son libertinage.

        Enfin, son dernier reproche porte sur l’éducation donnée aux femmes dans les couvents , avec un lexique très péjoratif pour qualifier ceux qui y enseignent, « des imbéciles ». Le chiasme qui suit met en évidence son blâme : « qui nous apprennent ce qu’il faut ignorer , et qui nous laissent ignorer ce qu’il faut apprendre ». 

Ainsi, selon elle, l’Église fait tout pour maintenir la femme dans son état d’infériorité, considéré comme originel .

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Mise en scène de L’École des femmes avec D. Auteuil et L. Thibault. Théâtre de l’Odéon, 2008

Contre l'idée d'infériorité "naturelle"

Le second argument que la maréchale va combattre est celui qui fonde cette soumission sur une infériorité physique naturelle de la femme . Elle va ridiculiser cet argument en recourant à l’ironie . En fait de physique, elle reprend la phrase d’Arnolphe, tirée de L’École des femmes de Molière : « Du côté de la barbe est la toute-puissance ». Sa colère peut ainsi exploser, soutenue par l’antiphrase exclamative (« Mais voilà une plaisante raison pour que j’aie un maître ! »), par l’interjection, « Quoi ! », et l’interrogation oratoire. En mettant l’accent sur ce seul détail physique, elle rapproche l’homme de l’animal, ce qui est loin de le rendre supérieur : « parce qu’un homme a le menton couvert d’un vilain poil rude, qu’il est obligé de tondre de fort près, et que mon menton est né rasé, il faudra que je lui obéisse ? »

En fait de force physique, elle procède ensuite à une réduction progressive , en passant des « muscles plus forts que les nôtres » à l’usage dérisoire que les hommes en font : « ils peuvent donner un coup de poing mieux appliqué ». L’homme apparaît ainsi comme uniquement occupé à se battre, faisant preuve d’une violence irraisonnée.  

Les répliques de la Maréchale représentent donc une critique virulente des abus des hommes, jugés coupables de vouloir faire des femmes leurs « esclaves » .    

Un plaidoyer 

Parallèlement, la Maréchale se fait l’avocat des victimes : son discours vise à leur rendre justice, en leur redonnant des droits que son argumentation va s’employer à légitimer.

En faveur des femmes victimes

Elle insiste d’abord sur leur statut de victimes . Si, en effet, l’extrait s’ouvre sur son indignation personnelle (« rouge de colère »), très vite il évolue vers une vision collective par le passage au pluriel dans les interrogations oratoires, et le choix du pronom « nous » : « et pourquoi soumises, s’il vous plaît ? », « Sommes-nous donc des esclaves ? »

Cette victimisation collective s’appuie sur une image péjorative de la maternité renforcée par les interrogations oratoires nombreuses, et par l’anaphore de « N’est-ce pas assez ». La Maréchale développe une vision audacieuse, même si elle utilise des périphrases pour énumérer tous les inconvénients d’être une femme qu’elle reprend à son compte : les femmes sont « sujette[s] tous les mois à des incommodités très désagréables », la grossesse devient « une maladie de neuf mois, qui quelquefois est mortelle », idée reprise par « la suppression d’une de ces douze maladies par an […] capable de me donner la mort », enfin l’accouchement se fait dans « de grandes douleurs ». N’oublions pas le nombre de femmes qui, faute d’une élémentaire hygiène et d’un suivi médical sérieux, mouraient en accouchant au XVIII° siècle !

La dernière touche ajoutée à ce triste tableau est le rappel de la minorité juridique de la femme , qui n’a pas le droit de gérer ses biens, ni même de garder un héritage : ainsi un fils pourra la « plaider quand il sera majeur », c’est-à-dire la dépouiller de tout. Le statut de la femme n’est donc guère enviable à cette époque…

En faveur de l'égalité

Il est logique alors que la Maréchale revendique la reconnaissance d’ une égalité entre l’homme et la femme, qu’elle fonde sur une double argumentation .

         Elle remplace habilement l’idée d’une différence naturelle (« des organes différents de ceux des hommes ») par celle d’ une complémentarité qui rétablit une égalité : « nous rendant nécessaires les uns aux autres ». 

       Puis une fois rétablie une forme d’égalité physique, elle revendique l’égalité intellectuelle , en détruisant l’argument masculin par la connotation péjorative des verbes qui le présentent : « Ils prétenden t avoir aussi la tête mieux organisée, et, en conséquence, se vantent d’être plus capables de gouverner ». Elle répond à cette affirmation masculine par un exemple , celui de la « princesse allemande », rappel de l'origine de l'impératrice Catherine II de Russie pour laquelle Voltaire a toujours témoigné une vive admiration, comme le souligne l’énumération élogieuse, soutenue par la récurrence de « toutes/tous ». Il s’agit ici de l’image du monarque « éclairé », idéal du siècle des Lumières, rapportée à une femme, d’où la conclusion, logique pour l’Encyclopédiste que fut Voltaire : pour qu’une femme égale un homme, il suffit d’augmenter ses connaissances , de lui fournir une véritable instruction.

Fedor Rotokov, Portrait de Catherine II de Russie, 1763. Huile sur toile, 155,5 x 139. Galerie Tretiakov

Cet extrait résume bien les premières luttes féministes , en associant l’idée d’égalité à une lutte contre la tradition religieuse , qui fait de la femme une pécheresse descendant d’Ève, et à une revendication en faveur de l’éducation . De nombreux traités, tels ceux de Choderlos de Laclos, de Condorcet, de Madame d’Épinay…, insistent, au XVIII° siècle, sur l’importance de l’instruction à donner aux filles. Mais les résistances ne disparaîtront pas si facilement, comme le prouve la place, totalement subalterne, que Rousseau accorde à « Sophie » dans Émile ou de l’Éducation , et les objectifs éducatifs, conformes à la tradition, qu’il lui fixe…

Il est aussi très représentatif de l’ironie voltairienne , ici dans un dialogue fictif qui, plus vivant, accentue la force de la critique . Les personnages n’y sont que des porte-parole de l’auteur, mais le fait de déléguer son rôle à une femme rend l’argumentation plus crédible. Quant à l’abbé, au-delà de la critique religieuse, il n’est, en fait, que la représentation du lecteur, adversaire que Voltaire veut convaincre, ce que met en valeur la dernière phrase de l’extrait..

Fedor Rotokov, Portrait de Catherine II de Russie , 1763. Huile sur toile, 155,5 x 139. Galerie Tretiakov

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Louis Carrogis, dit Carmontelle, Portrait de Madame d’Épinay , 1759. Aquarelle, gouache et sanguine, 26,5 x 16. Musée Condé, Chantilly

AUTOUR D'ÉMILIE DU CHÂTELET 

Lecture cursive : Discours sur le bonheur , 1779

Le bonheur est un des thèmes principaux du siècle des Lumières , qui ne l’envisage plus comme réservé à l’au-delà, dans le paradis, mais « hic et nunc », dans la société. L’originalité de Madame du Châtelet (1706-1749) est d’aborder cette question du point de vue d’une femme .

Il est certain que l'amour de l'étude est bien moins nécessaire au bonheur des hommes qu'à celui des femmes. Les hommes ont une infinité de ressources pour être heureux, qui manquent entièrement aux femmes. Ils ont bien d'autres moyens d'arriver à la gloire, et il est sûr que l'ambition de rendre ses talents utiles à son pays et de servir ses concitoyens, soit par son habileté dans l'art de la guerre, ou par ses talents pour le gouvernement, ou les négociations, est fort au dessus de [celle] qu'on peut se proposer pour l'étude ; mais les femmes sont exclues, par leur état, de toute espèce de gloire, et quand, par hasard, il s'en trouve quelqu'une qui est née avec une âme assez élevée, il ne lui reste que l'étude pour la consoler de toutes les exclusions et de toutes les dépendances auxquelles elle se trouve condamnée par état.

Ce court extrait met en évidence l’inégalité entre les femmes et les hommes , qui ont, eux, « une infinité de ressources pour être heureux », interdites aux femmes « exclues, par leur état, de toute espèce de gloire », idée répétée : « toutes les exclusions et […] toutes les dépendances auxquelles elle se trouve condamnée par état ». La seule possibilité offerte à une femme, faute de pouvoir servir le progrès de son pays, est un progrès personnel, par « l’étude » . En précisant qu’elle aurait le pouvoir de la « consoler », elle suggère que cette exclusion sociale fait souffrir les femmes, et apporte aussi une explication à son propre choix de vie.

À sa mort, Voltaire écrit d’ailleurs : « J'ai perdu un ami de vingt-cinq années, un grand homme qui n'avait de défaut que d'être femme, et que tout Paris regrette et honore. On ne lui a pas peut-être rendu justice pendant sa vie. »

Chatelet.jpg

Exposé : portrait d'Émilie du Châtelet

Les exposés proposés dans cette séquence ont pour objectif de s’entraîner à l’oral, par une prise de parole expressive, rapide mais construite. Il ne s’agit donc pas de faire une biographie complète d’Émilie du Châtelet, mais de montrer ce qui, à son époque, a fait d’être une femme d’exception , s’intéressant aussi bien aux lettres, à la philosophie, qu’aux sciences. On ne se limitera donc pas à son rôle aux côtés de Voltaire, même s’il a été important pour faire connaître les théories de Newton. On montrera sa volonté de dépasser les interdits de son temps , par exemple celui de participer aux conférences de l’Académie des Sciences de Paris, ou à des discussions dans les cafés parisiens : en 1734, elle s’habille même en homme pour entrer au café Gradot et discuter avec d’autres scientifiques.

Maurice Quentin de La Tour, Madame du Châtelet à sa table de travail ,    .Huile sur toile, 120 x 100. Château de Breteuil, Choisel,

PORTRAITS DE FEMMES : George Sand et Camille Claudel 

La Révolution française, malgré la Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen , n’a pas suffi à libérer les femmes, mais des combats féministes ont été menés par plusieurs femmes, à l’exemple d’Olympe de Gouges. Mais l’observation des acquis des femmes grâce à la révolution justifie le jugement sévère de Condorcet qui souligne à propos des révolutionnaires, en juillet 1790 dans un article « Sur l’admission des femmes au droit de cité » : « Tous n’ont-ils pas violé le principe de l’égalité des droits, en privant tranquillement la moitié du genre humain de celui de concourir à la formation des lois, en excluant les femmes du droit de cité ? »  Ils se méfiaient, en effet, des femmes, et leur ont peu à peu fermé leurs clubs, en cherchant à les écarter de toute fonction publique. Même si, en 1792, est votée une loi sur le divorce, elle fut très vite remise en cause… et au XIX° siècle les luttes vont se poursuivre . Alexandre Dumas fils les baptise même « féministes », terme qui, pour lui, n’a rien d’un compliment ! On attend encore de la femme douceur et soumission totale à son devoir d’épouse et de mère… 

Camille Claudel sculptant le plâtre de Vertumne et Pomone, vers 1903

Camille Claudel sculptant le plâtre de Vertumne et Pomone, vers 1903

Trois portraits de George Sand : de la féminité à  l'affirmation masculine

Deux femmes artistes , l’une qui écrit sous le pseudonyme masculin de George Sand, adopté dès 1829, l’autre sculptrice, Camille Claudel, s’inscrivent dans cette volonté d’imposer une nouvelle image de la femme. Est donc proposé de réaliser un court exposé oral, entraînement à la seconde partie de l’épreuve orale de l’EAF, pour en faire le portrait . 

-   George Sand (1804-1876) : pour découvrir une femme de combats.

- Camille Claudel (1864-1943) : de l'amour pour Rodin à l'affirmation artistique personnelle.

Parcours  : Louise Michel, Mémoires , 1886, d’« Esclave est le prolétaire… » à « … le droit de parler des femmes. »

Pour lire l'extrait 

La fin du XIXème siècle voit la montée du syndicalisme et les premiers combats du « prolétariat », auxquelles participent activement les femmes. C’est le début d ’un féminisme plus engagé politiquement et socialement , et dans ces combats, Louise Michel joue un rôle exemplaire. Sa naissance illégitime – elle est fille de la servante d’un châtelain – la rend très vite sensible au sort des femmes, puisqu’elle est chassée du château à la mort de son père, et elle choisit, en toute logique, le métier d’institutrice. Montée de province à Paris, elle fonde la « Société de moralisation des femmes », destinée à aider celles-ci à vivre de leur travail.

Quand éclate la Commune, elle prend les armes aux côtés des plus radicaux , d’où son surnom de « Vierge rouge » , et se fait arrêter, puis déporter en Nouvelle-Calédonie : elle n’accepte aucune des propositions d’amnistie qui lui sont faites, et ne revient en France qu’en 1880, bien décidée à reprendre la lutte. Ses activités militantes se poursuivent, alors même qu’elle est la cible d’un attentat, et souvent arrêtée lors de manifestations . Partageant son temps entre la France et l’Angleterre, jamais elle ne cessera d’animer des luttes libertaires. 

Louise Michel, Mémoires, 1886

C’est ce parcours que retracent ses Mémoires , autobiographie, mais qui, conformément au sens de son titre, unit fortement la vie personnelle aux événements de la vie collective. Elle s’y livre, comme dans cet extrait, à un violent plaidoyer en faveur des femmes.   Quelle image donne-t-elle de leur sort et de quelle façon leur propose-t-elle de s’en libérer ?

La femme esclave 

Alfred Roll, La grève des mineurs de Carnaux en 1880. Gravure in Supplément illustré du Petit Journal. Archives municipales de Toulouse

Un esclavage économique

D’abord, il s’agit d’un esclavage économique, car le texte s’inscrit dans la réflexion marxiste sur la « lutte des classes » entre le prolétariat et le capital, ici représenté par « l’entrepreneur ». Dans cette réflexion, la femme occupe la place d’un sous-prolétariat , réduite à un état encore pire que celui des hommes , ce que met en relief l’inversion et le parallélisme de la phrase d’ouverture : » Esclave est le prolétaire, esclave entre tous est la femme du prolétaire ». La formule se veut percutante, et prend ainsi valeur de vérité.

Alfred Roll, La grève des mineurs de Carnaux en 1880 . Gravure in Supplément illustré du Petit Journal. Archives municipales de Toulouse

Cette dénonciation s’appuie sur une analyse de la condition économique de la femme . « Et le salaire des femmes ? », lance Louise Michel, et la réponse qu’elle donne à cette interrogation oratoire le réduit progressivement à néant : « un leurre », « illusoire », « c’est pire que de ne pas exister ». Puis elle élargit l’attaque à la place des femmes dans le monde du travail, notant d’abord que le chômage est plus important dans la population féminine : « les unes ne trouvent pas de travail ». En même temps, les femmes commencent à avoir conscience de leur exploitation, et la refusent alors. C’est ce que souligne l’antithèse dans le parallélisme : « un travail qui leur rapporte tout juste le fil qu’elles mettent [de quoi se vêtir], mais rapporte beaucoup à l’entrepreneur ». Ainsi Louise Michel affirme que les femmes en sont réduites à la misère , en recourant à un lexique imagé et violent, renforcé par le rythme ternaire : « crever de faim dans une trou, si elles peuvent, au coin d’une borne et d’une route », « poussées par la faim, le froid, la misère ». Cette violence rend leur sort pathétique .

Un esclavage psychologique et social

Dans ces conditions, que reste-t-il à la femme ? Rien, car elle subit aussi un esclavage psychologique et moral.

Certes, elle peut toujours entrer au couvent, ce même couvent qui éduque encore bien des femmes… Mais c’est alors la promesse d’une mort lente , mise en place à travers la comparaison, « elle se cache comme dans une tombe ». Il s’agit même d’une forme de torture, et les sonorités de la phrase, surtout l’allitération en [ R ], imitent cette destruction : « l’ignorance l’étreint, les règlements la prennent dans leur engrenage, broyant son cœur et son cerveau ». Le couvent, bien loin d’être un refuge, est donc, à ses yeux, une solution encore pire.

La femme au foyer

Et le mariage, dira-t-on ? Il n’est, pour Louise Michel, qu’ une autre forme d’esclavage, d’oppression : « dans son ménage le fardeau l’écrase ».

La prostitution

Il ne lui reste donc plus, pour survivre, que la prostitution, car après tout « il y en a qui tiennent à la vie »… Sont-elles coupables alors ? Louise Michel prend violemment le parti des prostituées , en justifiant leur choix. D’une part, leur seul capital est « leur corps », c’est donc la seule chose qu’elles puissent vendre : « Dans la rue, elle est une marchandise ». D’autre part, elles sont aussi victimes des proxénètes , hommes et femmes, car leur misère en fait des proies faciles , « attirées par les drôles et drôlesses qui vivent de ça ». Le lexique est ici nettement péjoratif contre ceux qui profitent ainsi de la misère des femmes, de même que la métaphore qui les désigne : « il y a des vers dans toutes les pourritures ». Ce paragraphe se ferme sur une image pathétique : « les malheureuses se laissent enrégimenter dans l’armée lugubre qui traîne de Saint-Lazare à la Morgue », Saint-Lazare est l’hôpital qui accueille alors les prostituées, mais souvent trop tard pour les guérir, d’où leur fin « à la Morgue », car personne ne viendra réclamer leur corps pour les enterrer dignement. La femme se trouve ainsi déshumanisée , source de « dégoût » car méprisée « dans le monde ». 

De cela ressort la domination masculine qui fait de la femme la victime par excellence , comme le montre l’hyperbole qui amplifie son état d’asservissement : « Partout l’homme souffre dans cette société maudite ; mais nulle douleur n’est comparable à celle de la femme ». Les femmes sont donc nommées « ces maudites », leur sort paraissant ainsi relever d’une fatalité quasi divine, comme si elles expiaient, en quelque sorte, le péché originel d’Ève…

La révolte 

La femme au foyer. Gravure

La femme au foyer. Gravure

Gilbert-Martin, La citoyenne Louise Michel, caricature in Don Quichotte , 5 mai 1882 

Une revanche contre l'homme

Dans cet extrait, l’homme se retrouve accusé . C’est, en effet, son désir qui entretient la prostitution : « S’il n’y avait pas tant d’acheteurs, on ne trafiquerait pas sur cette marchandise ». C’est aussi « pour son plaisir » qu’il a poussé les femmes à « développ[er] leur coquetterie et tous les autres vices » qui vont leur être « agréables ». Mais, puisque l’homme est responsable de la corruption morale des femmes, il ne doit donc pas s’étonner d’en devenir à son tour la victime.

On observe ainsi, chez l’auteur, une vraie  joie quand elle constate la façon dont les femmes vont prendre leur revanche sur le « pante », c’est-à-dire un bourgeois, client un peu naïf, déjà par le vol : « Tant mieux ! « , s’exclame-t-elle, « Pourquoi y allait-il ? » Et si elles vont jusqu’au meurtre, l’approbation devient de l’enthousiasme : « Bravo ! Elle débarrasse les autres d’un danger, elle les venge ». Et le discours devient un véritable appel à cette vengeance : « il n’y en a pas assez qui prennent ce parti-là ». Sans aller jusque là, le simple fait de jouer les « femmes fatales », de ruiner les hommes et de les perdre de réputation, est déjà en soi une revanche : en faisant souffrir les hommes, elles retournent contre eux les artifices que ceux-ci les ont forcées à utiliser.

C’est une guerre totale entre hommes et femmes dont Louise Michel dessine les contours, signalée par la récurrence du mot « armes », par le double adjectif qui les qualifie, « muettes et terribles » et la double exclamation qui suit ressemble au cri de triomphe d’un enfant qui prend sa revanche : « il ne fallait pas les mettre entre leurs mains ! », « C’est bien fait ! ».

L'appel à la révolution

Mais le discours constitue surtout un appel à une vraie révolution , car, face au pouvoir masculin, aucune issue n’est possible dans ce qu’elle nomme « le vieux monde », c’est-à-dire la société de cette fin de siècle. La femme n’a rien à attendre des hommes qui veulent qu’« elle n’empiète[...] ni sur ses fonctions ni sur ses titres ».

Pire encore, elle ne peut même rien espérer des théoriciens les plus progressistes, tel Proudhon dont elle reprend la formule qui maintient la femme dans son infériorité par la négation restrictive : elles « ne peuvent être que ménagères ou courtisanes ». La misogynie reste encore bien enracinée, même chez les penseurs révolutionnaires. ! Elle en arrive ainsi au  rejet de l’organisation politique, c’est-à-dire de la démocratie républicaine . Elle désigne ainsi les « titres », marques du pouvoir, par un lexique imagé très méprisant : « guenilles » ou « défroques », vieux vêtements usagés, « c’est trop rapiécé, trop étriqué pour nous ». Elle recourt également à une ironie sarcastique pour souligner la peur des hommes face au pouvoir croissant des femmes : « Rassurez-vous encore, messieurs, nous n’avons pas besoin du titre pour prendre vos fonctions quand il nous plaît ! ».  Dans  le dialogue qu’elle entame avec les hommes, son mépris met en valeur leur faiblesse : « Vos titres ? Ah bah ! [...] faites-en ce que vous voudrez ». Elle crée ainsi un contraste avec la force des femmes, affirmée d’abord par la menace posée dans un futur proche : «  Le temps n’est pas loin où vous viendrez nous les offrir, pour essayer par ce partage de les retaper un peu ». Les femmes répareraient, en quelque sorte, la vie politique. Cette menace semble d’ailleurs s’accélérer quand elle passe au présent, accordant aux femmes une toute-puissance par l’exclamation : «  nous n’avons pas besoin du titre pour prendre vos fonctions quand il nous plaît ! »

Des revendications

Il ne reste plus alors à Louise Michel qu’à poser ses revendications. D’abord nous retrouvons un thème récurrent depuis les luttes des Précieuses au XVII° siècle : « Ce que nous voulons, c’est la science et la liberté », l’association des deux termes montrant toute l’importance de l’éducation dans le progrès de la condition féminine . 

Parallèlement, par les deux interrogations oratoires, elle rappelle, comme le faisait déjà Olympe de Gouges, la place que les femmes prennent dans les combats révolutionnaires, ce qui leur donne des droits égaux à ceux des hommes : « Nos droits, nous les avons », affirme-t-elle. Mais, pour elle, les révolutions antérieures (1789, puis 1830 et 1848, enfin la Commune de 1871) n’ont pas accompli encore leur œuvre, elle appelle de ses vœux une autre révolution, ultime et totale , « le grand combat, la lutte suprême », formules qui rappellent les paroles de « l’Internationale », hymne composé par Eugène Pottier en 1871 alors qu’explosait la Commune violemment réprimée : « C’est la lutte finale ». Sûre de la victoire, à ses yeux celle-ci ne peut être que globale : « Est-ce que vous oserez faire une part pour les droits des femmes, quand hommes et femmes auront conquis les droits de l’humanité ? » 

Les femmes doivent donc participer à la révolution : une fois celle-ci acquise, il ne pourra y avoir de retour en arrière ni de réduction, d’un partage qui limiterait les droits de la femme.

Louise Michel en costume de fédéré,1871. Cliché Fontange, Musée de l'Histoire vivante, Montreuil

Jules Girardet, L’Arrestation de Louise Michel, 1871. Huile sur panneau de bois, 45 x 37. Musée d’Art et d’Histoire, Saint-Denis

Ce texte est extrêmement violent, car Louise Michel ne pose aucun limite à une lutte qui est d’abord considérée comme une juste revanche . Mais elle l’inscrit dans un cadre plus général, celui d’une révolution, par les armes si nécessaire, car seule une nouvelle société pourra entraîner une profonde modification des mentalités . On comprend, en lisant cet extrait, que cette femme ait dérangé et que les gouvernements successifs aient tous tenté de la faire taire.

La violence vient aussi de la forme prise par ce discours , chaque paragraphe, dans sa brièveté, apparaissant comme une agression de l’ennemi interpellé par un dialogue direct, l’homme, donc aussi le lecteur, qui vise à amener ce dernier dans son camp. De plus, l’énonciation évolue : d’abord générale au début, elle passe au « nous », cette fois-ci pour mieux impliquer celles dont elle prend la défense, terminant sur un Je » pour affirmer son « droit » à la liberté d’expression, celui précisément dont on voulait la priver : « Femme, j’ai le droit de parler des femmes ».  

Louise Michel en costume de fédéré,1871. Cliché Fontange, Musée de l'Histoire vivante, Montreuil

Jules Girardet, L’Arrestation de Louise Michel, 1871. Huile sur panneau de bois, 45 x 37. Musée d’Art et d’Histoire, Saint-Denis

LECTURE CURSIVE  : Louise Weiss,  Mémoires d’une européenne , III, « Combats pour les femmes », 1968-1976 

Avec la 1ère guerre mondiale qui conduit les femmes à s’insérer dans la vie économique du pays pour remplacer les hommes, partis au front, l es luttes féministes s’intensifient au XXème siècle : sous l’influence des "suffragettes" britanniques, les femmes combattent alors pour leurs droits civiques, au premier rang desquels le droit de vote .

Louise Weiss (1893-1983) prend toute sa place dans ce combat , indissociable pour elle du pacifisme en faveur duquel elle milite aux côtés d’Aristide Briand à la S.D.N. Titulaire d’une des premières agrégations délivrées aux femmes, elle fonde après la 1ère guerre mondiale une revue L’Europe nouvelle , dans laquelle elle prône l’union européenne. En 1979, elle entre d’ailleurs au Parlement européen, fonction qui marque l’aboutissement de ses luttes en faveur de la paix, même s’il a fallu une 2nde guerre mondiale, sanglante, pour y parvenir. À cette guerre aussi elle a participé en tant que résistante.

Portrait de Louise Weiss

Portrait de Louise Weiss

Le mot « résistance » pourrait d’ailleurs résumer son existence , résistance contre toute oppression, à commencer par celle que subissent les femmes, « mineures pour leurs biens, majeures pour leurs fautes », clame-t-elle en reprenant la formule de Beaumarchais dans Le Mariage de Figaro .

La Française : "Je serai la seule dans le monde qui ne votera pas", Union fraternelle des Femmes; Dessin. Bibl. Marguerite Durand

Elle fonde en 1934 une association, « La femme nouvelle » , qui va entreprendre de faire pression sur les députés qui doivent débattre, en 1935, d’ un projet de loi sur le vote des femmes . L’association s’installe sur les Champs-Elysées, et place en vitrine une mappemonde pour montrer que les femmes votent aux USA, en Grande-Bretagne, en Allemagne, en Autriche, en Hongrie, en Tchécoslovaquie… et même en Chine ! N’est-il pas grand temps que la France participe à ce progrès ? Mais les réactions sont violentes , entre ceux qui s’indignent et ceux qui approuvent, comme le montre cet extrait qui les reprend.

La Française : "Je serai  bientôt la seule dans le monde qui ne votera pas", Union fraternelle des Femmes. Dessin. Bibl. Marguerite Durand

Une femme engagée dans un combat

Il s’agit d’ un combat politique , comme le montre la mention des « politiciens » et leurs interventions directes auprès de Louise Weiss pour tenter de la « dissuader d’agir avec cette force ». Mais elle ne renonce pas, bien au contraire, à faire comprendre aux hommes politiques qu’ils ont tout intérêt à soutenir la modification du Code Civil. 

Manifestation pour le droit de vote des femmes, 1937

Elle donne ici l’ exemple des actions militantes afin de créer un mouvement d’opinion , diffuser des « tracts » pour appeler à « souscrire », à apporter un soutien financier, mais aussi mettre en évidence des événements, d’où cette « boutique » sur les Champs-Élysées, pour donner de la visibilité au mouvement. Il faut ensuite écrire, en informant notamment la presse : « Je résumais en petites notes ces cas dramatiques ». Il s’agit de frapper l’imagination des lecteurs. Elle se donne donc le rôle de porte-parole de celles qui ne peuvent s’exprimer , telles ces « femmes de chambre » qui lui demandent « Continuez », ou qui ne peuvent que lancer des menaces, « À bientôt notre tour » ou d’y songer : « Tiens, si je refusais ma feuille d'impôts l »

Manifestation pour le droit de vote des femmes, 1937

Les droits revendiqués

Le droit de vote est le fondement qui, en les reconnaissant pleinement citoyennes, leur accorderait la liberté, dont elles sont privées. Par exemple, elles n’ont même pas le droit de voyager , sans la « signature maritale » pour obtenir un passeport, ni celui d’ aller en justice . Leur liberté économique est inexistante , du plus bas au plus haut de l’échelle sociale, comme le montre le discours indirectement rapporté de la  « dame emmitouflée de zibelines » : « son mari ne lui donnait pas d’argent », « elle ne disposait pas d’un franc », « elle n’était que sa réclame ».

Campagne en faveur du droit de vote des femmes

Les réactions provoquées

Ce combat provoque des réactions violentes des hommes au pouvoir , tantôt mépris, tantôt flatterie, tantôt menaces, tantôt même tentative de corruption : « Les uns me demandaient à quels honneurs j’aspirais, les autres si j’avais besoin d’argent ». Mais ces tentatives n’entament pas la conviction de celle qui est entrée en guerre,  et qui n’est pas dupe face au « feu roulant de sottises [qui] crépitait ».

L’insertion du discours rapporté direct qui juxtapose des réactions opposées , permet de balayer toutes les catégories socio-professionnelles en rappelant, de façon très vivante, les arguments des deux camps en présence.

               Les arguments des hommes se fondent sur l’image traditionnelle de la femme, et le désir de ne pas mettre en péril leur propre supériorité, affirmée jusqu’à la menace de violence : « Ah ! Si ma bourgeoise ne votait pas comme moi, je lui dirais deux mots. » Plus hypocrite est le discours qui se dissimule sous un paternalisme protecteur : « Nos cœurs les protègent mieux que le Code ! » montre tout le pouvoir que la femme exercerait sur l’homme. Inutile donc de lui permettre de voter. Les hommes politiques redoutent aussi que les femmes votent « mal » sous l’influence des « curés ».

        Mais l’adversaire le plus insupportable est « Côté dames » . Elles ont si bien intégré leur propre état d’infériorité qu’elles le confortent : «  Un droit que je partagerais avec ma cuisinière ! Fi ! » – signe d’un orgueil de classe – « J’ai mieux à faire que de voter. »

Affiche de "l'Union Française pour le Suffrage des Femmes"jpg

Chacune de ces femmes, toutes victimes d’expériences douloureuses, « vieille fille méprisée, « veuve de guerre » ou « marchande des quatre saisons » sans ressources, revendique d’abord le droit de se voir reconnue dans sa dignité , dans sa valeur d’être humain. Chez elles, nous retrouvons la même colère. Ce texte restitue avec force, en alternant les discours rapportés, en jouant sur les tonalités pathétique et polémique et sur l’ironie, le débat qui divise alors l’opinion publique.

Pour écouter un discours de Louise Weiss 

PORTRAITS DE FEMMES : Colette et Simone Veil 

Colette en costume de scène

Colette en costume de scène

Le XXème siècle a vu les femmes poursuivre leur combat en faveur de l'égalité des droits , d'autant plus, d'autant plus que la 1ère guerre mondiale a conduit les femmes à s’insérer dans la vie économique pour remplacer les hommes au combat. Mais, après la guerre et malgré leurs luttes, elles sont renvoyées à leur rôle traditionnel, au foyer. Lors de la 2nde guerre mondiale , elles participent à nouveau au combat, dans la Résistance, et obtiennent enfin le droit de vote, par une ordonnance du 21 avril 1944. Mais cela ne les libère pas de la tutelle du mari , puisque ce n’est qu’en 1965 que leur est accordé le droit de travailler sans autorisation du conjoint et d’avoir un chéquier, et la loi de 1972  qui oblige à une égalité de salaire, à travail égal, avec celui des hommes est loin d’être encore concrétisée dans les faits. Il reste aussi le droit de disposer librement de son corps, qui explique toutes les luttes pour autoriser la contraception, l’avortement, la procréation médicalement assistée… 

Simone Veil  défend la loi sur l'IV G à l'Assemblée

Deux femmes ont profondément marqué leur époque , sur lesquelles est proposé un court exposé oral, entraînement à la seconde partie de l’épreuve orale de l’EAF pour en présenter le portrait.

Colette (1873-1954) a très tôt revendiqué sa liberté, d’abord en rejetant la tutelle de son premier époux, Willy, puis en menant une vie en dehors des conventions sociales.

Simone Veil  (1927-2017),  à son retour de déportation, entre dans la vie politique quand, ministre de la Santé de Giscard d’Estaing, en 1974, elle fait voter la loi sur l’interruption volontaire de grossesse. Elle ne cesse alors de lutter contre les discriminations des femmes, mais aussi, au sein du Parlement européen, qu’elle préside de 1979 à 1982, pour l’unité européenne.

Veil-IVG.jpg

Conclusion sur le parcours  

Réponse à la problématique .

Rappelons la problématique qui a guidé cette étude du parcours associé à l’œuvre d’Olympe de Gouges, sur l’enjeu « Écrire et combattre pour l’égalité » : « Quelles formes ont prises les combats en faveur du droit des femmes à l’égalité face au pouvoir des hommes ? » 

Des combats inscrits dans l'Histoire

Si tous les combats luttent contre la même image, traditionnelle et renforcée par la conception religieuse, de la femme, épouse et mère, soumise, fidèle et dévouée, ils ont mis l’accent sur des contenus différents en fonction du contexte historique dans lequel ils se livrent.

D’après le site pédagogique de l’ Académie de La Réunion

Les violences de la Révolution française, par exemple, ont mené aux revendications de droits civiques, là où, dans les salons mondains des XVIIème et XVIIIème siècles, les Précieuses et les femmes cultivées ont d’abord voulu voir leurs talents reconnus et luttaient contre les mariages arrangés, encore fréquents. Les penseurs politiques du XIXème siècle ont, pour leur part, donné une force nouvelle au combat de celles que Dumas a, péjorativement, nommées « féministes. La lutte se fait plus violente, à l’image des textes de Louise Michel, combattante lors de la Commune, qui appelle les femmes à prendre les armes contre leurs oppresseurs.

La seconde moitié du XXème siècle, alors que certains droits ont été acquis, voit se modifier les combats , d’une part pour qu’ils ne restent pas théoriques mais s’inscrivent dans la vie quotidienne, d’autre part pour parvenir à un véritable changement des mentalités afin que la femme ne soit plus une victime potentielle d’exploitation économique et sociale, de harcèlement, de violence, mais reconnue dans sa dignité.

Les droits acquis par les femmes

Des formes de combat différentes

Le parcours a permis d’observer la diversité des formes de combat .

         Les recherches sur les portraits de femmes, depuis Émilie du Châtelet, au XVIIIème siècle, jusqu’à Colette et Simone Veil au XXème siècle, en passant par George Sand et Camille Claudel au XIXème siècle, montrent la variété des engagements de ces femmes en faveur de la liberté , dans leur art comme dans leur vie personnelle. Toutes se sont voulues les égales des hommes, dans la relation intellectuelle ou artistique qu’elles ont entretenues avec eux, telle Emilie du Châtelet avec Voltaire, George Sand avec Musset ou Chopin, Camille Claudel avec Rodin ou Colette avec Willy. C’est aussi de cette volonté d’une libre disposition de soi que témoigne l’engagement politique de Simone Veil.

         Nous constatons cette même variété dans les formes des écrits lus et étudiés, qu'il s'agisse de leur genre ou de leur tonalité. Le violent pamphlet de Louise Michel nous frappe par son interpellation polémique, alors que le discours de Poulain de La Barre, par exemple, choisit la rigueur argumentative propre au siècle des Lumières. De même, la tonalité ironique des personnages féminins des comédies utopiques, d’Aristophane dans Lysistrata ou de Marivaux dans La Colonie , tranche sur celle de Louise Weiss, plus acerbe en raison de son militantisme personnel.

Les hommes aux côtés des femmes ?

Cette étude nous interroge également sur la place prise par les hommes dans ce combat , d'abord mené par les femmes.

            Certains sont des adversaires , qui affirment leur mépris et leurs préjugés , tels les Athéniens chez Aristophane ou les personnages masculins mis en scène par Marivaux dans La Colonie . Mais l’emploi des pronoms « nous » ou de l’indéfini « on », par exemple dans les extraits de Poulain de La Barre, insiste sur le nombre de ces hommes – et parfois femmes, comme le montre Louise Weiss – qui, pour préserver leur supériorité, rabaissent les femmes. 

               Mais dans quel « camp » ranger les hommes qui ont écrit sur ce sujet ? La réponse est plus complexe car il faut à la fois tenir compte de leur époque et du genre littéraire adopté. Choisir la comédie est-il la garantie que l’auteur combatte réellement les injustices faites aux femmes ? Molière , par exemple, n’adopte pas une position véritablement en faveur des femmes ; il prône surtout une forme d’équilibre dans le respect de la nature : ne pas les maintenir « idiote » et soumise comme l’exige Arnolphe face à Agnès, mais ne pas non plus accepter que, devenues « savantes », elles rejettent toute idée de mariage. C’est encore plus évident dans le combat s’inscrit dans le cadre d’une utopie, comme chez Aristophane ou Marivaux . Il est permis de penser que c’est surtout une façon de blâmer les hommes au pouvoir… De même, quand Voltaire donne la parole à la Maréchale, il lui prête des arguments qui plaident en faveur de l’égalité et de la liberté avec la même indignation que celle qu’il met en œuvre quand il s’agit des abus exercés contre les hommes. 

        En revanche, impossible de douter que Poulain de La Barre soit sincère dans sa volonté d’améliorer la condition féminine et de lutter contre les préjugés qui interdisent aux femmes tout rôle dans l’économie ou dans la vie politique. Il est parfaitement conscient de la singularité de son plaidoyer et des accusations qu'il peut recevoir. 

ÉTUDE D’IMAGE  : "Les réformes du ménage" 

Réformes-ménage.jpg

Les réformes du ménage, 1850, planche d’estampes d’Épinal, 42 × 33 cm, BnF, Paris

Cette planche montre à quel point les stéréotypes , que nous avons observés dans  la vidéo présentée en introduction du parcours, sont encore vivaces au milieu du XIXème siècle .

En inversant les normes sociales , qui imposent à la femme un rôle subalterne, les seuls soins du ménage au service d’un époux tout puissant, chaque vignette devient une caricature , comme dans les quatre premières où nous imaginons que ce mari en train de changer un bébé ou d’éplucher des légumes pouvait faire sourire un public masculin… et paraître relever de l’utopie pour les femmes. En matière sentimentale également, certaines situations inversent les codes traditionnels, comme pour la déclaration d’amour, le bal, le mariage, ou le mari « aux petits soins pour leurs femmes ».

Parallèlement, par contrepoint,  ces gravures mettent en valeur tous les interdits qui pèsent encore sur la femme , sortir librement « à l’estaminet », s’occuper des « affaires » ou de « la politique », porter des « armes ». Nous y constatons le mépris qui pèse encore sur la « vieille fille », restée célibataire. Les deux dernières vignettes complètent ces images car elles concluent sur la négation même de la femme : « Les femmes étant les plus raisonnables commanderont à la maison », doit, en effet, se traduire par « Les hommes ont le droit de commander car ils sont les plus raisonnables », et la femme levant son balais pour battre son époux, inversée, illustre la violence conjugale ; ainsi, l’insistance « Les dames seules pourront prendre des ports d’armes » sous-entend qu’elles sont avant tout des victimes auxquelles il est interdit de se défendre.

Cette planche cherche donc à faire sourire d’un monde absurde, considéré comme invraisemblable, irréalisable … Comment la voyons-nous aujourd’hui ? Elle nous paraît largement dépassée . N’y a-t-il pas des hommes qui partagent avec les femmes les tâches du ménage ? Les pères ne s’occupent-ils pas, eux aussi, des bébés ? Les femmes ne vont-elles pas au café ? Et combien de femmes sont actives et performantes dans le monde des affaires et dans la vie politique ?

Mais pouvons-nous, pour autant, considérer que les principes d’égalité, de liberté et de fraternité soient respectés ? À qui offrira-t-on une poupée, une dinette ou des perles à enfiler, et à qui un pistolet à eau, une petite voiture ou un mécano ?

SITE  = "Le laboratoire de l'égalité"

Pour consulter le site "Le Laboratoire de l'égalité" 

Pour ouvrir la réflexion sur la situation des femmes à notre époque, une recherche est proposée à partir du site « Le Laboratoire de l’Égalité » . Est observée pour commencer la vidéo ci-contre sur la persistance des stéréotypes , à commenter.

Puis, à partir de l’onglet « Actions » du menu, les « liens utiles » permettent un travail lexical sur les intitulés choisis par les associations, en dégageant l’implicite, par exemple pour « Chiennes de garde », « Osez le féminisme », « Vox Femina » ou « ZéroMacho »… Est à souligner la différence d’approche entre « agir contre l’exclusion », qui pose l’objet du combat, « Ruptures », qui traduit les refus multiples, et « lobby » qui formule une forme d’action.

Pour briser un stéréotype

Pour briser un stéréotype

Ainsi, les arguments et les préjugés fondés sur une vision traditionnelle de la femme, héritage de la religion et transmis par l’éducation, que nous avons observés dans les textes étudiés, perdurent à notre époque, même si les conditions historiques, politiques et sociales ont permis d’améliorer la condition féminine. Ces préjugés continuent à circuler , ils sont enracinés dans les mentalités, des hommes comme de bien des femmes d’ailleurs, incitées à se conformer à des stéréotypes .

Les combats restent donc à poursuivre , car il ne suffit pas de célébrer une « Journée internationale des femmes » pour résoudre les problèmes qui subsistent, ni en France, ni dans de très nombreux pays où la situation des femmes est bien pire…

Affiche de promotion

Affiche de promotion

DEVOIR  : sur l'ensemble de la séquence 

Le résumé de texte, suivi d'un essai

Les séries technologiques ont à effectuer, pour l'épreuve écrite d'une durée de 4 heures, le résumé d'un texte de 750 mots environ, suivi d'un essai. 

          Vous résumerez en 175 mots (+/- 10%) le texte de Nicolas de CONDORCET, « De l’Admission des femmes au droit de cité », du 3 juillet 1790, paru dans le N°5 du Journal de la société de 1789. 

      Sujet de l'essai : Condorcet écrit que « l’égalité est entière entre les femmes et le reste des hommes », et il ajoute « l’infériorité et la supériorité se partagent également entre les deux sexes. » Que répondriez-vous, vous-même, à quelqu’un qui, aujourd’hui, vous affirmerait le contraire ?

Votre argumentation organisée s’appuiera sur des exemples empruntés à votre étude du parcours « Écrire et combattre pour l’égalité » et à vos lectures et observations personnelles.

Pour se reporter au texte 

La dissertation

L'épreuve écrite des séries générales propose, en 4 heures, la rédaction d'une dissertation. 

Sujet : L’essai de Simone de Beauvoir, Le Deuxième Sexe , paru en 1949, expose son engagement en faveur de la cause féminine et défend son droit à l’égalité. En quoi ce titre illustre-t-il les combats des femmes en faveur de l’égalité ?

Vous répondrez à cette question en vous appuyant sur les textes et les documents étudiés dans le parcours « Écrire et combattre pour l’égalité  »

Pour voir une proposition de correction 

LECTURE PERSONNELLE  : Colette, Claudine s'en va ,  1903

La lecture de ce roman de Colette est proposée pour la seconde partie de l’épreuve orale du Baccalauréat , la présentation par le candidat de l’œuvre choisie et la justification de son choix. Pour ce faire, durant l’année scolaire, il est utile de préparer un dossier qui servira de support à la fois à l’exposé et à l’entretien avec l’examinateur.

Le cadre spatio-temporel

Il est important de connaître le contexte du roman, publié en 1903, les caractéristiques de l’époque et des lieux dans lesquels il se déroule, et d’y observer  les modes de vie :

Paris, Bayreuth et Casamène, près de Besançon où Colette elle-même possède une maison ;

Sous le nom « Arriège », une des villes thermales de ce département pyrénéen.

Le roman, hormis quelques employés et domestiques, met en scène surtout des privilégiés, une société cosmopolite, aisée et artiste .

Le Palais des festivals à Bayreuth

Le Palais des festivals à Bayreuth

Pour ces privilégiés, ce début du XXème siècle, nommé plus tard la "Belle époque" , se traduit par une vie luxueuse et une frénésie de plaisirs , entre les salons parisiens et les lieux de rencontre d'une société qui place les mondanités au premier plan. On se retrouve dans les allées du bois de Boulogne, dans les restaurants et hôtels élégants, et dans les hauts lieux du tourisme, les villes thermales, comme « Arriège » dans le roman, ou au festival de Bayreuth, pour suivre les opéras de Wagner…

Les femmes règnent alors sur cette vie mondaine : les magazines féminins rendent compte de leurs réceptions, elles se pressent aux "thés" comme dans les expositions, et les grands couturiers, tel Poiret, deviennent des arbitres de la mode. 

La structure du roman : l'émancipation d'une  épouse

Inscrit dans ce parcours « Écrire et combattre pour l’égalité », la progression du roman montre l’évolution de l’héroïne, Annie , qui « petite esclave » de son époux Alain, au début, s’en émancipe progressivement et « s’en va » loin de lui à la fin. Ainsi, la structure met en évidence comment sa solitude, en raison du voyage de son mari, la conduit à une lente prise de conscience, qui la libère de son emprise jusqu’à l’amener à choisir sa liberté .

-       Le  premier chapitre la présente en épouse soumise aux ordres que celui qu’elle qualifie de « seigneur » et « maître » lui a donnés avant son départ : « je ne sais rien, – qu’obéir. Il m’a appris cela, et je m’en acquitte comme la seule tâche de mon existence, avec assiduité, avec joie. »

-       Dans les chapitres II et III interviennent les premières transgressions aux ordres . Elle continue à affirmer, « Je ne peux pas désobéir à mon mari », mais elle voit avec plaisir des femmes libérées, telle Claudine, que celui-ci lui demandait de ne pas fréquenter. Un  symbole de cette transgression est de permettre au chien Toby de quitter l’écurie pour rester auprès d’elle dans sa chambre.

-       Dans les chapitres IV et V , à Arriège, son regard sur son époux est de plus en plus critique : elle remarque son « dur sourcil », sa « pose arrogante de coq », et admet qu’il a réussi à « dresser sa femme qu’il en rêne trop court, comme son demi-sang anglais ». « Je devine une autre vie qui serait la mienne », s’avoue-t-elle alors.

-       Les chapitres VI à VIII , à Bayreuth, accentuent son questionnement sur les sentiments qu’elle éprouve envers son époux : « Est-ce que je ne l’aimais pas du tout ? » Ses soupçons sur la relation de son époux avec Valentine Chassenet, et la découverte de l’adultère de sa belle-sœur, Marthe, qui détermine son retour à Paris, achèvent de lui ouvrir les yeux sur les mensonges au sein des couples .

-       Les derniers chapitres IX à XI , retour à Paris avec la parenthèse à Casamène au chapitre X, marquent l’accès d’Annie à la lucidité, à la vérité sur son couple – elle découvre l’échange de lettres entre  Alain et sa maîtresse – et elle comprend qu’elle ne peut poursuivre cette vie d’esclavage : « La chaîne que j’ai, quatre ans et sans repos, portée, et qu’il faudrait reprendre pour la vie ? » Le dernier chapitre illustre la rupture , malgré sa crainte qui a même provoqué l'achat d'un revolver : « je ne veux plus, je ne veux plus […], je ne l’aime pas assez pour rester avec lui, je veux m’en aller, je veux m’en aller, je veux m’en aller. » Il conduit à ce qu’elle nomme elle-même : « ce recommencement de ma vie ».

Une remarquable explication de l'épilogue 

Le parcours de libération

C’est le regard d’autrui qui ouvre peu à peu les yeux de l’héroïne , Annie, par exemple la phrase de sa belle-sœur, Marthe, qui compare Alain à un « coq », la choque d’abord, puis, quand elle y repense, elle pleure de s’avouer cette ressemblance.

Quand, seule, elle mène, à Paris, puis à Arriège et à Bayreuth, cette « vie frivole et relâchée », nouvelle pour elle, elle évolue grâce à la fois la fréquentation de femmes qui affichent leur liberté et à l’observation de la médiocrité masculine , tel celle de Léon, l’époux de Marthe, qu’elle exploite et méprise, ou, plus intéressant encore de ce « Maugis » qu’elle dépeint comme répugnant, un contrepoint de Renaud, l’époux idolâtré par Claudine. Personnage qui illustre toute l’ambiguïté qui peut régner dans un couple, si l’on pense que, dans la personnalité prêtée à Claudine, Colette met beaucoup d’elle-même et de sa relation avec son époux Willy…, qui souvent signait précisément ses articles  du pseudonyme de « Maugis » !

Mais c’est surtout Claudine qui influence l’héroïne , en lui donnant l’exemple de l’insolence, de l’irrespect des codes de la bonne société, de la morale en lui révélant la tentation de l’homosexualité, de la joie de vivre et d’un amour véritable avec son époux Renaud.

D’où la conclusion de ce dernier roman de la série des « Claudine » : à travers le remplacement de Claudine par cette nouvelle héroïne, Annie, qui « s’en va » conquérir sa liberté à la fin , le titre prend une autre signification, prémonitoire  : il semble annoncer l’avenir de Colette, qui, elle aussi, s’émancipera de la tutelle de Willy jusqu’à son divorce, en 1906.

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